L’habitat se concentre, encore au début du XXIe siècle, essentiellement au-dedans d’un rectangle de 300 m sur 500 m, aux angles arrondis, déterminé par la double enceintemédiévale, laquelle a été conservée jusqu’à nos jours sur quasi toute sa longueur. La ville a somme toute peu débordé de cet étroit périmètre au fil des siècles, allant seulement s’étendre sur quelques centaines de mètres vers l’est, sur le Wolfshoehle, et vers l’ouest, en direction du hameau de Froehn, où se construisent de nouveaux logements et où se sont implantées quelques entreprises.
Cette ancienne cité médiévale est sise dans une contrée riche en vignes, un peu en retrait à l'ouest par rapport à la voie express N83/A35 Strasbourg-Colmar et la ligne de chemin de fer Strasbourg-Bâle.
Le Bergenbach, d'une longueur de 12 km, prend sa source dans la commune et se jette dans l'Horgiessen à Sélestat, après avoir traversé trois communes[6].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 646 mm, avec 8,9 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 664,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,9 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Statistiques 1991-2020 et records BERGHEIM-INRA (68) - alt : 309m, lat : 48°12'58"N, lon : 7°20'44"E Records établis sur la période du 01-05-1987 au 04-01-2024
Au , Bergheim est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (61,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (33,1 %), terres arables (32,5 %), cultures permanentes (23,5 %), zones urbanisées (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,6 %), prairies (0,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Attestée sous la forme Berchem en 465, Bercheim en 1302, Berckheim en 1510, Bercken en 1576[19].
Du germanique berg (montagne), repris du celtique et du pré-celtique, et du germanique heim (village)[20].
Bergheim peut se traduire par la « maison du mont »[21].
Histoire
Préhistoire
On a retrouvé à Bergheim 58 silos de l'époque néolithique, dont 14 contenaient des restes humains[22]. Dans le silo 157 ont été retrouvés huit corps, et des bras gauches sectionnés qui n'appartenaient pas aux mêmes individus[23], témoignant d'un événement violent survenu vers 4200 av. J.-C.
Construit sur un ancien camp romain
La ville de Bergheim a été identifiée à l’emplacement d’un ancien camp romain. En 1848, on a découvert d'anciennes mosaïques de cette époque, qui ont été partiellement reconstituées.
Un village changeant plusieurs fois de propriétaire
Aucun lieu en Alsace n'a aussi souvent changé de maître que le bourg de Bergheim. Au VIIe siècle, un nommé Hagio en fit don à l'abbaye de Moyenmoutier, en Lorraine. Othon Ier le donna à Conrad, père de Hermann, duc d'Alsace. Les religieux de Moyenmoutier entrèrent en possession de Bergheim[24] en 964 par le recours de Gerhard, évêque de Toul, mais le duc Hermann s'en empara de nouveau en 978 et le concéda à un certain Lugold. Sous l'empereurHenri II, il devint la propriété des évêques de Toul, et, en 1132, le pape Innocent II confirma cette possession. En 1225, l'évêqueEudes conféra son droit sur Bergheim à Mathieu, duc de Lorraine. Mathieu céda à son tour, en 1246, Bergheim, à titre de fief, à Philippe de Gilbeviller, et à la mort de celui-ci à Hugues, comte de Lützelstein. En 1285, Cuno de Berckheim (famille de Mittelbergheim issue de la branche d'Andlau) est l'un des 500 chevaliers invités du comte de Chiny et participe aux fêtes, joutes et tournoi qui se donnent à Chauvency-le-Château près de Montmédy. Il y était venu avec d'autres Alsaciens, dont Conrad Warnier ou Werhner de Hattstatt. Le trouvère Jacques Bretel, chargé de faire le reportage de ces journées, raconte la joute qui opposa alors Cuno de Berckheim au seigneur de Faucogney.
Bergheim fut finalement élevée au rang de ville libre sous la tutelle de Henri de Ribeaupierre. C’est en 1313 que Bergheim obtint le privilège de frapper la monnaie, le droit de refuge et le droit de perception de droits de douane. Des vestiges historiques abondants de cette époque sont bien conservés de nos jours.
En 1470, le village est assiégé par les troupes de Charles le Téméraire[25].
De nombreux procès pour sorcellerie à Bergheim sont documentés pour la période située entre 1582 et 1683, dans un contexte de chasse aux sorcières sévissant également en Alsace à Molsheim, Sélestat, Haguenau, Ensisheim, Benfeld, Saverne, Ban de la Roche[26].
De 1582 à 1630, les procès jugés sur le bailliage de Bergheim sont allemands, les derniers procès (1646, Ribeauvillé et 1683) sont français.
Sur toute cette période, quarante femmes seront brûlées vives, dont vingt-deux en l'espace de cinq mois pour la seule année 1630.
Malgré l'ordonnance royale de 1682 décriminalisant la sorcellerie, le dernier procès de 1683 à Bergheim verra encore la condamnation à mort pour sorcellerie d' Ursule Semler, 73 ans[27].
