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Aurore (couleur)

Aurore est un nom de couleur attesté au XVIIe siècle dans le domaine de la mode qui se réfère à la couleur du ciel au lever du soleil. Historiquement, c'est un jaune orangé ; aujourd'hui le nom aurore désigne parfois un rose.

Dans les nuanciers, on trouve 103 aurore[1] ; 761 rose aurore[2] ; Fi01 aurore foncé, Fi02 aurore moyen, Fi03 aurore clair[3].


Histoire

L'association de l'aurore à la couleur jaune-orangée du safran est déjà attestée en 1575 : « Ensafranné : mot inventé pour désigner la couleur de l'aurore[4]. »

« On nomme Couleur d’aurore, un certain jaune doré, & éclatant comme celui qui parait souvent dans les nuées au lever du soleil. Les couleurs d’aurore se font étant alunées et gaudées fortement, & rabattues avec le raucour[5] dissous en centre gravelée, potasse, ou soude. »

— Furetière[6].

Au XIXe siècle, Michel-Eugène Chevreul entreprend de situer les couleurs les unes par rapport aux autres et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il cite aurore parmi les « noms de couleur le plus fréquemment usités dans la conversation et dans les livres », et le cote orangé-jaune 8 ton[7]. Il indique également que cette couleur s'obtient avec le sulfure de cadmium (Chevreul 1861, p. 138). La couleur Aurore sur soie de Tuvée est 1 orangé-jaune 8 ton[8], et un autre, du commerce, est 5 orangé 8 ton[9]. Castel avait spéculé que aurore se faisait avec du jaune et du rouge à proportion de 2 pour 1[10] et estimait aurore identique à fauve ; ce que Chevreul ne peut admettre car « le fauve, de l'avis de tous les auteurs et de tous les teinturiers, est une couleur plus ou moins rabattue par du noir(Chevreul 1861, p. 65, 67) ».

On semble oublier ce sens relativement précis au cours du XIXe siècle. En 1905, le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes indique pour Aurore « dénomination prise dans le commerce des soieries — or saumon des doreurs », présentant une couleur dorée à reflets, et remarquant « l'aurore présente une multiplicité de tons variables au fur et à mesure que le soleil se lève. Le reflet de la couleur dorée ci-contre n'en donne, d'ailleurs, qu'une imparfaite idée[11] ».

Voir aussi

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Article connexe

Notes et références

  1. « Nuancier mi-teintes » [PDF], sur idec.free.fr (consulté le ).
  2. « Nuancier fil DMC »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur club-point-de-croix.com (consulté le ).
  3. Municipalité de Crozet (Ain), « Nuancier communal de Crozet », sur www.crozet.fr (consulté le ).
  4. Jean-François Gossombre de Chantelouve, La Tragédie de feu Gaspar de Colligni, jadis amiral de France, contenant ce qui advint à Paris le 24 aoust 1572, Paris, (lire en ligne).
  5. Une teinture rouge orangée.
  6. Antoine Furetière, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes & les termes des sciences et des arts, t. 2, La Haye, A. et R. Leers, , 2e éd. (lire en ligne), s.n. « Aurore ».
  7. Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ , p. 129 (lire en ligne) ; Orangé-jaune est d'une teinte plus jaune que orangé 4, tangent à la raie D côté jaune. Sa longueur d'onde dominante peut donc s'estimer à 586,3 nanomètres. 8 ton est deux tons au-dessus de la couleur type dont la luminosité maximale à la pureté de 80 % est 46 %. Deux tons sur dix vers le blanc donnent une luminosité de 54 %, réalisable en sRGB avec une pureté de 58 %. La couleur est calculée par interpolation cubique des fonctions colorimétriques CIE XYZ, avec cette pureté et cette luminosité, puis convertie en valeurs sRGB. Le rendu n'est correct que sur un écran conforme et réglé selon la norme.
  8. (Chevreul 1861, p. 151) ; couleur calculée pour 585,2 nm, luminosité 55 %, pureté de 60 %.
  9. (Chevreul 1861, p. 67) ; couleur calculée pour 588 nm, luminosité 54 %, pureté de 52 %.
  10. Chevreul 1861, p. 63-64. Louis-Bertrand Castel, L'Optique des couleurs : fondée sur les simples observations & tournée sur-tout à la pratique de la peinture, de la teinture & des autres arts coloristes, Paris, Briasson, (lire en ligne), p. 134.
  11. Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 70.
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