Élection présidentielle iranienne de 2013
L'élection présidentielle iranienne de 2013 s'est déroulée le . Un éventuel second tour était prévu pour le . L'élection est couplée avec des élections locales. Après deux mandats consécutifs, le président Mahmoud Ahmadinejad ne peut plus se représenter. La présidentielle est remportée dès le premier tour par le conservateur modéré Hassan Rohani, soutenu par les réformateurs, face à plusieurs « conservateurs durs »[1]. Système électoralLe Président de la République est élu pour sa part au suffrage universel direct, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Pour être accepté par le Conseil des gardiens de la Constitution, toute candidature à la présidence de la République doit réunir les conditions suivantes :
Rien n’interdit une femme à se présenter à la candidature. Cependant à chaque élection les candidats féminins ont été écartées par le Conseil des gardiens. La constitution ne donne aucune indication précise à ce sujet[2]. CandidatsCandidatures pressentiesDans les milieux conservateurs les noms d'Ali Larijani, l'actuel président du Parlement, et de Saïd Jalili, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, ont circulé comme potentiels candidats[3]. Le , Hassan Rohani annonce qu'il est candidat à l'élection[4]. Le , Saïd Jalili s'inscrit sur la liste des candidats à l'élection présidentielle[5]. Candidats retenus ou écartésCandidatures retenues :
Après l'annonce des candidatures autorisées par le Conseil des gardiens de la Constitution, BBC News remarque que les principaux candidats sélectionnés sont « considérés comme des conservateurs durs, intransigeants », les potentiels candidats réformateurs (notamment Hachemi Rafsandjani) ayant tous été refusés[8]. Le correspondant de la BBC en Iran, James Reynolds, commente : « la décision du Conseil des gardiens ne permet aucun suspense quant au résultat de l'élection présidentielle iranienne à venir. Nous savons désormais que le prochain président sera un conservateur loyal envers les idées du Guide suprême l'Ayatollah Ali Khamenei »[9]. La candidature de Esfandiar Rahim Mashaei (en), considéré comme le dauphin de Mahmoud Ahmadinejad, est également écartée, ce que dénonce le président sortant[10]. Avant l'annonce des candidatures retenues, Ali-Akbar Velayati, Mohammad Ghalibaf et Gholam Ali Haddad-Adel avaient établi un « accord de désistement » afin de ne pas se faire concurrence[11]. Gholam Haddad-Adel a indiqué qu'ils feraient tous les trois campagne, mais que seul le mieux placé d'entre eux se présenterait in fine au suffrage populaire[12]. Le , quatre jours avant le premier tour, Gholam Haddad-Adel se retire, n'étant pas parmi les favoris et afin de ne pas diviser le camp conservateur. Il appelle les autres conservateurs mal placés dans les sondages à faire de même, « pour assurer la victoire des conservateurs au premier tour ou permettre la présence de deux conservateurs en cas de second tour »[13]. Quelques heures plus tard, c'est au tour de Mohammad Reza Aref de se retirer, à la demande de Mohammad Khatami, qu'il décrit comme « le chef du mouvement réformateur ». Ce dernier lui a demandé de ne pas diviser le camp des modérés. Après le retrait de Reza Aref, le Conseil consultatif (mouvement des modérés et des réformateurs derrière Mohammad Khatami) annonce que Hassan Rohani est désormais « le candidat du camp réformateur », bien qu'il soit perçu plutôt comme un conservateur modéré[14]. Campagne électoraleIl est prévu trois débats télévisés entre les huit candidats, dont le premier, consacré à l'économie, a lieu le . Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani et Mohsen Rezaie critiquent en direct le format de ce premier débat, qui contraint à leurs yeux les candidats à des réponses trop brèves et simplistes. Néanmoins, les huit candidats s'accordent « pour critiquer la politique économique de Mahmoud Ahmadinejad, accusé d'avoir accru l'inflation en multipliant les subventions »[15]. Un sondage le indique que 57 % des électeurs seraient encore indécis. Parmi les électeurs affirmant avoir fait leur choix, Mohammad Ghalibaf arriverait de loin en tête, avec 39 %, et pourrait se retrouver au second tour face à Mohsen Rezaï (16,8 %) ou Saïd Jalili (13,9 %)[16]. RésultatsL'élection est remportée au premier tour par le conservateur modéré Hassan Rohani. Le taux de participation s'élève à 72,70 %[17].
ContestationLes contestations du scrutin sont quasi inexistantes par rapport à 2009, lorsqu'un soulèvement avait eu lieu à la suite de la réélection annoncée de Mahmoud Ahmadinejad. Néanmoins, Ahmed Shaheed, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme en Iran, considère que le scrutin n'était « pas libre et équitable », alors que les États-Unis ont critiqué « le manque de transparence » quand la BBC a pour sa part dénoncé « des intimidations à un niveau jamais atteint jusqu'ici » contre les familles des employés de sa chaîne[18]. Notes et références
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