Alexandre Pierre Barginet (Grenoble, - Lyon, ), est un journaliste, pamphlétaire et écrivain français.
Biographie
Alexandre Barginet fait ses études comme boursier du lycée de Grenoble et se fait connaître dès 1814 par un vaudeville Les Autrichiens à Montmeillan, œuvre de circonstance, représentée avec succès au théâtre municipal de Grenoble. Le , il rencontre Napoléon, de retour de l'île d'Elbe, à Laffrey et le suit à Paris où il obtient un brevet d'élève national à l'école militaire de Saint-Cyr. Il sert alors dans la garde puis devient secrétaire de Paul Didier[1].
Il revient à Grenoble après les Cent-Jours et est persécuté pour sa conduite du par les autorités de Louis XVIII. Arrêté à diverses reprises, il se mêle en 1816 à la conspiration organisée par Jean-Paul Didier et est emprisonné comme complice. Finalement libéré grâce à l'appui d'une famille royaliste proche du général Donnadieu, il passe l'année 1817 à Grenoble et le , lors du passage du duc d'Angoulême dans la ville, est chargé de la rédaction d'une pièce composée pour la circonstance intitulée Vive le Roi qui lui rapporte 40 francs. Son ami Eugène de Lamerlière le décide alors à partir pour Paris[2].
À Paris, Barginet commence par écrire pour des journaux de l'opposition et rédige des brochures politiques à la gloire de Napoléon qui lui valent plusieurs traductions en cour d'assises, plusieurs acquittements et une condamnation à 15 mois de prison et 3 000 francs d'amende pour son pamphlet Histoire véritable de Tchen-Tchéou-Li[3].
Après cette condamnation, il travaille à des romans et, lors de la Révolution de 1830, se pose en médiateur des événements, ce qui lui vaut d'être nommé premier adjoint de Montmartre où il réside, commandant de la garde nationale et de recevoir la Légion d'honneur[3].
En , Amédée Girod de l'Ain, alors préfet de police, le nomme inspecteur-général de la salubrité et de l'éclairage de Paris. Barginet reprend la plume politique et est destitué brutalement par Henri Gisquet qui lui reproche de sortir de son devoir de réserve[4].
La loi de 1833 accordant une indemnité aux condamnés politiques de la Restauration lui apporte une pension de 900 francs ainsi qu'une pension littéraire de 1 000 francs.
En 1837, Barginet publie une brochure De l'Amnistie, et du mariage de S. A. R. le duc d'Orléans, à la gloire de la monarchie de Juillet, qui fait scandale, ses anciens amis politiques le traitant de renégat et de caméléon[5]. En 1839, il achète à Lyon le Journal du Commerce qui se spécialise sur l'exposition et la défense des doctrines napoléoniennes. Il est alors arrêté pendant la tentative du prince Louis-Napoléon à Boulogne sous l'inculpation de complot contre la sureté de l’État. Écroué à la Conciergerie durant quatre mois par prévention, il est aussi privé de ses indemnités et de son allocation littéraire[6].
La Guerre de trois jours, poème héroï-comique en 3 chants, dédié aux élèves de l'école de droit de Paris, 1819
Généalogie critique et littéraire des maisons de Croy-Chanel de Hongrie, et de Croy-d'Havré de Santerre, 1820
L'Intrigue à l'auberge, ou les Deux Élisa, comédie en 1 acte et en prose, mêlée de couplets, avec Roustan, Théâtre de la Gaîté, 1820
Aperçu topographique et médical sur les eaux minérales d'Enghien, 1821
Apocalypse de 1821, ou Songe d'un homme éveillé, 1821
De la Reine d'Angleterre et de Napoléon Bonaparte, tous deux morts d'un cancer, 1821
La nuit de Sainte-Hélène, 1821
Sur Napoléon, ou Réponse aux journaux contre-révolutionnaires qui s'intitulent : Quotidienne, Gazette de France, Journal des débats et Drapeau blanc, 1821
Vers et romance sur la mort de Napoléon Bonaparte, 1821
Dieu le veut ! considérations politiques et religieuses sur l'émancipation des Grecs, 1821
Histoire véritable de Tchen-Tchéou-Li, mandarin lettré, premier ministre et favori de l'empereur Tien-Ki, 1822
Funérailles des rois de France et cérémonies anciennement observées pour leurs obsèques, 1823
Lettre à M. le vicomte de Châteaubriand,... ministre des Affaires étrangères, sur l'affaire de M. Magalon, 1823
Souvenirs poétiques de deux prisonniers, 1823
Histoire du gouvernement féodal, 1825
Les Montagnardes, traditions dauphinoises, 4 vol, 1826
↑Acte de décès d'Alexandre Pierre Barginet, Registre des décès de la mairie unique de Lyon (30/06/1843-31/12/1843), cote 2E408, Archives municipales de Lyon, 338 p. (lire en ligne), p. 316