Le premier tour des élections municipales françaises de 2020 à Montpellier a eu lieu le . Le second tour, initialement prévu le 22 mars 2020, est d'abord reporté sine die en raison de la pandémie de maladie à coronavirus, puis fixé au 28 juin 2020. Il s'agit de renouveler le conseil municipal et le conseil métropolitain. Comme dans toutes les communes de 1 000 habitants et plus, les élections à Montpellier sont municipales et intercommunales. Chaque bulletin de vote comporte deux listes : une liste de candidats aux seules élections municipales et une liste de ceux également candidats au conseil métropolitain[1].
Mode de scrutin
Le mode de scrutin à Montpellier est celui des villes de plus de 1 000 habitants : la liste arrivée en tête obtient la moitié des 61 sièges du conseil municipal. Le reste est réparti à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Un deuxième tour est organisé si aucune liste n'atteint la majorité absolue et au moins 25 % des inscrits au premier tour. Seules les listes ayant obtenu aux moins 10 % des suffrages exprimés peuvent s'y présenter. Les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent fusionner avec une liste présente au second tour.
Contexte
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Lors du premier tour, la ville comptait 14 listes briguant la mairie. La presse et les analystes politiques jugent la campagne des municipales de 2020 à Montpellier comme « absurde[2] », « rocambolesque[3] » voire « folle[2] ». Par ailleurs, l'élection était considérée comme "la plus incertaine de France"[4], par Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
De profondes divisions dans les rangs écologistes ont marqué la campagne. Europe Ecologie Les Verts qui pouvait espérer remporter l’élection et que les sondages ont longtemps donné en tête, a finalement présenté trois candidatures différentes. Jean-Louis Roumégas, ancien député et perdant de la primaire écologiste, avait malgré tout maintenu sa candidature. EELV lui a préféré un temps Clothilde Ollier, avant de lui retirer son investiture pour "gestion de la campagne trop solitaire". Celle-ci avait également décidé de maintenir sa candidature, face à la candidate finalement investie par EELV, Coralie Mantion.
La campagne a fait émerger de nouvelles figures, comme le milliardaire et novice en politique Mohed Altrad ainsi que le vidéaste Rémi Gaillard, à la tête de la liste citoyenne « N'importe qui ».
Le soir du premier tour, dimanche 15 mars, le maire sortant Philippe Saurel (DVG) arrive en tête, avec 19,11% des voix[5]. Il devance Michaël Delafosse, qui obtient 16,66% des voix. Ces derniers, comptant plus de 10% des votes, se qualifient ainsi pour le second tour du scrutin, tout comme Mohed Altrad qui a obtenu de son côté 13,3% des suffrages. Viennent ensuite l'humoriste Rémi Gaillard et Alenka Doulain, avec respectivement 9,58% et 9,25% des voix. Ces candidats ne parviennent pas à s'assurer une place au second tour du scrutin.
Pour le second tour, Michaël Delafosse s'allie avec la liste officielle d'Europe Ecologie Les Verts menée par Coralie Mantion[6] qu’il juge comme « les alliés naturels » des socialistes, en présentant la liste « Montpellier unie solidaire écologiste laïque innovante ». Il propose notamment dans son programme la gratuité des transports publics pour les habitants de la métropole, et l'ajournement du projet d'un grand centre commercial Ode à la mer à Pérols.
Mohed Altrad, milliardaire et chef d’entreprise, reçoit le soutien de l’humoriste Rémi Gaillard, de la cheffe de file du mouvement municipaliste soutenu par la France insoumise Alenka Doulain et de l'écologiste Clothilde Ollier[3].
MONTPELLIER LA CITOYENNE (maire sortant ; DVG app. LREM) : Philippe Saurel : le maire sortant tarde à annoncer sa candidature. Exclu du Parti socialiste en 2014, en raison de sa candidature dissidente à la mairie de Montpellier, il ne revendique aucune appartenance à un parti, bien qu'il ait soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle et qu'il ait fait partie de son équipe de campagne[14]. Selon le journal Le Mouvement, le maire de Montpellier prendra sa décision de postuler après une opération du genou[15]. Le 20 janvier, Midi Libre parle d'un « (faux) suspens » en citant le maire qui déclare avoir fait tirer un tract à 100 000 exemplaires « à ses frais »[16], en référence à des accusations d'élus critiquant son utilisation de moyens de la Métropole de Montpellier pour faire sa promotion[17]. Il annonce sa candidature le [18]. Son ancien adversaire de 2014 l'ex-député UMP Jacques Domergue y figure en 13e position[19].
