Il s'agit de la première élection après la réduction du nombre de sièges à l'Assemblée législative. Auparavant, les limites des circonscriptions électorales de la province étaient différentes de celles utilisées pour les élections fédérales. Pour l'élection de 1999, pour la première fois, les limites des circonscriptions provinciales sont redessinées pour se conformer aux circonscriptions fédérales, réduisant de 27 le nombre de sièges, et donc de députés, à l'Assemblée législative (le total passe de 130 à 103).
Selon un sondage effectué juste avant le déclenchement de l'élection, le Parti libéral entre dans la campagne avec une avance sur les progressistes-conservateurs dans les intentions de vote. La fiabilité de ce sondage est toutefois mis en doute par plusieurs, et même le chef libéral Dalton McGuinty exprime son manque de confiance : notant que la plupart des maisons de sondages affirment être fiables 19 fois sur 20, il suggère que celui-ci est la 20e fois. Les sondages subséquents effectués dans la première période de la campagne donnent une avance considérable sur les libéraux, ce qui s'accorde davantage avec les autres sondages d'avant la campagne.
Le gouvernement de Harris avait réduit les impôts ainsi que le déficit budgétaire de manière importante ; toutefois, il avait également grandement coupé dans les dépenses pour y arriver. Ils attaquent l'inexpérience de Dalton McGuinty et l'accuse de ne pas avoir de plan cohérent. Cette stratégie réussit, McGuinty ayant la réputation d'être mal à l'aise devant les médias. Durant les débats des chefs, McGuinty livre une mauvaise performance : il est incapable d'expliquer clairement la plateforme de son parti.
Les tories font un grand usage de publicités négatives et de sujets politiques divisifs ; il s'agit d'une nouveauté relative en politique canadienne, poussent certains analystes à s'inquiéter de l'américanisation du processus électoral.
Le troisième parti important, le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario, dirigé par Howard Hampton, doit passer la majorité de la campagne à tenter de faire oublier le gouvernement désastreux de Bob Rae du début des années 1990. Malgré les efforts de Hampton pour se rallier le milieu syndical, celui-ci préfère voter stratégiquement en faveur des libéraux pour vaincre les tories.
La province jouit d'une forte croissance économique à l'époque, justifiant les mesures de réductions du déficit apportées par les conservateurs aux yeux des électeurs ; le Parti libéral parvient à faire une légère remontée tard dans la campagne, mais ce n'est pas suffisant et les conservateurs sont reconduits au pouvoir avec un deuxième gouvernement majoritaire consécutif.
Sondages
Le Parti progressiste-conservateur maintient une nette avance sur le Parti libéral tout au long de 1995 et 1996, avant de perdre 10 points au premier trimestre 1997. Le Parti libéral, tombé à 25 % d'appui à la mi-1995, remonte nettement dans les sondages en 1996 mais plafonne autour de 45 % d'appuis à partir de l'automne 1997. Il est progressivement rattrapé par le Parti progressiste-conservateur au milieu de l'année 1998.
Lors de la campagne les Progressistes-conservateurs conservent une avance de quelques points sur les Libéraux.
Le NPD ne parvient pas à retrouver ses appuis des élections de 1995 (20,6 %) sur la législature, avec environ 15 % d'appuis sur la période, et encore moins lors des élections de 1999 (12,6 %).
Intentions de votes pendant la 36e législature de l'Ontario
Les progressistes-conservateurs sont reportés au pouvoir avec un gouvernement majoritaire, quoique leur majorité soit réduite par rapport à celle obtenue en 1995. Leur résultat est jugé décevant par rapport à la victoire éclatante annoncé par les sondages mais c'est tout de même la première fois depuis 1967 qu'un gouvernement majoritaire de l'Ontario est reporté au pouvoir deux fois de suite avec une majorité[21].
Les libéraux enregistrent des gains en termes de sièges (+11 par rapport à 1995 malgré la refonte de la carte électorale qui a supprimé 27 sièges) et un bon score au niveau du vote populaire (39,9 %). Certains observateurs parlent de « victoire morale » pour les libéraux qui forment l'Opposition officielle[21].
Pour les néo-démocrates en revanche l'élection marque un échec marqué avec le pire score en 30 ans. Même Oshawa, ancienne circonscription d'Ed Broadbent au fédéral est perdue au profit des progressistes-conservateurs[21].
Au moins 27 candidats affiliés au Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) ont participé à cette élection à titre de candidats indépendants. Ces candidats ont remporté un total de 7 194 voix.
Trois candidats indépendants étaient membres du Parti humaniste de l'Ontario.
La Reform Association of Ontario a présenté un candidat.
Il est possible que certains candidats enregistrés en tant qu'indépendants étaient membres de ces partis ou d'autres partis non-enregistrés.
↑(en) Campbell Murray, « Poll points to Harris majority : Liberal support erodes, NDP surges in wake of McGuitity's poor showing in debate », The Globe and Mail, , A1
↑(en) Campbell Murray, « Harris clings to slim lead : Poll shows Ontario Tories ahead, but some indicators are favourable for the Liberals », The Globe and Mail, , A1
↑(en) Richard Mackie, « Liberals, at 44%, in five-point lead over Tories : Latest survey indicates continuing shift in preferences among decided voters ahead of campaign kickoff », The Globe and Mail, , A13
↑(en) Richard Mackie, « Ontario Tories ahead of Liberals by a nose : Despite controversial legislation, PCs have regained their popular strength, new poll shows », The Globe and Mail, , A6