Bornes Vauthier
Les bornes du Front, également appelées bornes Vauthier, sont un ensemble de sculptures réalisées dans les années 1920 par l'artiste Paul Moreau-Vauthier pour matérialiser la ligne de front telle qu'elle était en , lors d'une des dernières offensives alliées. Elles se trouvent en Belgique et en France[1]. GénéralitésLes bornes forment une des routes commémoratives érigées au cours du vingtième siècle pour matérialiser des itinéraires de Mémoire. Parmi les autres routes :
Au cours du temps, les Bornes du Front connaissent différentes appellations : « bornes du front », « bornes de la Victoire », « bornes du Touring Club »… Mais elles ne se sont jamais appelées « bornes Vauthier », appellation qui se diffuse via les sites Internet (Vauthier étant le nom de la mère de Paul Moreau Vauthier qui ne s'est d'ailleurs jamais appelé Moreau-Vauthier à l'état civil)[réf. nécessaire]. En anglais on parle de WWI demarcation stones (en). En Belgique néerlandophone, on les appelle Demarcatiepalen. HistoireOriginePaul Moreau-Vauthier (1871-1936), combattant de 1914-1918 et sculpteur, a l’idée d’ériger ces monuments afin de matérialiser la ligne de front (700 km) telle qu’elle était lors de l'offensive victorieuse de la deuxième bataille de la Marne, le . L’idée étant approuvée par les présidents des Touring club de France et de Touring club royal de Belgique (en) (TCF, TCB), on demande au Maréchal Pétain d’établir une liste des lieux dignes d’accueillir ces bornes souvenirs. Cette liste comporte deux-cent-quarante lieux. FinancementPour que ce projet aboutisse, des souscriptions sont organisées par les deux Touring clubs, auxquelles viennent s'ajouter des dons d'organismes publics, d'associations ou de personnes privées. FormeLes bornes sont des monolithes en granit, de plus d’un mètre de haut, surmontés d'un casque posé sur couronne de lauriers, généralement le casque français (Adrian 1915) mais parfois belge (Adrian blasonné du royaume de Belgique) ou britannique (Brodie 1915). Chaque borne comprend, sur ses faces, des gravures (textes, équipement du soldat) qui peuvent varier d'une borne à l'autre. Le nom gravé sur le fronton est celui d'un lieu de combats importants : Vimy, Montdidier, Bois-Belleau, les monts de Champagne, Souain, les Éparges, Bois-le-Prêtre, etc. NombreLes souscriptions ne permettent pas d'atteindre l'objectif initial, et seules cent-dix-huit bornes sont érigées : vingt-deux en Belgique et quatre-vingt-seize en France. Elles sont inaugurées entre 1921 (Château-Thierry) et 1927 (Hartmannswillerkopf). À ce décompte s'ajoutent la borne prototype, en région Île-de-France, la borne de Confrécourt, hors projet, et les copies hors ligne de front installées au Mémorial de Verdun et à Tergnier, cité Quessy. ConservationSi l'on ne tient pas compte du prototype qui se trouve dans le jardin de la maison du sculpteur à Boulogne-Billancourt[réf. nécessaire], en 2009, il en reste quatre-vingt-dix-sept, dont certaines sont endommagées : Hartmannswillerkopf, Ville-sur-Tourbe, etc. Celle de Vrigny (Marne) fut cassée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale pour faire disparaître la mention : « Ici fut repoussé l'envahisseur allemand »[2]. Elle a été déplacée à l'entrée de la commune et inaugurée son nouvel emplacement.
LocalisationDe la mer du Nord, à Nieuport en Belgique, jusqu'à quelques kilomètres de la frontière suisse, à Altkirch, elles sont en moyenne distantes de 5 à 10 km l'une de l'autre. Certaines ont été décalées dès l'origine, d’'autres plus tard, pour des raisons diverses. Elles ne sont donc pas toujours à l'endroit exact de la ligne de front. BelgiqueSur un total de 22 bornes disposées en Belgique, 19 sont encore en place[3].
FranceHauts-de-FranceGrand Est
Pour l'ensemble des points mentionnés sur cette page : voir sur OpenStreetMap (aide), Bing Cartes (aide) ou télécharger au format KML (aide). Voir sur l'ensemble des points sur Bing Maps. Notes et références
Voir aussiArticles connexesAutres routes commémoratives (France) : Liens externes |