Les Républicains
POUR MONTPELLIER, IL EST TEMPS DE CHANGER : Alex Larue s’est déclaré candidat aux municipales de Montpellier avec le soutien local de LR et de l'UDI. Il assure qu’il maintiendra sa candidature, même si Mohed Altrad se présente[20].
Rassemblement national
RASSEMBLEMENT POUR MONTPELLIER : Olaf Rokvam est candidat pour le Rassemblement national[21]. Olaf Rokvam perd l'investiture du parti le 2 mars 2020 à la suite de la présence de Djamel Boumaaz en troisième position sur la liste. Ce conseiller municipal s'est fait remarquer à plusieurs reprises pour des dérapages homophobes ou antisémites[22],[23].
MONTPELLIER EXEMPLAIRE avec comme tête de liste Kamy Nazarian[29]. L'UPR (Union populaire républicaine) axe son programme national pour les municipales sur l’opposition à la fusion forcée de communes, à la fermeture des services publics en zone rurale ou encore l’adoption du référendum d’initiative citoyenne (locale)[30].
POID
Liste ouvrière d'unité « MONTPELLIER 100% SERVICES PUBLICS » (soutenue par le P.O.I.D) : Sylvie Trousselier
LO
Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs : Maurice Chaynes
EÉLV
Trois listes sont issues du processus de nomination initié par Europe Écologie Les Verts en octobre 2019 :
Liste Choisir l'écologie pour Montpellier avec Europe Écologie Les Verts menée par Coralie Mantion (liste officielle)
Liste Rassemblement des écologistes et de la gauche menée par Clothilde Ollier (liste dissidente)
Le parti EÉLV organise le 12 octobre une primaire ouverte aux montpelliérains inscrits sur la liste électorale et qui adhèrent aux valeurs du rassemblement des écologistes[31] afin de choisir sa tête de liste. Deux candidats sont en lice, l'ancien député Jean-Louis Roumégas et un binôme composé de Clothilde Ollier, membre du parti, infirmière et ex-maire de Murles, et de Manu Reynaud, cadre et porte-parole du parti[32]. Ce binôme l'emporte avec 413 voix, contre 372 voix pour Jean-Louis Roumegas et 3 votes blancs[33].
Ce dernier dénonce par la suite ce qu'il estime être une tricherie lors de la primaire[34], une déclaration qualifiée par Manu Reynaud de « diffamation »[35]. M. Roumegas choisit alors de mener une liste dissidente[36].
La liste "L'écologie en grand", vainqueure de la primaire et reconnue par la direction d'EÉLV, devient "L'écologie en commun" avec le ralliement de Génération.s, de Confluences (mouvement regroupant une majorité de militants de La France insoumise[11] impulsé par la députée Muriel Ressiguier[37]), de Génération écologie, du Parti animaliste et des Radicaux de gauche[38]. Mais le 18 janvier, le bureau national d'EÉLV annonce une suspension conservatoire de 2 semaines de son soutien à cette liste[39] à la suite de ce qu'il estime être un éloignement du parti et de ses valeurs[37], et du remplacement du directeur de campagne Manu Reynaud par Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques[40]. Le 20 janvier, en présence du conseiller régional EÉLV Christian Dupraz, Clothilde Ollier récuse les raisons alléguées pour cette sanction et maintient sa candidature, formant alors une seconde liste dissidente[41],[42].
La liste officielle du parti est finalement menée par le binôme Coralie Mantion et Manu Reynaud.
