Avec les camps de Pithiviers et de Jargeau, il est l'un des trois camps implantés dans le département du Loiret.
Localisation
Le camp de Beaune-la-Rolande se situe à environ 98 km au sud de Paris, 51 km au nord-est d'Orléans, 26 km au nord-ouest de Montargis et 19 km au sud-est de Pithiviers. C'est un des trois camps d'internement et de déportation dans le département du Loiret avec le camp de Pithiviers et le camp de Jargeau, au lieu-dit du Clos-Ferbois (Frontstalag 153).
Historique
Construit en 1939 pour y enfermer les futurs prisonniers de guerre allemands de la Seconde Guerre mondiale, ce camp servit par la suite aux Allemands, qui y ont regroupé des prisonniers de guerre français avant leur envoi en Allemagne.
Dès le et la rafle du billet vert, le camp accueillit des Juifs étrangers arrêtés par la police française, en France occupée, sur ordre des autorités allemandes.
2 773 Juifs ont quitté Beaune-la-Rolande les 28 juin, 5 et 7 août, , soit directement pour Auschwitz, en Pologne, soit pour le camp de Drancy, au nord-est de Paris.
Le a eu lieu la déportation en masse des enfants, en très grande majorité français, dont les parents avaient déjà été déportés (voir la rafle du Vélodrome d'Hiver). Environ 1 500 enfants du camp de transit de Beaune-la-Rolande font partie du convoi no 20 qui les achemina à Drancy dans des conditions épouvantables.
Situé près du centre-ville, le camp était placé sous la double responsabilité de la préfecture du Loiret et de l'autorité allemande. Des gendarmes français en assuraient la surveillance.
Il était composé de quatorze baraques, isolées par des barbelés renforcés par des miradors.
Il était possible, au départ, que les détenus reçoivent des visites et du courrier.
Les détenus étaient soit déportés directement vers les camps d'extermination dans le Gouvernement général de Pologne, soit dirigés vers le camp de Drancy en vue de leur déportation future.
Gendarme français en 1941 au camp de Beaune-la-Rolande.
L'allée principale du camp.
Lieux de mémoire
En 1965, une stèle fut construite à la mémoire des Juifs internés. En 1989, elle fut remplacée par un monument de plus grande dimension ; abattu par la tempête, il fut redressé en 1990. Sur la stèle sont gravés les noms de Juifs internés dans le camp.
Un lycée professionnel agricole a été construit sur le site du camp, qui était situé entre la rue de déportés, la rue du Docteur Rousse, et la rue de Clos Thibaut.
Photographies
Au début des années 2010, 200 planches-contacts traitant de Paris sous l'Occupation réapparaissent lors d'une foire à Reims. Cinq d'entre elles, soit une centaine de clichés, concernent la rafle du billet vert et la vie des déportés aux camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. Un brocanteur normand les achète et n'y pense guère jusqu'au visionnage d'un documentaire sur la Seconde Guerre mondiale. Il prend alors contact avec des collectionneurs, qui finissent par les léguer au Mémorial de la Shoah.
Leur photographe pourrait être Harry Croner, membre d'une Compagnie de propagande qui accompagnait ce jour-là Theodor Dannecker et quelques officiels allemands assister aux opérations.
Certaines photos furent publiées dans la presse collaborationniste, figurant par la suite dans des fonds d'archives ou des ouvrages historiques mais sans que le nom du photographe soit indiqué. L'un des clichés est célèbre pour avoir été diffusé dans le film Nuit et Brouillard (1956) d'Alain Resnais ; il était autrefois convenu qu'il avait été pris à Pithiviers, alors qu'on sait de nos jours qu'il s'agit de Beaune-la-Rolande[3].
Tatiana de Rosnay (trad. de l'anglais par Agnès Michaux), Elle s'appelait Sarah : roman [« Sarah's key »], Paris, Héloïse d'Ormesson, coll. « Livre de poche » (no 31974), , 415 p. (ISBN978-2-253-15752-6, OCLC962500009).