26 juillet et 24 août, Kenya : Jomo Kenyatta dénonce lors de meetings publics à Nyeri et à Kiambu la révolte des Mau Mau (Kenya Land and Freedom Army), secte politico-religieuse qui s’oppose par la terreur à la présence des Blancs, provoquée par l’inégalité dans la répartition des terres et des charges au début de l’année. Le 17 août, le gouverneur par intérim remet un rapport au Colonial Office dénonçant la gravité de la situation au Kenya[10].
15 septembre : l’Érythrée musulmane, colonie italienne depuis 1890, est fédérée à l’Éthiopie, chrétienne copte, en tant que région autonome à la suite d’une décision de l’ONU de 1950[11].
20 octobre : l’état d’urgence est proclamé au Kenya. Le leader nationaliste Jomo Kenyatta est emprisonné (1952-1961)[10]. Répression violente par les Britanniques, qui provoque environ 15 000 morts (1952-1955).
10 mars : à Cuba, coup d’État de Fulgencio Batista qui prend le pouvoir alors qu’il avait promis des élections libres pour contenir les mouvements sociaux et le mécontentement de l’armée obligée de réprimer les grèves. Il sera lui-même renversé par Fidel Castro lors de la révolution cubaine en janvier 1959[16].
17 juin : Decreto 900(es)[18]. Le Congrès du Guatemala approuve une loi sur la réforme agraire. Elle vise les terres non cultivées des grands domaines et exclut les propriétés de moins de 200 ha. 600 000 ha sont redistribués. Elle rencontre l’opposition de droite et surtout celle de l’United Fruit Company (UFCO), dont 85 % des immenses terres ne sont pas exploitées. Les propositions d’indemnisation du gouvernement s’appuient sur les déclarations fiscales de la compagnie qui a considérablement sous-estimé la valeur de ses possessions. Le gouvernement des États-Unis prend la défense de la UFCO et accuse le Guatemala de mener des politiques antiaméricaines et d’être à la solde des communistes[19].
26 juillet, Argentine : mort d’Eva Perón, la très populaire épouse du général, à l’âge de 33 ans[22]. Le régime se radicalise, s’attaquant à l’aristocratie et à l’Église catholique. Les relations avec l’armée se dégradent.
2 décembre : le dictateur du VenezuelaMarcos Pérez Jiménez annule les élections, organise un plébiscite et déclare qu’il veut rester au pouvoir indéfiniment (fin en 1958)[17]. Les partis d’opposition (illégaux) protestent énergiquement.
26 avril, Indonésie : ouverture du congrès du Nahdlatul Ulama (Conseil des Oulémas) à Palembang. Il approuve à une très large majorité sa séparation avec le Masjumi[38],[39]. Il est issu d’une association de professeurs d’enseignement religieux (1926) qui se consacre à la défense de l’Islam contre les survivances hindouistes. Plus conservateur que le Masjumi sur le plan religieux, il se situe au centre sur le plan politique et social.
1er mai : création d’une société indonésienne de navigation, la Pelni. La KPM(en), financée par des capitaux étrangers, assure cependant la plus grande partie du trafic entre les îles[42].
7 mai : le général Clark succède à Ridgway comme commandant en chef des forces des Nations unies en Corée[41].
16 décembre, Inde : décès de Potti Sreeramulu, leader régionaliste gandhien, à la suite d’une grève de la faim commencée le 19 octobre pour la création d’un État séparé[52]. Agitation populaire soutenue par le Parti communiste en pays telugu après sa mort.
25 janvier, Égypte : des affrontements à Ismaïlia entre soldats britanniques et policiers égyptiens font 41 morts et 68 blessés parmi les policiers[54].
26 janvier : Samedi noir en Égypte. Des manifestations éclatent au Caire contre la présence occidentale quand parvient la nouvelle du massacre d’Ismaïlia. La partie européenne de la ville est incendiée. Le gouvernement wafdiste décrète la loi martiale et réprime le mouvement[54].
24 mars : dissolution de la Chambre des députés en Égypte ; les élections sont ajournées le 24 avril[54]. Le roi Farouk retourne à un exercice personnel du pouvoir.
21 juillet (30 tir du calendrier persan) : soulèvement populaire en Iran après la démission du Premier ministre Mohammad Mossadegh quand le chah a refusé de se dessaisir de la nomination du ministre de la guerre. Mossadegh est rappelé au pouvoir[56].
26 juillet : Ali Mahir forme un gouvernement en Égypte, mais le pouvoir réel est aux mains du Conseil de la révolution. Farouk abdique en faveur de son fils Fouad et quitte l’Égypte[58]. Les Officiers libres se divisent. L’aile gauche et Nasser réclament un retour à la démocratie et des élections législatives sont annoncées.
11 août : les dirigeants jordaniens et les membres de la famille royale s’inquiètent des réformes libérales du roi Talal et le déposent pour raison de santé. Son fils Hussein prend le pouvoir[53].
23 août : les travailleurs du port de Bassorah se mettent en grève contre l’augmentation du coût de la vie. Le 26 octobre, les étudiants des facultés de pharmacie et de chimie se mettent en grève à leur tour. Les troubles sociaux se répandent dans les grandes villes irakiennes. Ce soulèvement, appelé intifada, est réprimé par l’armée. Le chef d’État major de l’armée, Nureddin Mahmud, forme le gouvernement le 23 novembre. La loi martiale est proclamée et les partis politiques interdits[59].
9 septembre : une loi de réforme agraire est promulguée en Égypte. Elle limite la propriété foncière à 80 ha par propriétaire et 125 par famille[61]. Devant l’hostilité de l’ancienne classe politique, le Conseil procède à de nombreuses arrestations.
18 septembre : au Liban, le chef de l’État Béchara el-Khoury démissionne à la suite d’une crise politique portant sur l’opportunité de l’entrée du Liban dans une alliance militaire avec les Occidentaux. Le MaroniteCamille Chamoun lui succède (23 septembre). Il mène une politique pro-occidentale et se montre hostile à l’unité arabe[62].
9 octobre : ouverture de négociations secrètes entre Israël et la Syrie. Adib Chichakli accepte la réinstallation de 80 000 réfugiés palestiniens en Syrie et suggère un partage de la zone démilitarisée du lac de Tibériade. Israël refuse ce compromis qui permettrait un retour de la Syrie dans la zone du Jourdain et les réunions sont suspendues le [63].
21 mars : fin du rationnement du pain en Espagne franquiste. Le 1er avril est instaurée la liberté des prix, du commerce et de la circulation des denrées alimentaires. Les cartes de rationnement sont supprimées le 1er juin[78].
29 avril : l’avion DC-4 de la ligne régulière Francfort-Berlin d’Air-France est attaqué par un chasseur MiG-15 soviétique[79].
2 mai : entrée en service commercial sur BOAC du quadriréacteur long courrier Comet 1, premier service aérien en jet sur la ligne Londres-Johannesbourg[80].
13 juin : un Dakota d’entraînement suédois disparaît au-dessus de la Baltique. Le 16 juin, un Catalina suédois parti à sa recherche est abattu par les Soviétiques[79]. Début de l’affaire du Catalina, crise diplomatique entre la Suède et l’URSS.
31 juillet : verdict du procès Enbom. Six communistes suédois sont jugés coupables au terme d’une affaire d’espionnage retentissante en Suède. Fritiof Enbom et Hugo Gjersvold sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité[87].
1er août : sanction royale de la loi sur le logement (Housing Act, 1952)[88] décidant la construction au Royaume-Uni de 300 000 habitations par an, favorisant les maisons individuelles[89].
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