La ville de Bergheim a choisi de consacrer son musée municipal, un bâtiment historique datant de 1550, à l’histoire de ces nombreux procès de sorcellerie jugés à Bergheim entre 1582 et 1683 en s'appuyant exclusivement sur des faits historiquement avérés.
Le projet est confié à la Société d’Histoire de Bergheim et le lieu inauguré en 1997 sous le nom de « Maison des sorcières »[28].
Le musée, géré par l'association Culture et Patrimoine de Bergheim, présente à travers une exposition sur trois étages, les procès pour sorcellerie de Bergheim ainsi que l'histoire de la sorcellerie en Alsace, la question de la représentation de la femme, la tolérance et la crainte de l'inconnu.
La Société d’Histoire de Bergheim a publié en 2021 le catalogue bilingue de l'exposition sous le titre Les procès de sorcellerie à Bergheim = Die Hexenverfolgung in Berheim : 1582-1683[29].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[44].
En 2022, la commune comptait 2 061 habitants[Note 4], en évolution de −4,01 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Remparts (XIVe - XVe siècle)[48],[49], avec sur le flanc occidental une tour-porte, la Porte Haute[50] ou Obertor, érigée au XIVe siècle et remaniée au XVIe, la seule à subsister des trois portes que comptait autrefois le bourg. Les fortifications ont été restaurées entre 2006 et 2011 par les bénévoles de l'association Chantiers histoire et architecture médiévales[51].
Ancienne maison d'école[57], aujourd'hui musée de la ville (1550). L'édifice abrite depuis 1997 la « Maison des Sorcières »[58],[59], un musée avec une exposition permanente consacrée aux procès de sorcellerie jugés à Bergheim entre 1582 et 1683[60],[61].
le clocher occidental, précédé d’un porche, également à croisée d'ogives ;
et de nombreux éléments sculptés datant du XIVe siècle, tels que le tympan de L'Adoration des Mages surmontant le portail d’entrée, et quelques fragments d'un portail du Jugement dernier apposés contre le flanc sud de la nef.
Cependant, l'aspect actuel de la nef est déterminé surtout par un remaniement dans le sens baroque effectué en 1718, lors duquel le vaisseau central fut couvert d'un plafond et séparé des bas-côtés par des arcs en plein-cintre s’appuyant sur des colonnes toscanes. La chapelle des Quatorze Saints Auxiliateurs, de style néogothique, qui renferme d'intéressantes œuvres d'art tant peintes que sculptées, fut ajoutée au flanc sud en 1819. La sacristie sud, de style néo-gothique également, date de la fin du XIXe siècle. Les grandes orgues, de type Rinkenbach, sont de 1903 ; le bâti néobaroque qui les abrite date de 1879, mais incorpore des sculptures originales de 1740[73],[74],[75]. Le Buffet d'Orgue a été construit en 1740 par Jean Jodoc Von Esch. La dernière restauration de l'instrument a été effectuée par Michel Gaillard en 2006.
Bergheim est aujourd'hui le siège d'une communauté de paroisses regroupant 8 paroisses : Bergheim, Guémar, Illhaeusern, Ostheim, Rodern, Rorschwihr, Saint Hippolyte et Thannenkirch. Ce regroupement porte le nom de « Communauté de paroisses du Bon Pasteur, entre Ill et Taennchel » et peut être découvert via son site Internet www.paroisses-bergheim.fr.
Martin Drolling, peintre né à Bergheim en 1752 et décédé à Paris en 1817. Il travaillait pour de nombreuses manufactures de porcelaine et devint, à partir de 1808, conseiller de celle de Sèvres.
Son fils Michel Martin dirigeait un atelier d'artistes peintres à Paris. Jean-Jacques Henner y était l'un de ses élèves.
Les armes de Bergheim se blasonnent ainsi : « D'argent à deux tour carrées pavillonnées de gueules maçonnées de sable et enfermées dans une enceinte ronde de murailles crénelées aussi de gueules, maçonnée et ouverte de deux portes de sable, un mont de trois coupeaux de sinople posé entre les tours, celui du milieu sommé d'un écusson d'azur à trois fleurs de lys d'or. »[93]
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Bergheim, pp. 48 à 51
Michel Hérold et Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 328 p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Bergheim, maison collection privée, page 267
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ramprechtsau appelé aussi Kastelberg, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Bergheim, p. 252, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France, Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Editions Publitotal, , 495 p.
Bergheim pp. 206 à 212 Carte n°5 Alsace-Lorraine-Franche-Comté
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jacques Roehrig, L’holocauste des sorcières d’Alsace, Un effroyable massacre au cœur de l’Europe humaniste, Nuée bleue, 2011, cit. Dossier pédagogique La chasse aux sorcières, Archives du Haut-Rhin, 2011, p. 17.
↑Les procès de Bergheim, p. 75-86, Les procès de sorcellerie à Bergheim = Die Hexenverfolgung in Berheim : 1582-1683, Société d'histoire de Bergheim, bf éditions, 2021.
↑Armand Peter et Francis Lorentz, 1992 : Société d’Histoire de Bergheim, Les sociétés d'histoire de l'Alsace et leurs fédérations, Les sociétés des années 80 à nos jours, Revue d'Alsace, 135, 2009, p. 402-405.