18 février : occupation de Bénin, la capitale des Edo, dans le sud-ouest du Nigeria actuel, par les Britanniques. Sac du palais royal : des milliers d’objets en ivoire et en métal sont envoyés en Europe[3].
19 mai : prise de Say (Niger) par les Français du capitaine Betbeder. Un poste français y est fondé en juillet[15].
20 mai : émeutes antisémites à Oran à la suite d'un incident impliquant un conseiller municipal antisémite oranais, Irr, lors d’une course cycliste à Mostaganem le 16 mai. La « crise anti-juive » culmine dans l’Oranais jusqu’au 1er juin[16]. Une partie des colons s’oppose à l’intégration des Juifs qui ont acquis la citoyenneté française grâce au décret Crémieux (1870). Cette vague d’antisémitisme gagne rapidement l’ensemble du pays, notamment Alger et Constantine.
7 août : victoire anglo-égyptienne sur les Mahdistes à la bataille d’Abu Hamed[19]. Malgré plusieurs succès et l’envoi de renforts d’Égypte, les Britanniques jugent plus prudent d’arrêter la reconquête du Soudan. Ils craignent en effet qu’un revers de situation ne déclenche une insurrection en Égypte où l’opinion publique leur est de plus en plus hostile.
27 octobre, Rhodésie : la capture du chef Kagubi[28], puis celle de la prêtresse Nehanda en décembre, marquent la fin de la seconde guerre Matabélé. Le , ils sont accusés d’assassinat et condamnés à la mort par pendaison. Les forces armées britanniques battent les Machona, qui rejoignent dans des réserves les combattants Matabélé, qui avaient pris les armes en 1896 pour s’opposer sans succès à la pénétration britannique dans la région. Les prêtres shonas encouragent la révolte dans la vallée du Zambèze (1897-1903)[29].
15 novembre : troisième enquête disciplinaire contre Carl Peters, gouverneur du Tanganyika, dénoncé pour ses exactions par la presse catholique et socialiste allemande. Il est révoqué[30].
1er décembre, Tunisie : un décret beylical institue le « fonds de colonisation »[31]. Le programme de colonisation français est adopté avec l’aval des puissances européennes. Une caisse de colonisation sert désormais d’intermédiaire entre l’État et les acquéreurs. Paris obtient également par une série de traités la fin du régime des capitulations.
18 septembre : Pacto de la Cruz. Fin de la guerre civile qui oppose colorados et blancos en Uruguay. Le président du Sénat, le libéral Juan Lindolfo Cuestas, signe la paix avec le chef des conservateurs et chef de la rébellion, le caudillo conservateur Aparicio Savaria[38]. Six départements passent sous la domination politique et administrative des conservateurs. Désormais deux gouverneurs cohabitent.
La presse américaine pousse à l’intervention à Cuba. En rapportant la répression espagnole à Cuba (politique de « reconcentration » de la population), les journaux américains appuient la cause des révolutionnaires. Afin de désarmer cette campagne de sympathie à l’égard des rebelles, Madrid rappelle son gouverneur Weyler.
12 février : Paul Doumer prend ses fonctions de gouverneur général de l’Union indochinoise (fin en octobre 1902)[43]. Il prend des mesures pour « construire l’Indochine » (« plan Doumer » de 1898). Taxes et corvées se multiplient, suscitant en 1908 les premières grandes révoltes rurale, puis ouvrières[44].
23 mars : la pollution dans la mine de cuivre d’Ashio débouche sur une manifestation. 800 fermiers marchent sur Tokyo et entrent en conflit avec la police. Le 27 mai le ministre de l’agriculture et du commerce publie un calendrier pour résoudre le problème. Il s’agit d’un des premiers grands conflits sociaux liés à l’industrialisation du Japon[46].
29 mars : une nouvelle loi établit l’étalon or au Japon[47]. Il s’agit pour le gouvernement de compenser la dépréciation de l’argent, utilisé comme étalon jusqu’alors. À la fin du siècle, le Japon commence à entretenir des finances de grande puissance et doit faire face à une forte progression des dépenses militaires. Quatre emprunts seront émis pour couvrir les dépenses de la guerre contre la Chine.
