Cette période, ne faisant pas partie de la charte stratigraphique standard, correspond traditionnellement à l'orogénèsecadomienne, et l'on divise historiquement la période en un Briovérien inférieur (ca. -670 Ma à ca. -590 Ma) et en un Briovérien supérieur (ca. -590 Ma à ca. -535 Ma). Le premier intervalle correspond grossièrement à une phase de magmatisme, le second à une phase surtout sédimentaire siliciclastique anté-ordovicienne. Le sommet du Briovérien supérieur est d'âge Fortunien, c'est-à-dire que le Briovérien s'est terminé pendant le premier âge chronostratigraphique du Cambrien. En effet, la fin du Briovérien est postérieure à -538 millions d'années, ce qui permet de lui attribuer cet âge cambrien basal. Par conséquent, la définition d'un Briovérien qui serait d'âge strictement "précambrien" n'est plus considérée comme valide[1].
Divisions
Le Briovérien inférieur repose en discordance sur un socle ancien dit « pentévrien » (méso- à néoprotérozoïque inférieur). Le Briovérien de Bretagne centrale et du bocage normand est interprété comme le produit de l’érosion
du segment nord-armoricain de la chaîne cadomienne déposé dans des bassins d’avant-pays en domaine continental plus ou moins aminci et instable[2].
Roches associées
Les sédiments anté-ordoviciens proviennent en partie du démantèlement de la chaîne cadomienne. Ils sont largement présents dans le Massif armoricain sous la forme de grauwackes et de schistes.
Le Briovérien inférieur, volcano-sédimentaire, est bien représenté en Bretagne septentrionale (région de Lamballe - Saint-Brieuc) et en Normandie (région de Coutances - Saint-Lô). Il est caractérisé par la présence fréquente de bancs de cherts carbonés (phtanites) interstratifiés dans l'épisode sédimentaire des formations de Lamballe et de Saint-Lô, et par le grand développement des volcanites dans la partie basale (formation de Lanvollon). Le Briovérien supérieur constitue l'essentiel du socle protérozoïque de Bretagne centrale et de Basse-Normandie (Formations de La Laize et de Granville). Les roches sont généralement des formationsflyschoïdes rythmiques et à turbidites, de type supérieur gréso-schisteux, tandis que les épisodes volcaniques sont très peu développés[3].
Galerie
« Moulage en flûte » dans des schistes briovériens près de la pointe de Keric (commune d'Argol).
Affleurement de schiste briovérien dans le bassin de Rennes. L'orientation de la schistosité est-ouest est un témoin de la compression nord-sud lors de la formation de la chaîne hercynienne.
Notes et références
↑Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de Géologie, Dunod, (lire en ligne), p. 57.
↑J. Chantraine, J.-J. Chauvel, J. Cogné, « Signification du Briovérien et de son soubassement en Bretagne centrale. Implications géodynamiques », C.R. Acad. Sci., t. 307, série II, 1988, p. 765-770
↑S. Durand et C. Audren, Bretagne, Masson, , p. 13.
Sédiments briovériens, tiré de Éric Thomas, Jean-Marie Outin, Jean-Marie Rivière et al., « Notice explicative de la feuille 316 - Montfort-sur-Meu », BRGM, 1999