Listes hors parti
Ces listes peuvent avoir obtenu le soutien d'un ou plusieurs parti
Le mouvement citoyen Nous Sommes Montpellier
Mouvement qui se présente comme écologiste et populaire[43] créé en août 2018[44] dans la perspective des élections municipales de mars 2020, Nous Sommes dit s'inspirer des mouvements municipalistes et prône la démocratie directe[44],[45] illustrée par des actions de terrain nécessitant la mobilisation de nombreux militants, ainsi que la révocation possible des élus à mi-mandat[46],[47]. La liste est lancée le 14 janvier au pied de la statue de Georges Frêche en rendant « hommage au visionnaire » tout en affirmant qu'une « gouvernance locale autoritaire ne fonctionne plus »[48]. Elle est soutenue officiellement par la France Insoumise[49] à l'issue d'un processus critiqué pour son autoritarisme[réf. nécessaire], la décision ayant été prise par la commission électorale du parti sans vote des militants locaux[50], Montpellier Écologie Participative[réf. nécessaire] et Révolution Écologique pour le Vivant[51]. La tête de liste désignée par les 80 candidats du mouvement à l'issue d'un processus revendiqué de démocratie directe[52] (élection sans candidat) est Alenka Doulain[10], ancienne militante d'EÉLV[53].
Le vidéaste et militant pour les droits des animaux affirme qu'il songe présenter une liste aux municipales, dans le cas où son projet de créer un espaces de liberté pour chiens ne serait pas accepté. Il dit ne pas souhaiter être maire[54] et propose à Brigitte Bardot de figurer sur sa liste[55].
Le cœur et l'action (SE)
Mohed Altrad, homme d'affaires milliardaire, propriétaire et président du Groupe Altrad et du Montpellier Hérault rugby, annonce sa candidature le en expliquant vouloir composer une liste de rassemblement de la gauche à la droite, à l'exclusion des extrêmes[56]. Il est soutenu par le sénateur gaulliste (ex-LR) Jean-Pierre Grand[57]. D'abord associé à la campagne de Mohed Altrad, Les Radicaux de gauche se retirent à la suite du refus de ce dernier de lever ses ambiguïtés vis-à-vis du parti La République en marche[25].
Candidat non déclaré
Déclarer votre indépendance : Flavio Dalmau, lycéen de seize ans, qui se présente comme centriste. Il représente le mouvement Les Citoyens qu'il dirige. Ne pouvant être officiellement candidat, il souhaite utiliser le vote nul comme un outil politique[58].
Entre-deux tours
Du fait de l'épidémie de Covid-19, l'entre-deux tours est fortement rallongé. D'une durée classique d'une semaine pour les élections municipales, il dure 26 jours en 2020, entre la date limite du dépôt des listes en préfecture (le 2 juin) et le second tour (le 28 juin).
Alliances au second tour
Les listes socialiste et écologiste de Michael Delafosse et de Coralie Mantion fusionnent pour le second tour[59].
De leur côté, les listes sans étiquettes de Mohed Altrad et de Rémi Gaillard, puis la liste du mouvement citoyen « Nous Sommes » représentée par Alenka Doulain et la liste écologiste dissidente de Clothilde Ollier fusionnent également. Leur alliance représente 40 % des voix du premier tour. La nouvelle liste s'intitule « Nous sommes n’importe qui, nous avons l’écologie en commun »[60]. Les divergences politiques entre ces quatre listes sont ensuite minorées au profit d’un programme réduit et consensuel, permettant d’envisager que Mohed Altrad prenne la Métropole et Alenka Doulain, la mairie[61].
La liste ouvrière d'unité - Montpellier 100 % services publics soutenue par le P.O.I.D
Votes exprimés
51 836
97,62
50 916
96,19
Votes blancs
487
0,92
1 394
2,63
Votes nuls
776
1,46
625
1,18
Total
53 099
100
52 935
100
65
46
Abstention
100 304
65,39
100 776
65,56
Inscrits / participation
153 403
34,61
153 711
34,44
Conseil municipal élu
Le conseil municipal se réunit le afin d'élire le maire de la ville. Michaël Delafosse est élu avec 48 voix contre 17 votes blanc. À la suite, 25 adjoints sont élus[64],[65].
↑ a et bÀ la suite de l'alliance de Clothilde Ollier à la liste de Mohed Altrad, Géneration.s et Confluence soutiennent Michaël Delafosse au second tour.
↑ a et bSondage réalisé avec Cathy Aberdam comme tête de liste.
↑Version du sondage sans nom pour la tête de liste pour la majorité municipale.
↑ a et b« Municipales 2020 : à Montpellier, le socialiste Michaël Delafosse remporte la « folle » campagne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Virginie Anquetin et Eric Soriano, « Le choix de Nous Sommes », dans Des citoyens à la conquête des villes. Les listes citoyennes et participatives lors des elections municipales de 2020, CNRS Editions, coll. « CNRS Alpha », (lire en ligne)