Sur les hauteurs du plateau de Langres, la commune de Beneuvre (15,4 km2) se situe en rive du bassin parisien sur le seuil de Bourgogne, et plus largement sur le seuil morvano-vosgien. Ici se trouve la ligne de partage des eaux entre Seine et Saône-Rhône, avec un point culminant en forêt de Brévenois à 512 m. Le point bas est au lieu-dit « en Groême » à 337 m, au-dessus des sources qui alimentent l'étang sur le ruisseau de Groème[1], affluent de l'Ource.
Hameau détaché du village : le Mont (situé à 300 m à l'ouest c'est pratiquement un quartier de Beneuvre).
Habitat ou bâti écarté : le Solitaire.
Lieux-dits d'intérêt local : Mont-Aigu (500 m), mont de la Forêt-Brévenois (512 m), portent un nom également plusieurs combes (Lochère, au Loup, aux Oiseaux…) et versants de collines (côtes de la Bruilloure, de Ricanne…).
Bien que le Sandre situe la source de l'Ource dans la combe Comnot sur la commune de Poinson-lès-Grancey[2], la carte topographique de l'IGN indique la source de ce cours d'eau sur la commune de Beneuvre (cette source est pompée pour les besoins humains après avoir rempli un petit étang et n'alimente plus la rivière). L'Ource fait partie du bassin versant de la Seine, et à moins de 1,5 km au sud de sa source se trouve celle de la Tille de Bussières[3] (sur la commune de Busserotte-et-Montenaille) qui alimente le bassin versant du Rhône.
Beneuvre est donc sur la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée, ligne qui se trace plutôt au sud-est du finage (cotes 474 m sur la D 979 et 485 m sur la D 112H d'après la carte topographique de l'IGN, sommet du Mont Aigu à 500 m…), situant la commune essentiellement côté Seine. Plusieurs sources poignent sur la commune, à l'origine de zones plus ou moins marécageuses et de deux petits étangs, mais aucune ne donne naissance à des cours d'eau, mis à part le cas de la source de l'Ource qui est déviée pour exploitation.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 959 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bure Les Templiers_sapc », sur la commune de Bure-les-Templiers à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 898,2 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Beneuvre est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,8 %), terres arables (37,8 %), prairies (6,7 %), zones urbanisées (1,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le territoire a livré des silex taillés et une hache en bronze. Outre l'agglomération du mont Aigu déjà rattachée au territoire des Lingons, une seconde révélée par photographies aériennes de René Goguey en 1993 s'étend sur l'emprise du village actuel. Elle a livré 22 pièces de monnaie gauloises, 66 romaines, des fibules et divers objets.
Le village, octroyé très tôt aux Templiers, est ensuite récupéré par des seigneurs laïcs dont les Fleutelot, seigneurs de Romprey (commune de Bure-les-Templiers), qui y font construire un château rasé à la Révolution.
Temps modernes
Une verrerie installée près des restes de ce château a disparu depuis[15].
Passé ferroviaire du village
Poinson a partagé une gare ferroviaire avec la commune voisine de Beneuvre en Côte-d'Or. Ce fut même un petit nœud ferroviaire car une ligne partait de cette gare vers Langres alors que la ligne principale reliait Troyes à Gray par Châtillon-sur-Seine et Is-sur-Tille.
De 1882 au , la commune a été traversée par la ligne de chemin de fer de Troyes à Gray, qui, venant de la gare de Villars-Santenoge, passait au sud du village, s'arrêtait à la gare de Poinson-Beneuvre, qui se situait en pleine campagne à environ 1 km à l'est du village, et ensuite se dirigeait vers la gare de Pavillon-les-Grangey, aujourd'hui Grancey-le-Château-Neuvelle.
L'horaire ci-dessus montre qu'en 1914, 4 trains s'arrêtaient chaque jour à la gare dans le sens Troyes-Gray et 4 autres dans l'autre sens.
À une époque où le chemin de fer était le moyen de déplacement le plus pratique, cette ligne connaissait un important trafic de passagers et de marchandises.
À partir de 1950, avec l'amélioration des routes et le développement du transport automobile, le trafic ferroviaire a périclité et la ligne a été fermée le au trafic voyageurs. La ligne, encore en place, est utilisée épisodiquement pour un service de maintenance.
À partir de 1883, la gare de Poinson-Beneuvre a été le point de départ de la ligne de Poinson - Beneuvre à Langres. La ligne partait vers l'est vers la gare de La Margelle. Cette ligne a été fermée au trafic voyageurs en 1955 et au trafic marchandises en 1963. Les rails ont été retirés. Quelques tronçons subsistent encore de nos jours, utilisés comme sentiers de randonnée ou chemins d'exploitation agricole.