22 juin : manifestations grandioses célébrant le jubilé de la reine Victoria en Inde, alors que le pays est en proie à la famine. Ce même jour, Walter Rand, un officiel britannique chargé d'appliquer la loi martiale est assassiné à Poona par des nationalistes, les frères Chapekar[52],[53].
25 juillet (résistance des Arméniens) : raid de Khanassor mené par les Dachnaks à partir de la Perse, qui aboutit à la destruction de la tribu kurde Mazrig, responsable du massacre de 800 Arméniens[54].
14 août : fin du gouvernement intérimaire au Liban. Istanbul nomme Naoum Pacha gouverneur du Liban[56]. Par ailleurs, un recensement de la population du sandjak de Beyrouth fait apparaître une poussée démographique des musulmans au-delà des frontières du Liban autonome.
29 - 31 août : 1er Congrès sioniste à Bâle sous la direction de Theodor Herzl, avec la promulgation de la Déclaration de Bâle selon laquelle le sionisme a pour but la création d’un foyer national juif, et création des organes de l’Organisation sioniste mondiale, chargé de la mobilisation politique. Theodor Herzl en est nommé son premier président[57]. Lors de ce congrès le pasteur luthérien allemand Johannes Lepsius, défenseur de la cause arménienne, persécuté par les autorités allemandes qui soutenaient le gouvernement ottoman, tente de lier la cause des deux peuples dispersés, dans son rapport intitulé : « Arméniens et Juifs en exil, ou l’avenir de l’Orient compte tenu de la question arménienne et du mouvement sioniste ».
12 octobre[58] : le roi de CoréeKojong, rétablit sur son trône avec l’appui de l’ambassade russe, proclame le Grand Empire de Corée (Daehan Jeguk). C’est la Russie qui devient la puissance tutélaire de la monarchie coréenne (fin en 1905).
1er novembre, Chine : des membres de la société secrète du Grand Couteau assaillent la mission allemande de Jiazhuang dans le Shandong et assassinent deux religieux[59].
15 janvier ( du calendrier julien) : réforme monétaire de Serge Witte en Russie[63]. Dévaluation du rouble à un tiers de sa valeur, adoption de l’étalon-or, convertibilité du rouble-papier grâce à une forte encaisse.
4 février ( du calendrier julien), révolte crétoise : les massacres des chrétiens par les Turcs reprennent à La Canée malgré le programme de réforme établi par la conférence de Constantinople le ; la ville est incendiée[65].
16 février ( du calendrier julien) : débarquement des forces grecques à Kolymbari. La Grèce intervient en Crète et provoque la mobilisation turque le lendemain[66]. L’Allemagne et la Russie condamnent la Grèce. Les grandes puissances proposent un compromis le 2 mars. Les Grecs retirent leurs troupes de l’île le 9 mai et la Crète reçoit un statut d’autotomie[67].
5 avril : crise constitutionnelle en Autriche autour des lois Badeni. Le ministre-président accorde à la Bohême l’égalité linguistique avec l’Autriche. Cette décision déclenche la fronde des députés allemands au Reichsrat[69].
30 avril : convention austro-russe de Saint-Pétersbourg[72]. Il s’agit de maintenir le statu quo dans les Balkans, alors que la situation en Macédoine ne cesse de se détériorer. La Russie, toute à sa politique extrême-orientale, n’entend pas remettre en question la présence de la Turquie, tandis que l’Autriche craint qu’une victoire des Macédoniens n’aboutissent à la formation d’une Grande-Bulgarie.
4 mai : l'incendie du Bazar de la Charité à Paris fait 121 victimes en majeure partie des dames de la haute société dont la duchesse d'Alençon, sœur de l'impératrice-reine d'Autriche-Hongrie ;
30 juillet-1er août, Royaume de Saxe et Autriche-Hongrie : une crue catastrophique de l'Oder et de ses affluents désole la Bohême et la Silésie[80]. En réaction, les autorités confient au Pr. Otto Intze la conception d'un programme de barrages écrêteurs de crue.
En Hongrie, le gouvernement du baron Bánffy lance une campagne pour la magyarisation des patronymes. Les noms de lieux sont magyarisés (1898) et les changements des noms de familles sont favorisés, notamment en Transylvanie[88].
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