Moins de la moitié des Boliviens en âge de voter sont inscrits sur les listes électorales.
La formation d'Evo Morales, a également obtenu la majorité à la Chambre des députés, élu dans un mode de scrutin complexe, combinant deux modalités de désignation des députés.
Le MAS a obtenu 72 députés sur les 130 sièges à pourvoir. La droite dirigée par l'ancien président Jorge Quiroga disposera de 43 députés. Les centristes du chef d'entreprise Samuel Doria Medina ont obtenu 8 députés, tandis que le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR, centre droit) disposera de 7 sièges.
En revanche, le MAS d'Evo Morales sera minoritaire au Sénat. La droite a obtenu 13 sièges de sénateurs, le MAS 12, les centristes et le MNR un chacun, ce qui contraindra le MAS à nouer des alliances s'il veut disposer deux tiers des voix nécessaires pour des réformes constitutionnelles. Le vice-président, le sociologue Álvaro García Linera devient automatiquement le président du Congrès (réunion des deux chambres).
La candidature d'Evo Morales est confrontée à l'hostilité de la majorité des médias. Au cours de la campagne, il est parfois décrit comme un « narco-cocalero », « instrument de Chavez et de Castro » et « ami des FARC »[1].
Rapidement après le scrutin, les premiers sondages ont enregistré une nette avance d'Evo Morales sur les autres candidats. Les résultats confirment cette avance ; il obtient la majorité des voix dès le premier tour, ce qui le dispense d'un second tour. Au second tour, c'est le congrès qui désigne le président.
Evo Morales a dit qu'il est le premier amérindien à remporter l'élection présidentielle depuis la création de la Bolivie. Proche des idées d'Hugo Chávez et de Fidel Castro, il est la « bête noire » du gouvernement des États-Unis. Car il veut notamment protéger la culture de la coca, ce que le gouvernement américain n'accepte pas car cette plante entre dans la composition de la cocaïne. Evo Morales a rapidement insisté sur le fait qu'il fera de la lutte contre la drogue un axe important de sa politique, mais que cela ne passe pas par la disparition de la culture de la coca.
La Bolivie est donc un nouveau pays de gauche en Amérique du Sud, avec :
↑Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d'Etats modernes et autres tentatives de destabilisation, Don Quichotte, , p. 402