Victor-Amédée ayant bloqué Pignerol et assiégé Casal en août 1693, Catinat, qui avait reçu la gendarmerie en renfort et était retranché dans son camp de Fenestrelle, décida de passer à l'attaque.
Il forma son armée sur trois lignes l'infanterie au centre et la cavalerie aux ailes :
le duc de Vendôme commandait la première ligne de l'aile droite ;
Bien que le prince Eugène et d'autres lui eussent conseillé d'attendre une occasion favorable et de se replier sur Turin, Victor-Amédée, voulant prendre sa revanche de sa défaite à Staffarde, rangea ses troupes en trois lignes.
Les forces étaient identiques (35 000 Français contre 30 000 alliés) mais Catinat disposait d'une position dominante.
L'attaque eut lieu sur tout le front : les troupes hispano-savoyardes furent enfoncées, l'infanterie française renversa à la baïonnette les escadrons intercalés avec les bataillons, sans tirer.
À l'aile droite, la cavalerie déborda l'aile gauche alliée. La gendarmerie, exemplaire, ramena au combat les bataillons de première ligne et attaqua l'infanterie ennemie par le flanc. Le marquis de Mézières, commandant les gendarmes anglais, fut tué à la tête de son régiment.
Les alliés fuirent, laissant sur le champ de bataille 8 000 morts ou blessés, 2 000 prisonniers, leurs canons et 32 drapeaux ou étendards. Les Français perdirent quant à eux 1 800 hommes.
Cependant, faute de matériel et d'argent, Catinat ne put assiéger Turin mais Casal était débloquée.
René Bore, En marge des campagnes militaires de Louis XIV, les muletiers du Velay dans la guerre du Piémont (1693) : in Cahiers de la Haute-Loire 2017, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, [11].
Notes et références
↑Mémoire du Maréchal de Catinat, tome 2, p. 222 et suivantes.
↑L’ouvrage de Charles Sevin Quincy Histoire militaire du règne de Louis-le-Grand, roi de France indique en page 538 que le marquis de Vins était lieutenant général et sous-lieutenant des mousquetaires et qu’il avait un fils unique, le marquis de Vins, qui fut tué à la bataille de Steinkerque en 1692.
↑Comme indiqué dans l’ouvrage Mémoire du Maréchal de Catinat, tome 2, p. 222 et pas régiment de Villepion cavalerie comme indiqué sur les liens internet.
↑Les muletiers du Velay et une centaine de mulets sont réquisitionnés pour convoyer près de 400 quintaux d’avoine pour ravitailler les troupes françaises.