Politique et administration
Nom
Dates de mandat
Didier Ronot
1813 - 1816
François Sullerot
1816 - 1822
Jean-Baptiste Coquot
1822 - 1827
Nicolas Morisot
1827 - 1831
Jacques Chevolot
1832 - 1833
Baptiste Pajot
1833 - 1842
Nicolas Morisot
1842 - 1846
Pierre Hairon
1846 - 1848
Didier Chevolot
1848 - 1849
Didier Jaquet
1849 - 1851
Didier Coquot
1851 - 1857
Didier Chevolot
1857 - 1859
Didier Ronot
1859 - 1870
Jean Masson
1870 - 1871
Jean-Baptiste Ronot
1871 - 1879
Jean- Baptiste Bilbaut
1880 - 1896
Antoine Geoffroy
1896 - 1919
Jules Gallimard
1920 - 1921
Félix Hairon
1922 - 1947
Georges Ronot
1948 - 1971
Jean Changarnier
1971 - 1973
Robert Lalanne
1973 - 2008
Jean-Marie Klinkeberg
2008 - 2018
Alain Gallimard
2018 -
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].
En 2021, la commune comptait 91 habitants[Note 1], en évolution de −8,08 % par rapport à 2015 (Côte-d'Or : +0,44 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les hauteurs sont propices à la sylviculture, essentiellement de feuillus, les combes accueillent en moindre mesure des prairies à pâturages et à fourrage, entre les deux les terrains sont voués à l'agriculture, à parts égales des surfaces avec la forêt.
Plusieurs maisons anciennes visibles dans le village, notamment des maisons d'artisans.
Nombreuses croix sur la commune (croix Verte, croix Coquot…).
Fontaine et lavoirs dans le village.
Mairie école du XIXe siècle sur les plans de l'architecte Henry Monniot qui a signé de nombreux monuments en Côte-d'Or et en Haute-Marne IGPC 1989[23].
L'église de la Nativité remplace en 1765 un sanctuaire vétuste dédié à saint Aubin et situé plus en amont près d'une source réputée miraculeuse. L'église actuelle renferme une cloche Classé MH (1992) ainsi que des statues anciennes dont un saint Roch du XVIe siècle Classé MH (1953)[24] et un saint Aubin du XVIIe siècle répertorié IGPC 1993[25].
Église côté est.
Abside.
Côté ouest.
Borne templière du XIIIe siècle dite borne de justice dans le bois de Monarbœuf (proche de la D959 où elle est indiquée), elle marquait la limite du territoire de Bure tenue par les Templiers sur lequel le seigneur de Grancey tenait à garder ses droits de basse et haute justice. C'est à cette borne que les condamnés étaient remis au seigneur pour subir leur condamnation.
Borne templière,
gravée d'une croix.
Panneau d'information.
Sur le mont Aigu, monument portant une Vierge à l'Enfant du XIXe siècle IGPC 1989[26].
Tracés de voies protohistoriques, restaurées par les Romains. Les photographies aériennes révèlent les traces d'une grande enceinte peut être à usage cultuel sur le Mont Aigu, une nécropole et de petits enclos au col. Dans l'agglomération : un fanum et un temple à cella de forme rectangulaire et pronaos. Au nord-ouest des bâtiments décrits ci-dessus se trouve un ensemble complexe de bâtiments donnant à penser qu'il peut s'agir d'un hospital, avec plusieurs bâtiments rectangulaires[27].
Arbre curieux composé d'un orme champêtre et un frêne commun mêlés (sur la route de Poinson en haut de la côte, en vue du monument de la Vierge ; point coté 469 sur la carte topographique de l'I.G.N.). Il porte l'inscription « Concurrents pour l'espace et pour l'eau, copains dans les tempêtes et dans le froid, Un siècle de vie commune, et de mutuelles concessions. »
De sinople au croissant d'or, mantelé d'azur, chargé en chef de deux étoiles à cinq rais d'or, une cotice en chevron brochant sur la partition.
Notes et références
Notes
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Jacky Bénard, Les agglomérations antiques de la Côte-d'Or, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 303 p. (ISBN978-2-251-60522-7, présentation en ligne) voir p. 125
Coynard & Lory: " Historiographie de Beneuvre ", 1873
René Paris, A la rencontre du Châtillonnais : Montigny-sur-Aube, Recey-sur-Ource, Châtillon-sur-Seine, La Bourgogne,