Les élections régionales de 2024 en Saxe (en allemand : Landtagswahl in Sachsen 2024) se tiennent le , afin d'élire les 120 députés de la 8e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 60 circonscriptions ; la seconde voix (Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 120 sièges est répartie proportionnellement aux secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du Land ou deux circonscriptions. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires et la taille du Landtag est augmentée par des mandats complémentaires distribués aux autres partis pour rétablir une composition proportionnelle aux secondes voix.
Campagne
Proposé comme chef de file (spitzenkandidat) dès le par le comité directeur régional du Parti libéral-démocrate (FDP)[3], le conseiller municipal de Dresde Robert Malorny voit sa candidature ratifiée lors d'une convention régionale réunie le à Döbeln par 92,8 % des suffrages exprimés. Il se donne comme objectif d'assurer le retour du FDP au Landtag, dont il est absent depuis dix ans faute d'être parvenu à franchir le seuil électoral des 5 % des suffrages exprimés[4].
Au cours d'une réunion tenue le , le comité directeur régional du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) propose à l'unanimité d'investir la ministre des Affaires sociales Petra Köpping comme cheffe de file[5]. La décision est ratifiée par 97 % des suffrages exprimés lors d'un congrès régional du parti, réuni le suivant en présence du co-président fédéral du SPD Lars Klingbeil[6].
Au cours d'un congrès régional organisé à Chemnitz le , Die Linke désigne un binôme de chefs de file en la personne de ses co-présidents en Saxe, Susanne Schaper, qui reçoit le soutien de 91,7 % des délégués, et Stefan Hartmann, qui obtient 78,3 % des suffrages exprimés[7]. Le , Susanne Schaper est investie pour occuper la première place sur la liste régionale avec 93,7 % des voix à l'occasion d'une convention régionale qui approuve également le programme électoral du parti[8].
Le , l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) désigne son président régional et ministre-président sortant Michael Kretschmer comme chef de file. Il est investi avec 94,8 % des suffrages exprimés, soit un recul d'un point et demi de pourcentage par rapport à sa nomination pour les élections de 2019. À cette occasion, il exprime son opposition à la formation d'un gouvernement minoritaire à l'issue du scrutin, en référence au fait que sa coalition « kényane » avec les sociaux-démocrates et les écologistes n'est plus majoritaire dans les sondages[9].
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) choisit le lors d'un congrès à Glauchau d'investir comme chef de file Jörg Urban, président du groupe parlementaire régional depuis et de la branche régionale du parti depuis . La ZDF rapporte à cette occasion qu'il a été membre du courant Der Flügel, classé comme extrémiste de droite par le renseignement intérieur et dissous depuis[10].
L'Alliance 90/Les Verts (Grünen) forme le à Chemnitz un trio de chefs de file à l'occasion du congrès réuni pour constituer la liste régionale. Il rassemble la ministre de la Justice Katja Meier, le ministre de l'Environnement Wolfram Günther et la présidente du groupe parlementaire Franziska Schubert. Ils occupent respectivement la première, la deuxième et la troisième place de la liste des candidats[11].
Plus d'une semaine après cet échec, les directions de l'Union chrétienne-démocrate et du Parti social-démocrate s'accordent pour négocier une « grande coalition » minoritaire, disposant de seulement 51 députés sur 120, et se disent prêtes à discuter au préalable sur les textes législatifs avec l'ensemble des groupes parlementaires, sauf l'AfD[18]. Ils concluent leur accord de coalition le [19]. Le pacte est ratifié le par un congrès de la CDU avec une dizaine de votes contre[20], puis le surlendemain par les militants du SPD lors d'un référendum interne par 78,1 % des suffrages exprimés avec une participation de 37,1 % des inscrits[21].
Lors du vote d'investiture organisé le au Landtag, Michael Kretschmer échoue au premier tour de scrutin, par 55 voix favorables contre 40 voix pour le candidat de l'AfD Jörg Urban et six pour le candidat des Électeurs libres Matthias Berger, alors que la majorité absolue des députés, soit 61 voix, était requise. Lors du second tour, organisé dans la foulée, il est effectivement réélu ministre-président par 69 voix favorables, contre 39 à Berger et une à Urban[22]. Il forme son gouvernement de dix ministres le lendemain[23].
↑(de) « Vom Masterplan für Südwestsachsen bis zum kostenlosen Vorschuljahr: Was Kretschmers CDU/SPD-Minderheitsregierung plant », Freie Presse, (lire en ligne, consulté le ).