15 avril : acte final de l'Uruguay Round du GATT, à Marrakech (1986-1994). 120 pays signataires : création de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) qui siège à Genève. L’Organe de règlement des différends (ORD) statue contre les États qui violent le principe de la liberté du commerce et de la concurrence. En revanche, les firmes transnationales demeurent largement hors d’atteinte. Cette quasi-impunité des sociétés vient, pour beaucoup, de l’absence de définition juridique internationale des crimes et délits économiques.
Février : affrontement dans le nord-est du Ghana entre Namumba et Konkomba[2]. État d’urgence.
6 avril et jours suivants, Rwanda : attentat coûtant la vie aux présidents rwandais et burundais. Début du génocide des Tutsi et des Hutu modérés par des extrémistes Hutus au Rwanda (fin en juillet). Assassinat du premier ministre et de dix casques bleus belges, constitution du gouvernement intérimaire par des extrémistes Hutu, opérations militaires française et belge pour évacuer les ressortissants occidentaux.
8 décembre : adoption d’une constitution fédérale en Éthiopie instituant neuf États fondés sur l’ethnicité et la langue et reconnaissant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes[6].
L’Afrique représente 12 % de la population mondiale et fournit moins de 1 % du PIB mondial.
Algérie
30 janvier : Nomination par le Haut Comité d'État du général Liamine Zeroual comme Président de la République Algérienne.
10 mars : Evasion d'un millier de détenus islamistes de la prison de Tazoult.
12 mars : opération de ratissage de l'armée dans les régions de Batna et de Médéa. Bombardements aériens des maquis environnants qui se traduisent par la mort d'une centaine de civils et de maquisards.
21 mars : rappel de 50 000 réservistes pour renforcer les effectifs de l'armée.
Avril : dévaluation du dinar de 40 %. Rééchelonnement de la dette algérienne par le FMI.
Juin : création de la première milice civile contre les islamistes dans la région de Bouira.
24 décembre : détournement par le GIA d'un Airbus d'Air France. 3 passagers sont tués. Autorisé par le gouvernement d'Alger à rejoindre la France, l'avion sera pris d'assaut par le GIGN, qui neutralisera les 4 pirates de l'air.
Près de 30 000 personnes tuées depuis la démission du président Chadli en 1992.
Rwanda
6 avril : Attentat contre l'avion présidentiel en phase d’atterrissage à Kigali. Décès du président de la République Hutu Juvénal Habyarimana. Des militaires du Front Patriotique Rwandais (pro-Tutsi) pénètrent à l'intérieur du pays.
7 avril : Appel de la Radio des Mille Collines « Abattez les grands arbres ». Commencement des premiers massacres de Tutsis par les milices Hutues (Interahamwe, Impuzamugambi). Plusieurs hutus modérés, dont la première ministre Agathe Uwilingiyimana sont assassinés par les milices. Toute résolution pacifique de la crise devient impossible. Des unités de l'armée rwandaise, la FAR, participent directement au massacre.
8 avril : Évacuation des ressortissants étrangers.
21 avril : l'ONU fait passer le contingent des casques bleus déployés dans le pays de 2 500 à 250 hommes, rendant toute opération de secours impossible.
17 mai : embargo de l'ONU sur les armes à destination du pays, qui ne sera pas respecté.
31 mai : un rapport de l'ONU évalue le nombre de victimes à 500 000 depuis le commencement du génocide.
22 juin : Opération Turquoise, la France, sous mandat de l'ONU, déploie 3 500 hommes dans le sud du pays pour protéger les réfugiés. Les massacres de Tutsis continuent néanmoins d'ensanglanter le Rwanda.
4 juillet : la capitale, Kigali, est prise par les troupes du FPR. L'armée nationale est mise en déroute. Fuite de plus d'un million de hutus du pays.
17 juillet : Victoire militaire définitive du FPR sur le FAR. Fin du génocide du Rwanda. 800 000 personnes ont été massacrées, plus d'un million déplacées.
