Les élections municipales de 1887 à Paris se déroulent le et [1].
Mode de scrutin
Les conseillers de Paris sont élus pour une durée de trois ans, contrairement à ceux du reste de la France, élus pour une durée de quatre ans. L'élection se fait au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans le cadre du quartier. Chaque quartier administratif dispose ainsi d'un conseiller de Paris[1]. Les maires et adjoints d’arrondissements sont nommés, conformément à la loi du promulguée par le gouvernement d'Adolphe Thiers et qui prive Paris d'un maire[2]. L’État administre directement la ville de Paris par le biais du préfet de la Seine et du préfet de Police[3].
Contexte
À la suite des élections municipales de 1884, des conseillers précédemment membres du groupe regroupant les républicains modérés rejoignent le groupe autonomiste, qui domine avec 36 membres. Grâce au soutien des 9 conseillers républicains indépendants ce sont les autonomistes radicaux qui dominent les bureaux dirigeants du conseil municipal pendant la mandature, au détriment des modérés[4].
Résultats
Le scrutin est marqué par le triomphe des républicains autonomistes, qui réalisent le meilleur score pour les radicaux depuis le début de l'élection du conseil municipal de Paris au suffrage universel. Ils disposent avec 46 sièges sur 80 pour la première fois d'une majorité absolue. De plus, ils sont renforcés à leur gauche par la progression importante des socialistes, également partisans de l'autonomie, qui conservent deux sortants et gagnent huit conseillers, pour un total de dix sièges. Ce basculement à gauche s'effectue aux dépens des républicains municipaux modérés, qui perdent vingt conseillers et se retrouvent avec seulement treize sièges. À droite les conservateurs et monarchistes gagnent un conseiller, obtenant en tout onze sièges[5].
Un groupe commun des autonomistes radicaux et socialistes est formé jusqu'en , date de son éclatement en raison de désaccords sur le niveau de radicalité de la politique à mener[4]. 1887 est la dernière élection durant laquelle le clivage entre autonomistes et municipaux est structurant, car même si la revendication demeure dans les programmes d'autres thématiques s'imposent ensuite dans les débats[5].
Sources
Nobuhito Nagaï, « Chapitre III. Évolution politique du conseil municipal de Paris de 1871 à 1914 », dans Les conseillers municipaux de Paris sous la Troisième République (1871-1914), Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », (ISBN978-2-85944-855-4, lire en ligne), p. 47–74
↑ a et bNobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN2-85944-440-8, lire en ligne), p. 48
↑Pierre Guillaume et Sylvie Guillaume, « Élans et pesanteurs, le réformisme républicain au XIXe siècle », dans Réformes et réformisme dans la France contemporaine, Armand Colin, , 240 p. (ISBN9782200249465, lire en ligne), p. 19
↑ a et bNobuhito Nagaï, Les Conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République (1871-1914), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 55-56.
↑ a et bNobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN2-85944-440-8, lire en ligne), p. 51