Jusqu'en 1995, la Somme avait tendance à voter plus à gauche que la France. C'est en particulier le cas en 1974 et 1995 où le département a placé en tête respectivement François Mitterrand (54,33 %) et Lionel Jospin (53,13 %) alors qu'au niveau national ont été élus Valéry Giscard d'Estaing (50,81 %) et Jacques Chirac (52,64 %). En 2012, François Hollande (54,41 %) obtient près de 3 points de plus qu'au niveau national. En 2017, Emmanuel Macron obtient 12 points de moins qu'au niveau national, Marine Le Pen atteignant 45,78%.En 2022, le département place pour la première fois Marine Le Pen en tête du second tour alors qu'au niveau national a été élu Emmanuel Macron (58,55%)
En troisième position avec 21,95 % des voix, Jean-Luc Mélenchon réalise le score le plus élevé de ses trois candidatures et arrive largement en tête de la gauche, mais échoue à accéder au second tour, avec environ 400 000 voix de moins que Marine Le Pen.
Une nouvelle fois, les partis politiques traditionnels sont absents du second tour, dans des proportions encore plus importantes que lors de la précédente élection. Le Parti socialiste et Les Républicains, représentés respectivement par Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, s'effondrent avec des scores historiquement faibles et n'atteignent pas le seuil des 5 %, condition permettant d'être remboursé des frais de campagne.
Pour la première fois, les candidatures classées à l'extrême droite dépassent le seuil de 30 % des suffrages exprimés au premier tour tandis que les sondages d'opinion laissent annoncer un duel serré face au président sortant, la possibilité d'une victoire pour Marine Le Pen étant pour la première fois envisagée par ceux-ci.
Le second tour voit Emmanuel Macron l'emporter par 58,55 % des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Le septennat ayant été aboli en 2000, il devient ainsi le premier président de la République française à être réélu pour un deuxième quinquennat, le deuxième président de la Cinquième République réélu hors période de cohabitation et le quatrième président de la Cinquième République réélu.
Dans la Somme, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour avec 32,79% des exprimés, suivie de Emmanuel Macron (27,80%), Jean-Luc Mélenchon (17,51%) et de Éric Zemmour (5,65%). Au second tour, les électeurs ont voté à 51,00% pour Marine Le Pen contre 49,00% pour Emmanuel Macron avec un taux de participation de 75,98 % des inscrits.
Le premier tour de l'élection présidentielle de 2017 voit s'affronter onze candidats. Emmanuel Macron arrive en tête devant Marine Le Pen et tous deux se qualifient pour le second tour. Néanmoins, avec François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, les scores des quatre candidats ayant recueilli le plus de voix sont serrés (4,43 points entre le 1er et le 4e). Pour la première fois, aucun des candidats des deux partis politiques pourvoyeurs jusque-là des présidents de la Ve République, n'est présent au second tour. Celui-ci se tient le dimanche et se solde par la victoire d'Emmanuel Macron, avec un total de 20 753 798 bulletins de vote en sa faveur, soit 66,10 % des suffrages exprimés, face à la candidate du Front national, qui recueille 33,90 %. Le scrutin est néanmoins marqué par une forte abstention et par un record de votes blancs ou nuls[12].
Dans la Somme, Marine Le Pen arrive en tête du premier tour avec 30,37 % des exprimés, suivie de Emmanuel Macron (21,75 %), Jean-Luc Mélenchon (18,61 %), François Fillon (16,22 %) et Nicolas Dupont-Aignan (4,84 %). Au second tour, les électeurs ont voté à 54,22 % pour Emmanuel Macron contre 45,78 % pour Marine Le Pen avec un taux de participation de 77,85 % des inscrits[13].
Derrière, les candidats de l'UMP et du FN se sont placés au coude à coude (près 24 % chacun). La candidate frontiste a réalisé ses meilleurs scores sur la côte (où les candidats CPNT faisaient auparavant de bons résultats) notamment dans les cantons de Rue (28,4 %), de Saint-Valery-sur-Somme (27 %) ou de Nouvion (26,9 %). Sa présence est aussi forte dans l'est du département où elle réalise 32,6 % dans le canton de Roisel ou 29,2 % dans le canton de Chaulnes.
Plus loin le candidat Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon redonne vie aux bastions communistes tel que le Vimeu (19,4 % dans les canton de Friville-Escarbotin et 16 % dans le canton d'Ault) ou la banlieue amiénoise (19,9 % dans la cité cheminote de Longueau). Mais il est généralement distancé par les 3 gros candidats dans le reste du département, obtenant 11 % (un peu en dessous de son score national).
Au second tour, les électeurs ont voté à 54,41 % pour François Hollande contre 45,59 % pour Nicolas Sarkozy avec un taux de participation de 82,12 % des inscrits[14]. Lors du second tour, François Hollande est arrivé en tête dans toutes les grandes villes de la Somme : Amiens (59,8 %), Abbeville (56,9 %), Roye (62,6 %), Péronne (53,7 %), Montdidier (60,7 %), Corbie (61,1 %) ou Doullens (56,2 %). Le candidat PS réalise ses meilleurs scores dans les fiefs communistes : Longueau (74 %) ou Friville-Escarbotin (66,9 %).
À gauche de l'échiquier, le PCF s'effondre totalement, n'ayant recueilli que 2,3 %. Les conflits internes entre les partisans de Maxime Gremetz (Colère et espoir (Communistes dissidents en Somme)) et les fidèles à la ligne nationale n'y sont certainement pas étrangers. De plus, le rassemblement anti-libéral puis son explosion n'auront vraiment pas fait recette. Même effondrement pour Arlette Laguiller qui ne réalise que 2,5 % face aux 8 % de 2002. Seul Olivier Besancenot réalise un assez bon score bénéficiant des voix traditionnellement communistes (sauf dans le Vimeu où le PCF résiste un peu). Enfin le vote écologiste baisse aussi, passant de 3,6 % à 1,1 %, mais cette fois-ci ce n'est pas CPNT qui en aura profité.
