Anneaux borroméensEn mathématiques et plus précisément en théorie des nœuds, les anneaux borroméens constituent un entrelacs de trois cercles (au sens topologique) qui ne peuvent être détachés les uns des autres même en les déformant, mais tel que la suppression de n'importe quel cercle libère les deux cercles restants. Autrement dit, il s'agit d'un exemple d'entrelacs brunnien. Origine et représentationsLa dénomination vient de l'utilisation qui en était faite dans les armoiries d'une famille italienne, les Borromeo. On retrouve néanmoins des anneaux borroméens bien avant cela, comme dans l'art bouddhique afghan du IIe siècle de l'ère chrétienne ou dans le symbole du Valknut en Scandinavie au VIIe siècle. On peut également en voir de rares représentations dans la mythologie grecque. Les anneaux borroméens ont été utilisés dans différents contextes pour symboliser la force et l'unité, notamment la religion et les arts. Assimilés au triskèle, ils sont aussi parfois représentés comme emblème de l'unité des chevaliers de la table ronde dans les légendes arthuriennes.
Nœuds borroméens ouvertsOn retrouve aussi des nœuds borroméens partiels, dans lesquels trois éléments sont entrelacés de même manière que dans le nœud borroméen normal, mais où ces éléments ne sont pas fermés, comme le valknut servant de hache sacrificielle représenté sur la pierre de Snoldelev (en) ou l'emblème de Diane de Poitiers). Réalisation en dimension 3Il n'est pas possible de réaliser matériellement des anneaux borroméens dans l'espace de dimension 3 à l'aide d'anneaux circulaires plats[1]. On peut donner l'illusion d'une telle réalisation en utilisant des anneaux courbés, donnant l'impression d'être circulaires lorsqu'ils sont vus sous un certain angle. Nœuds borroméens moléculairesLes anneaux borroméens moléculaires (en) sont des architectures moléculaires mécaniquement entrelacées. C'est en 1997 que Chengde Mao et son laboratoire de l'université de New York réussissent à en construire avec de l'ADN circulaire[2]. Psychanalyse lacaniennePour contextualiser l’utilisation du nœud borroméen dans la psychanalyse[3], soulignons tout d’abord que Jacques Lacan l’a découvert à 71 ans, auprès de quelqu’un qui fréquentait son séminaire et celui du mathématicien Georges-Théodule Guilbaud qui s’intéresse quant à lui à l’usage des mathématiques en sciences humaines. Lacan présente lui-même cette trouvaille de la manière suivante :
— Jacques Lacan, RSI[4]. C'est ainsi que Lacan choisit de représenter la structure du discours du sujet. Dans son séminaire du , Lacan crée une phrase à la structure borroméenne :
Notes et références(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Borromean rings » (voir la liste des auteurs).
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