13 juillet Le massacre du remorqueur 13 de Marzo, plusieurs bateaux de l'État cubain provoquent le naufrage du remorqueur 13 de Marzo où se trouvent 72 personnes qui tentent de fuir Cuba. 41 personnes trouvent la mort par noyade.
Crise financière et monétaire au Mexique engendrée par un déficit d’environ 30 milliards de dollars. La crainte d’une dévaluation, en mars, puis en décembre, fait fuir les capitaux à l’étranger. Malgré une hausse des taux d’intérêts, les réserves en devises s’amenuisent. Un programme d’aide internationale est conçu sous la direction du président américain Clinton, et Zedillo annonce la mise en place de mesures d’austérité et la privatisation des biens de l’État. Le , Zedillo doit dévaluer le peso de 15 %, une mesure insuffisante, tant la perte de confiance est grande. Il doit se résoudre à laisser flotter la monnaie nationale et le Mexique n’échappe à la banqueroute qu’avec une aide financière de 50 milliards de dollars du Fonds monétaire international et du Trésor américain.
Ouverture du Mercosur, « marché commun » des pays du « Cône Sud ». La réduction des tarifs douaniers interne donne un coup de fouet aux échanges entre pays membres.
Le Chili, appuyé par le Canada, se propose d’adhérer à l’ALENA, mais les États-Unis, où le protectionnisme garde de fortes positions au Congrès, freinent le mouvement.
4 février : ultimatum américain, britannique, français et russe à la Corée du Nord, pour que celle-ci accepte le contrôle de ses sites nucléaires par l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA).
28 mars : accord entre la Russie et le Kazakhstan, octroyant à la Russie le contrôle du cosmodrome de Baïkonour, situé à proximité de la mer d'Aral, pour une durée de vingt ans au prix de 115 millions de dollars par an[10]. La Russie assume les forces nucléaires basées au Kazakhstan[11].
7 juillet (Cambodge) : les Khmers rouges sont mis hors-la-loi par l'Assemblée nationale[12]. Ils sont impliqués dans une série d’affrontements avec le gouvernement à propos des territoires occupés par les rebelles.
8 juillet (Corée du Nord) : mort du leader nord-coréen et secrétaire-général du Parti du travail de Corée , Kim Il-sung. Son fils, Kim Jong-il, lui succède et, sans être officiellement nommé aux responsabilités qu’il détient, il exerce le pouvoir avec autorité. Le régime refuse tout contact avec la Corée du Sud, craignant un effondrement similaire à celui des pays d’Europe de l'Est (Séoul, pour sa part, préfère une intégration économique progressive à une réunification trop hâtive). Des accords signés à Genève désamorcent la crise nucléaire avec les États-Unis.
29 octobre (Afghanistan)[17] : apparition du mouvement fondamentaliste sunnite des talibans, « étudiants en religion » sortis d’écoles coraniques, subventionnés par de l’argent saoudien. Ils mènent une guerre sainte (djihad) contre le gouvernement de Kaboul et les autres ethnies (Tadjiks, Ouzbeks, chiites). Ils s’emparent de Kandahar le 5 novembre.
6 novembre : élection et référendum constitutionnel au Tadjikistan qui permettent à Emomali Rahmonov (aujourd'hui appelé Emomalii Rahmon) d’être élu à la présidence du Parlement et d’assumer ainsi les fonctions de chef de l’État. La Russie, très attachée au règne d’un ordre laïque dans la région, maintient des troupes au Tadjikistan afin d’empêcher les infiltrations des islamistes extrémistes à partir de l’Afghanistan.
15 novembre : élections au Népal. Le Parti communiste unifié du Népal (PCUN) obtient le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée sans être majoritaire. Le nouveau Premier ministre Man Mohan Adhikari nommé le 30 novembre obtient en décembre un vote de confiance de l’opposition. Le gouvernement communiste lance une vaste campagne de développement, attribuant d’importantes ressources à chaque communauté villageoise.
