En 1981, le Parti communiste domine la vie politique départementale : à lui seul, il détient 27 communes sur 40 contre 7 pour le Parti socialiste et 6 pour la droite (4 divers droite et 2 UDF). Il en est de même pour les 40 cantons, détenus très majoritairement par les communistes et les socialistes, avec 34 sièges pour la gauche (28 pour le PCF, 6 pour le PS) contre 6 pour la droite (4 RPR, 1 divers droite et 1 UDF). Ainsi, le conseil général est présidé par Georges Valbon depuis la création du département en 1967.
Nuance politique des communes de la Seine-Saint-Denis en 1981.
Nuance politique des cantons de la Seine-Saint-Denis en 1981.
Enfin, pour ce qui est des neuf circonscriptions législatives, elles sont toutes détenues par des communistes.
Il en est de même à droite avec l'Union pour la nouvelle majorité (UNM), alliance électorale réunissant les partis membres de la majorité sortante, qui soutient des candidats dans l'ensemble des circonscriptions : François Terranova (RPR, 1re), Gérard G. Banse (RPR, 2e), Louis Mignot (UDF-PR, 3e), Jean-Michel Legrand (UDF-PR, 4e), Jacques Oudot (RPR, 6e), François Goetz (UDF-MDS, 7e) et Alain Robert (CNIP, 8e). Dans les 5e et 9e circonscription, l'UNM est divisée et investit deux candidats : Robert Calméjane (RPR) et Pierre Villemin (UDF) à Bondy - Noisy-le-Sec - Romainville, Éric Raoult (RPR) et Raymond Mège (UDF-AD) au Raincy - Gagny. On compte par ailleurs un candidat RPR dissident, Jacques Moret, dans la circonscription de Montreuil - Rosny-sous-Bois (7e) et un divers droite, Hugues Desmidt, dans la 9e.
Les écologistes sont quant à eux représentés dans six circonscriptions sur neuf, dont quatre sous la bannière « Aujourd'hui l'écologie » (écologistes proches de l'ex-candidat à la présidentielle Brice Lalonde), le Parti socialiste unifié dans l'ensemble des circonscriptions, sauf à Drancy - Bobigny (4e), sous l'étiquette « Alternative 81 » et l'extrême gauche présente 14 candidats (8 LO, 3 CCA, 2 LCR et 1 PCR), notamment Alain Krivine (porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire) dans la 2e et Arlette Laguiller[8] (porte-parole de Lutte ouvrière) dans la 6e. Enfin, les gaullistes de progrès de l'Union des démocrates et patriotes de progrès soutiennent Lucienne Cousin (Bagnolet - Les Lilas, 6e), Edward Laupa (Aulnay - Le Blanc-Mesnil, 8e) et Thomas Delblond (Le Raincy - Gagny, 9e), les centristes du « Centre des démocrates de progrès pour une alternative nouvelle », Gérard Hansmetzger (8e) et Jean Laval (9e) et l'extrême droite compte deux candidats (1 FN et 1 PFN) dans la circonscription du Raincy.
Résultats
Analyse
Premier tour
La gauche confirme sa domination dès le premier tour. Jack Ralite (Aubervilliers - Stains, 3e) et Maurice Nilès (Drancy - Bobigny, 4e) sont ainsi reconduits. Cependant, on assiste à un rééquilibrage entre le Parti communiste français et le Parti socialiste : alors qu'en 1978, le PCF était en tête dans l'ensemble des circonscriptions, il l'est seulement dans cinq d'entre elles en 1981 contre quatre pour le PS. Au sein de la gauche, seul le PS progresse (nettement) en voix, passant de 19,4 à 30,6 %. Le PCF passe quant à lui de 38 à 36,3 % et le Mouvement des radicaux de gauche est en léger repli, perdant 0,1 point. Les candidats arrivés en tête à gauche bénéficient du retrait des communistes ou des socialistes qui ont terminé en deuxième position et où ces derniers pouvaient maintenir leur candidature.
À droite, alors unie dans la plupart des circonscriptions dans l'Union pour la nouvelle majorité, on assiste a contrario à un recul important. Le Rassemblement pour la République et l'Union pour la démocratie française perdent du terrain par rapport aux législatives précédentes et passent respectivement de 17,8 à 17,4 % pour le RPR et de 15,7 à 9,2 % pour l'UDF. Dans les circonscriptions où elle peut se maintenir, la droite se trouve dans une position très délicate, avec un retard important sur l'adversaire de second tour.
Second tour
Comme prévu, le second tour confirme les tendances observées. La gauche réalise à nouveau le grand chelem et les trois députés communistes sortants, Pierre Zarka (Saint-Denis, 2e), Louis Odru (Montreuil - Rosny, 7e) et François Asensi (Aulnay - Le Blanc-Mesnil, 8e) sont largement réélus. Les cinq autres sièges sont reportés par les socialistes Gilbert Bonnemaison (Saint-Ouen - Épinay, 1re), Véronique Neiertz (Bondy - Noisy-le-Sec, 5e), Claude Bartolone (Bagnolet - Les Lilas, 6e) et Jacques Mahéas (Le Raincy - Gagny, 9e).
Les candidats de l'Union pour la nouvelle majorité qui pouvaient se maintenir sont quant à eux sévèrement battus : ils recueillent entre 30,4 (François Terranova dans la 1re) et 37,24 % (François Goetz dans la 7e) des suffrages. Seul le RPR Éric Raoult dans la 9e circonscription dépasse légèrement les 40 % (40,37).
Résultats à l'échelle du département
Résultats départementaux des élections législatives de 1981 dans la Seine-Saint-Denis[9]
La circonscription de Saint-Denis comprenait une seule commune : Saint-Denis. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
Claude Antore, conseiller municipal de Saint-Denis, pour le PS ;
Gérard G. Banse, membre du bureau politique du RPR 93, investi par l'UNM ;
La circonscription d'Aubervilliers - Stains comprenait trois communes : Aubervilliers, La Courneuve et Stains. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
Louis Mignot, investi par l'UDF-PR et l'UNM ;
Bernard Pérochain, militant syndical, pour le PS ;
La circonscription de Drancy - Bobigny comprenait quatre communes : Bobigny, Le Bourget, Drancy et Dugny. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
Jean-Louis Auzan, conseiller municipal de Bobigny, pour le PS ;
Jean-Michel Legrand, investi par l'UDF-PR et l'UNM ;
La circonscription de Bondy - Noisy-le-Sec - Romainville comprenait cinq communes : Bondy, Noisy-le-Sec, Les Pavillons-sous-Bois, Romainville et Villemomble. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
La circonscription de Bagnolet - Les Lilas comprenait quatre communes : Bagnolet, Les Lilas, Pantin et Le Pré-Saint-Gervais. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
La circonscription de Montreuil - Rosny-sous-Bois comprenait deux communes : Montreuil et Rosny-sous-Bois. Par ordre alphabétique, les principaux candidats en lice dans cette circonscription sont :
François Goetz, directeur adjoint des services départementaux du Trésor, investi par l'UDF-MDS et l'UNM ;
Louis Odru, député sortant et conseiller municipal de Montreuil, pour le PCF ;
Nadine Rochet, adjointe au maire de Montreuil et présidente du groupe socialiste au conseil municipal, pour le PS.