Alphonse Hurth travaille dans les bureaux des usines Herzog et Kiener puis il entre aux services municipaux de Colmar comme employé de bureau de recensement de la ville[2].
En , il épouse Marguerite Schilinger née le à Wintzenheim. Il a quatre enfants[3],[4].
Comme Eric Edenwald et Frédéric Hunsinger, il s'engage au sein du réseau Famille Martin des Forces Françaises Combattantes (FFC). Sa mission est de dérober des Kennkarten (« cartes d'identité ») vierges que remplit Émilie Edenwald. Eric Edenwald leur applique les tampons du service de police et Charles Baumann, employé de l'imprimerie Lorentz réalise les faux cachets. Au total il subtilise une cinquantaine de cartes[2].
Ainsi il participe aux filières d'évasion. Il est en contact avec d'autres mouvements de résistance comme ceux d'Eugène Hussmann, Jean-Jacques Rinck, Joseph Rey, Jean Metzger (le responsable du réseau Famille Martin pour Colmar), Robert Oberlin et Martin Busser[2].
En avril 1943 le groupe de résistants policiers est démantelé. Alphonse Hurth est arrêté le 20avril 1943 à la mairie d'Ingersheim[3]. Il est emprisonné à Colmar puis le 28 au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Le 2janvier 1944 il est transféré à la prison de la rue du Fil à Strasbourg. Le 3mai 1944 il est envoyé à la prison de Fribourg-en-Brisgau où il est jugé le 9mai 1944 par le Volksgerichtshof (tribunal du peuple) qui le condamne à mort « pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi ». Face aux accusations des juges, il répond : « Je suis français ». Il est déporté à Stuttgart puis à Bruchsal[2].
Il est guillotiné le 22septembre 1944[3]. Son corps est transporté à l'université de Heidelberg où les troupes américaines le trouve parmi d'autres corps. Il est incinéré et la Croix-Rouge française rapatrie son urne funéraire à Ingersheim. Il est inhumé le lors d'une cérémonie en présence de la population[4].
« Magnifique Alsacien qui a mis au service de son admirable patriotisme, une énergie, une intelligence et un courage exceptionnels. N'a cessé de servir la France sauvant un grand nombre de ses compatriotes des mains de la Gestapo, recueillant et transmettant des renseignements précieux.
A été l'honneur de la Police de Colmar. Arrêté le 20 avril 1943, a été condamné à mort par l'ennemi et est tombé pour la France comme le plus beau des soldats. »
↑ abcd et eEric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC959964698, lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Alphonse Hurth », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN978-2-915742-32-9). DVD pédagogique.
Guy Frank, WINTZENHIEM 1939-1945, Colmar (Haut-Rhin), Bentzinger éditeur, , 294 p.