Traditionnellement à gauche lors des présidentielles précédentes, la Somme a donné lors de ces élections une majorité à la droite, extrême droite et CPNT. En effet le président RPR sortant maintient ses scores de 1995, en arrivant notamment en tête à Amiens (18,3 %) ou Abbeville (20,5 %) et il réalise ses meilleurs résultats dans les cantons de Oisemont et de Hornoy-le-Bourg. Par contre, le candidat socialiste perd 10 points et termine troisième derrière Jean-Marie Le Pen qui a fait une percée dans l'est du département où il est arrivé en tête sur 14 cantons comme ceux de Roisel (23,3 %), de Roye (19,8 %) ou de Péronne (18,5 %). François Bayrou réalise un assez bon résultat à Amiens, la ville du député UDFGilles de Robien.
Autre constat à la vue des résultats du premier tour, le PCF s'écroule face aux formation d'extrême-gauche. En effet, Robert Hue est largement distancé par la candidate trotskiste, Arlette Laguiller et il dépasse de peu Olivier Besancenot. Même dans le solide bastion du Vimeu, qui détient 3 conseillers généraux communistes depuis 1998, les voix se sont dispersées entre les candidats CPNT (qui arrive en tête), d'extrême-gauche (totalisant 10,5 % dans le canton de Friville-Escarbotin); Robert Hue n'y atteint que 13,1 % (contre 26 % en 1995).
Malgré de nombreux soutiens dans le département, Jean-Pierre Chevènement ne réalise que 4,18 %, et les autres petits candidats se trouvent en dessous des 4 %.
Au second tour, les électeurs ont voté à 78,26 % pour Jacques Chirac contre 21,74 % pour Jean-Marie Le Pen avec un taux de participation de 81,36 % des inscrits[16]. À noter que Jean-Marie Le Pen réalise un score plus élevé qu'au niveau national, notamment à l'est du département (31 % dans le canton de Roisel) mais aussi sur la côte où le report des voix chasseurs a du être bénéfique (28,8 % dans le canton de Rue). L'abstention a baissé de 5,64 point mais le vote blanc ou nul a doublé.
Dans la Somme, Lionel Jospin arrive en tête du premier tour avec 22,79 % des exprimés, suivi de Jacques Chirac (18,85 %), Édouard Balladur (16,99 %), Jean-Marie Le Pen (15,24 %) et Robert Hue (12,43 %). Au second tour, les électeurs ont voté à 53,13 % pour Lionel Jospin contre 46,87 % pour Jacques Chirac avec un taux de participation de 83,39 % des inscrits[17].
Dans la Somme, François Mitterrand arrive en tête du premier tour avec 36,68 % des exprimés, suivi de Jacques Chirac (16,9 %), Raymond Barre (14,85 %), Jean-Marie Le Pen (13,8 %) et André Lajoinie (10,07 %). Au second tour, les électeurs ont voté à 60,04 % pour François Mitterrand contre 39,96 % pour Jacques Chirac avec un taux de participation de 88,11 % des inscrits[18].
Lors de l'élection présidentielle de 1981, Giscard d'Estaing arrive en tête au premier tour et affronte, comme la fois précédente, Mitterrand. Pour la première fois, un président sortant est battu : Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République.
Dans la Somme, Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête du premier tour avec 26,49 % des exprimés, suivi de François Mitterrand (23,61 %), Georges Marchais (22,39 %), Jacques Chirac (16,48 %) et Brice Lalonde (3,24 %). Au second tour, les électeurs ont voté à 54,33 % pour François Mitterrand contre 44,91 % pour Valéry Giscard d'Estaing avec un taux de participation de 90,29 % des inscrits[19].
L'élection présidentielle de 1974 est une élection anticipée à la suite de la mort de Pompidou. Mitterrand, candidat unique de la gauche, est largement en tête au premier tour devant Giscard d'Estaing, qui distance lui-même Chaban-Delmas. Au terme d'une campagne animée, marquée par un débat télévisé tendu, Giscard d'Estaing l'emporte avec une très courte avance.
L'élection présidentielle de 1969 est une élection anticipée à la suite de la démission de De Gaulle. La gauche se lance désunie dans la course et, bien que Duclos (PCF) manque de le devancer, c'est le président par intérim Poher qui accède au second tour face à l'ex-Premier ministre Pompidou. Alors que Duclos refuse d'appeler à voter au second tour pour « bonnet blanc ou blanc bonnet », Pompidou est finalement largement élu.
Dans la Somme, Georges Pompidou arrive en tête du premier tour avec 39,99 % des exprimés, suivi de Jacques Duclos (28,94 %), Alain Poher (20,42 %), Gaston Defferre (4,36 %) et Michel Rocard (3,31 %). Au second tour, les électeurs ont voté à 54,91 % pour Georges Pompidou contre 45,09 % pour Alain Poher avec un taux de participation de 74,26 % des inscrits[21].
L'élection présidentielle de 1965 est la première élection au suffrage universel direct à la suite du référendum d'octobre 1962. De Gaulle est mis en ballottage, à la surprise générale, par Mitterrand, candidat unique de la gauche. La campagne du second tour est axée sur l'Europe et les relations internationales ainsi que sur l'armement nucléaire. De Gaulle est finalement réélu avec une large avance.