4 janvier : le général Damrémontprend Oran. Conformément à la convention signée avec la France le , le bey de TunisHusayn propose ses services à la France. Il espère obtenir Constantine pour son frère Mustapha et placer Ahmed bey, un autre prince tunisien, au gouvernement d’Oran, ce qui est fait le 4 février. Mais les violences exercées par ses troupes en Algérie font scandale et Paris ne ratifie pas la convention. Ce revirement nuira aux relations franco-tunisiennes, alors que, en offrant ses services à l’occupant, le bey s’est compromis aux yeux des musulmans[1]. Le 17 août, la France prend directement en charge l’administration d’Oran[2].
1er juin, Tete : l’expédition de José Monteiro et Antonio Gamitto franchit le Zambèze. Elle atteint difficilement le Lunda, après avoir été décimée par la variole en Angola, où elle est reçue par le Mwata Kazembe[6].
En Afrique australe, les Nguni de Soshangane affrontent ceux de Zwangendaba(en), qui sont battus à plusieurs reprises[8]. À la suite de dissensions entre leurs meneurs, les Nguni se divisent en trois groupes. Les partisans de Soshangane émigrent vers le sud du Mozambique et fondent l’État de Gaza, du nom du père de leur chef. Ceux de Nxaba s’installent au Zimbabwe actuel et contribuent à la ruine de l’empire du mwene Mutapa. Les hommes de Zwangendaba, après avoir parcouru une partie du Mozambique et du Zimbabwe, continuent leur route vers le Nord et traversent le Zambèze le [9].
Retour au Caire de Rifa'a al-Tahtawi et de ses étudiants boursiers. Son expérience de la société française, après un séjour de cinq ans à Paris, lui a inspiré une réflexion sur l’évolution de la civilisation musulmane et de sa rencontre avec la modernité occidentale[11]. L'Or de Paris, publié en 1834, lance le débat qui sera repris par les réformateurs de la renaissance intellectuelle musulmane, la Nahda.
Mars, Brésil : dom Pedro choisit un cabinet conforme aux vœux de l’opinion, mais le remplace en avril par un cabinet impopulaire formé seulement de nobles et de sénateurs. L’opposition réclame le retour du cabinet précédent[13].
18 mars : procès des Cherokees contre l’État de Géorgie à la suite de la découverte de gisements d’or sur leurs territoires. La Cour suprême rejette leur recours, qualifiant les Indiens de « nations internes et dépendantes »[14].
7 avril : l’empereur du BrésilPierre Ier, devenu très impopulaire, est contraint d’abdiquer, en faveur de son fils Pedro de Alcantara, âgé de cinq ans, qui prend le nom de Pierre II. Celui-ci, né au Brésil après l’indépendance était un véritable Brésilien, mais son accession au trône marque cependant le début d'une période d’instabilité politique. Dom Pedro rentre au Portugal où ils se consacre exclusivement aux droits de sa fille dona Maria II, qu’il remplace sur le trône en 1834. Il meurt la même année à l’âge de 36 ans. Au Brésil, un conseil de régence de trois membres est choisi par le Parlement, deux équipes se succédant à deux mois d’intervalle. Des mouvements fédéralistes naissent dans le Pernambouc, à Bahia et dans le Mato Grosso (1831-1835). Des troubles éclatent à Rio de Janeiro[13].
28 avril : une crue du Tigre détruit 7 000 maisons à Bagdad, faisant 1500 morts. Conjointement une épidémie de peste décime les deux-tiers des habitants ; la population de la ville serait passé de 150 000 à 50 000 habitants[20]
7 septembre : le gouverneur des Indes britanniques Bentinck écrit au Rajah de Mysore pour l’informer qu’il va dorénavant assumer l’administration du royaume en raison de sa mauvaise gestion[22]. Le Mysore devient un État princier sous tutelle britannique.
1er novembre : le vice-roi d’ÉgypteMohamed Ali et son fils Ibrahim Pacha envahissent la Palestine et la Syrie avec une armée de 30 000 hommes[25], provinces ottomanes dont le sultan leur avait promis le protectorat en échange de leur collaboration en Grèce. Seules les pressions britanniques et françaises les dissuadent de s’attaquer au pouvoir central ottoman. Le sultan retire à Mohamed Ali son titre de pacha.
27 novembre : début du siège d’Acre par Ibrahim Pacha (prise le )[26].
le gouvernement chinois renouvelle l’interdiction de l’importation de l’opium[28].
Abbas Mirza est envoyé dans le Khorasan pour rétablir l’ordre[29]. La Perse est désorganisée et les finances sont en crise. Le prince Kadjar ‘Abbas Mirza est chargé de rétablir l’ordre dans l’empire au nom du chah Fath 'Ali. Afin de mettre un terme aux révoltes antifiscales que connaît la paysannerie, le prince mène campagne dans le sud, dans le Khorasan et sur les rives de l’Amou-Daria.
Début de la lutte contre les Thugs, secte apparue au XIIIe siècle à Delhi et au Bengale, qui pratiquent des sacrifices rituels sur les voyageurs par étranglement. Leurs activités sont importantes dans les années 1830. Ils sont décimés par les Britanniques(1831-1837)[30].