La famine aurait provoqué des centaines de milliers de morts en Corée du Nord entre 1994 et 1998.
25 février : un colon juif extrémiste massacre 29 fidèles musulmans priant dans le caveau des patriarches à Hébron. Des manifestations populaires éclatent et sont réprimées par la police israélienne, qui provoque plusieurs dizaines de victimes. Le colon, Baruch Goldstein, meurt peu après son intervention armée. Yitzhak Rabin adresse des excuses officielles à Yasser Arafat, condamne deux organisations extrémistes juives mais refuse toute évacuation des colons, en particulier à Hébron.
27 février : un attentat contre une église provoque dix morts à Zouk Mikhaïl au Liban.
4 mai : l’Azerbaïdjan devient membre du programme de partenariat pour la paix de l’OTAN.
5 mai : fondation de Solidere. Programme de reconstruction du centre-ville de Beyrouth (18 milliards de dollars).
9 mai : cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan[20] tandis que le président Aliev semble décidé à mener à leur terme les négociations engagées avec le gouvernement arménien.
1er juillet : arrivée d'Arafat à Gaza. Il doit maintenir l’ordre dans les territoires autonomes et empêcher la poursuite des attentats islamistes. Pour éviter la guerre civile, il refuse de mener la répression et favorise l’intégration des radicaux aux nouvelles structures en place.
25 juillet : Yitzhak Rabin et Hussein de Jordanie signent à Washington une déclaration mettant fin à l’état de guerre. Hussein se voit reconnaître la fonction de « gardien des Lieux Saints » musulmans de Jérusalem, ce qui entraîne les protestations de l’OLP.
24 août-10 septembre : le parti Baas remporte à nouveau les élections législatives en Syrie[21]. Les candidats indépendants remportent un tiers des sièges.
Octobre : échec d’une tentative de putsch contre le président d’AzerbaïdjanAliev. L’état d’urgence est instauré en Azerbaïdjan.
7 octobre[23] : les États-Unis accusent l’Irak de concentrer des troupes à la frontière avec le Koweït[24]. Des troupes américaines sont immédiatement envoyées dans l’émirat. Saddam Hussein retire ses hommes mais démontre ainsi la totale dépendance des monarchies du Golfe envers la puissance américaine.
19 octobre : une opération suicide du Hamas contre un bus à Tel-Aviv provoque 22 morts civils[25]. Une nouvelle campagne d’attentats entraîne le bouclage des territoires par Israël en .
29 octobre : conférence économique de Casablanca réunissant des hommes politiques et des hommes d’affaires arabes et israéliens. Elle discute de projet de coopération régionale avec libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, en partenariat avec l’Union européenne.
10 novembre : à la suite d'une médiation russe, le Parlement irakien et le conseil de la révolution reconnaissent les frontières internationales du Koweït[27].
18 novembre : des affrontements entre islamistes et la police palestinienne provoquent une quinzaine de morts. À la fin de l’année, le processus de paix est arrêté.
27 décembre (Algérie) : quatre Pères blancs — Alain Dieulangrand (75 ans), Charles Decker (70 ans), Jean Chevillard (69 ans) et Christian Chessel (36 ans), sont assassinés dans leur monastère près de Tizi Ouzou. Un commando de six hommes armés, habillés en policiers, les ont abattus les uns après les autres.
La croissance s’accélère au Liban (8 % en 1994, 7 % en 1995) mais le poids des charges financières la fait chuter à la fin de la décennie (4 % en 1996, 3,5 % en 1997, 2 % en 1998).
Au Kurdistan irakien, les partis politiques se sont transformés en milices armées et vivent de la taxation, des transports et de l’aide internationale. L’Union du peuple kurde (UPK) de Jalal Talabani et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani s’affrontent militairement, entraînant la mort de centaines de personnes. L’Iran et la Turquie interviennent au Kurdistan irakien pour mettre fin aux guérillas qui touchent leurs pays. Les États-Unis organisent en Europe des réunions de réconciliation mais n’obtiennent que des trêves temporaires.