Les élections législatives croates de 2015 (en croate : Hrvatski parlamentarni izbori 2015) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 151 députés de la 7e législature du Parlement pour un mandat de quatre ans.
Auteure d'une campagne conservatrice, la Coalition patriotique (DK) s'impose de justesse face à l'alliance La Croatie grandit (HR) du Premier ministre social-démocrate Zoran Milanović, victime de la mauvaise conjoncture économique. Le Pont (Most), qui décroche la troisième place sur un message favorable à la réduction de la dépense publique, choisit de s'associer avec la DK pour former une majorité. Deux mois et demi après le scrutin, l'entrepreneur sans appartenance partisane Tihomir Orešković prend la tête d'un gouvernement de coalition dont le véritable homme fort est le conservateur Tomislav Karamarko.
Le , la Croatie devient le 28e État membre de l'Union européenne (UE). Elle est alors le deuxième pays de l'ancienne Yougoslavie à rejoindre l'UE après la Slovénie[3].
1 représentant des Albanais, Bosniaques, Macédoniens, Monténégrins et Slovènes ;
1 représentant des Autrichiens, Bulgares, Allemands, Juifs, Polonais, Roms, Roumains, Ruthènes, Russes, Turcs, Ukrainiens et Valaques
3 députés élus au scrutin proportionnel d'Hondt représentant la diaspora croate.
Campagne
La campagne est dominée par les enjeux économiques. La Croatie, pays le plus pauvre de l'Union européenne (UE), sort en effet de six années de récession, mais le chômage touche encore 16,2 % de la population active, et atteint 40 % chez les jeunes. Le Premier ministre Zoran Milanović espère profiter aussi bien de la reprise de l'économie que de sa bonne gestion de la crise migratoire, 300 000 migrants étant passés à travers le pays entre la mi-septembre et fin octobre, après que la Hongrie avait fermé sa frontière avec la Serbie. Critique à l'égard de cette politique, le chef de file de la Coalition patriotique (DK) Tomislav Karamarko, ancien ministre de l'Intérieur, renonce à la remettre en cause en raison du soutien massif des Croates aux choix de Milanović. Il choisit de porter un message conservateur, en défendant les « valeurs chrétiennes » de la Croatie et se disant opposé au mariage pour les couples de personnes de même sexe[5].
La Coalition patriotique (DK) de Tomislav Karamarko l'emporte sur La Croatie grandit (HR) du Premier ministre Zoran Milanović, mais ce dernier peut espérer se maintenir au pouvoir avec le soutien des petits partis. La DK, auteure d'une campagne nationaliste et critique des résultats économiques du gouvernement, tire profit de sa position plus ferme que la HR sur la question des contrôles frontaliers pour gérer les flux migratoires. Portant un message de réforme du secteur public et favorable aux entreprises, Le Pont (Most) décroche la troisième place et devient l'objet de toutes les attentions[6].
Conséquences
Après plusieurs semaines de négociations, la Coalition patriotique et Le Pont concluent le un accord de coalition. Ils proposent le lendemain la désignation de l'entrepreneur croato-canadien Tihomir Orešković, sans appartenance partisane, au poste de Premier ministre[7]. Son gouvernement obtient la confiance du Parlement le , par 83 voix favorables[8]. Véritable homme fort de l'exécutif en tant que vice-Premier ministre, Tomislav Karamarko choisit de confier — au titre de la HDZ — le ministère de la Culture à Zlatko Hasanbegović, personnalité controversée pour sa proximité avec l'idéologie oustachie, et celui des Anciens combattants à Miro Crnoja, contraint à la démission au bout de six jours pour fraude fiscale et qui avait défendu la création d'un « registre des traîtres à la Nation »[9].
Notes
↑Addition des résultats de la KK et des HL-SR, qui concouraient séparément.
↑Addition des résultats de la HDZ, du HSS, du HSP-AS et du HSLS, qui concouraient séparément.
↑En 2011, un député du HSU a été élu au titre des minorités tchèque et slovaque. Le nombre total des députés des minorités reste donc inchangé.