14 - 15 février : émeutes à Paris à la suite d’un service funèbre organisé par les légitimistes à Saint-Germain-l’Auxerrois pour l’anniversaire de l’assassinat du duc de Berry. L’église est envahie et mise à sac par les républicains. Le lendemain, l’émeute saccage l’archevêché et de nombreuses églises à Paris et en province[36].
28 mai : le Schleswig et le Holstein, qui ont réclamé la convocation des États, obtiennent satisfaction par une loi générale, suivie d’un rescrit royal pour l’organisation des États provinciaux le [40].
2 - 12 août : campagne des Dix-Jours. L’armée néerlandaise envahit la Belgique et bat les forces belges, mais doit se replier le 12 après l’intervention des troupes françaises[43].
15 octobre : « 24 articles » de Londres qui attribuent à la Belgique la partie occidentale du Limbourg et du Luxembourg (converti en traité le 15 novembre)[46].
18 janvier : Adam Czartoryski devient président du gouvernement provisoire de Varsovie[49]. Les Polonais expulsent les autorités russes et proclament leur indépendance.
25 janvier : le Sejm proclame la déchéance du tsar. Au cours de la guerre qui s’ensuit, les Polonais résistent aux Russes pendant plusieurs mois[50].
25 février : les Polonais arrêtent l’avance russe à la bataille de Grochów[51], mais l’État major est divisé sur la stratégie à adopter (extension du mouvement aux peuples voisins ou considération en Pologne).
8 septembre : les troupes russes entrent à Varsovie[56]. Le soulèvement est violemment réprimé après les défaites des nationalistes. La Russie soumet la Pologne à une politique de répression et de russification. La Pologne cesse d’exister comme nation. Les Russes entreprennent une destruction systématique de la nationalité polonaise. La Constitution, la Diète et l’armée polonaises sont abolies, les Polonais privés de leurs libertés individuelles. Les universités sont fermées (universités de Varsovie, de Wilno et lycée de Krzemieniec, 1831-1833), les étudiants envoyés en Russie, les catholiques persécutés[57]. Dix mille patriotes s’exilent vers la Suisse, la Belgique et la France. Manifestations, émeutes, représailles sanglantes se succèdent.
18 décembre ( du calendrier julien) : règlement sur la participation de la noblesse aux élections locales en Russie[58]. Seuls ont droit de suffrage direct les nobles possédant plus de 100 âmes ou 3 000 déciatines de terre arable[59].
↑Michel Morineau, Incroyables gazettes et fabuleux métaux : les retours des trésors américains, Les Éditions de la MSH, , 687 p. (ISBN978-2-7351-0112-2, présentation en ligne)
↑John Phipps, A Practical Treatise on the China and Eastern Trade : Comprising the Commerce of Great-Britain and India Particularly Bengal and Singapore with China and the Eastern Islands, Allen, (présentation en ligne)
↑Georg Friedrich von Martens, Nouveau recueil de traités, vol. 10, Dieterich, (présentation en ligne)
↑Giulia Gorgone et Cristina Cannelli, Il salotto delle caricature : acquerelli di Filippo Caetani 1830-1860, L'Erma di Bretschneider, , 218 p. (ISBN978-88-8265-073-5, présentation en ligne)
↑Roger Limouzin-Lamothe, La dévastation de Notre-Dame et de l'archevêché de Paris en février 1831, vol. 50, Revue d'histoire de l'Église de France, (présentation en ligne), p. 125-134
↑Eugéne de Lasiauve, Études sur le Schleswig-Holstein avant et après le 24 mars 1848, Garnier frères, (présentation en ligne)
↑Collection des protocoles des conférences : tenues à Londres depuis le 4 novembre 1830 jusqu'au 1er octobre 1832 au sujet des affaires de Belgique, imprimerie royale, (présentation en ligne)
↑M. Bajot, Annales maritimes et coloniales, vol. 1, Paris, Impr. Royale, (présentation en ligne)
↑Prosper Faugère, Le Zollverein : ou l'Union des douanes de la Prusse et des états allemands de 1819 à 1841, F. Didot frères fils et Cie., (présentation en ligne)
↑Felix Amandus De Mûelenaere, Rapport fait à la Chambre des représentans et au Sénat, par le Ministre des Affaires étrangères, sur l'état des négociations, en comité général le 12 et le 13 juillet 1832, Remy, (présentation en ligne)
↑William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, vol. 3, Firmin Didot, (présentation en ligne)
↑ abcdefg et hMarian Brzozowski, La guerre de Pologne en 1831 : Avec une carte de Pologne et 10 croquis des batailles principales, Leipzig, Brockhaus, (présentation en ligne)
↑Samuel Orgelbrand, Encyklopedyja powszechna, vol. 7, Orgelbrand, (présentation en ligne)
↑Marcel Bouteron, Pologne romantique. La Jeanne d’Arc de Pologne, Émilie Plater (1806-1831), Paris, Armand Colin, (présentation en ligne)
↑P. L. Jacob, Histoire de la vie et du règne de Nicolas Ier, empereur de Russie, vol. 6, L. Hachette et Cie, (présentation en ligne)
↑Pavel Nikolaevich Mili︠u︡kov, Charles Seignobos, Louis Eisenmann, Histoire de Russie : Les successeurs de Pierre le Grand : de l'autocratie appuyée sur la noblesse à l'autocratie bureaucratique, vol. 2, E. Leroux, (présentation en ligne)