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Les campagnes de la guerre de Sécession regroupent en ensembles stratégiques cohérents du point de vue chronologique, géographique, militaire et historique, les manœuvres militaires et les combats de la guerre de Sécession. Chaque campagne résulte, le plus souvent, d'une stratégie délibérée de la part d'au moins un des belligérants et mobilise un nombre important d'unités et de moyens logistiques, dans la durée.
Il y a de nombreux désaccords sur la question du nombre mais selon un certain nombre de sources on compte 29 campagnes globalement connues et 64 raids majeurs[1](+le blocus de l'Union) durant la guerre de Sécession. Néanmoins, on peut aisément en dénombrer plus.
Ces opérations sont traditionnellement présentées par ordre chronologique selon le théâtre d'opérations sur lequel elles se sont déroulées :
La terminologie consacrée en la matière est celle du Service des parcs nationaux des États-Unis, qui administre les champs de bataille et les monuments liés à la guerre de Sécession, mais des variations peuvent exister, selon les historiens, concernant les combats qui se situent à la charnière de deux théâtres d'opérations ou de deux campagnes. Les engagements isolés, ainsi que certains raids n'entrant pas dans une stratégie identifiable, ne sont pas rattachés à des campagnes[2].
Il s'agit d'actions qui se déroulent entre 1861 et 1865 au cours desquelles l'Union Navy a maintenu un effort massif sur la côte Atlantique et celle du Golfe du Mexique, auxquelles les États confédérés d'Amérique ont accès, dans le but d'empêcher le passage des marchandises, des approvisionnements, et des armes à destination et en provenance de ces derniers. Approuvé par Lincoln le , l'Union commissionna 500 navires qui détruisirent au total pas moins de 1 500 forceurs de blocus confédérés pendant la guerre. Le blocus fait partie du plan Anaconda proposé par Winfield Scott.
Campagne de la vallée de Jackson : En 1862, les troupes de l'Union sont concentrées dans la péninsule pour leur invasion de la Virginie et la légende sudiste Thomas J. Jackson, dit "Stonewall" Jackson, décide donc d'avancer vers le Nord pour éventuellement menacer le Maryland. Mais, l'Union rassemble en urgence plus de 60 000 hommes contre les 12 000 (bientôt 17 000) de Jackson et le sudiste fait l’exploit de battre ses adversaires largement plus nombreux et mieux armés et nourris.
Campagne de Fredericksburg : Poussé à l'offensive par Lincoln à la suite des échecs de McClellan, Burnside passe en Virginie, suit la rive nord de la Rappahannock et vient se placer en face de Fredericksburg. Il envisage de franchir la rivière et de diriger son attaque vers le sud pour menacer Richmond, la capitale rebelle. L'impressionnante préparation logistique que requiert cette opération laisse amplement le temps à Lee et à ses adjoints d'organiser leurs défenses. Lorsque les troupes de l'Union franchissent finalement la Rappahannock, le 13 décembre 1862, les Confédérés leur infligent une défaite écrasante à la bataille de Fredericksburg. La campagne s'achève le avec la "Mud March".
Campagne de Bristoe : Le major-général nordiste George G. Meade, commandant l'armée du Potomac tente, sans succès, de défaire l'armée de Virginie du Nord, commandée par Robert Lee. Le mouvement tournant que lui opposent les Sudistes conduit Meade à se replier sur Centreville. Lee attaque Meade à Bristoe Station le , mais les pertes subies par deux de ses brigades l'obligent à se retirer. Meade le poursuit vers le sud, jusqu'à ce que les forces de l'Union buttent sur la tête de pont défensive des Confédérés le , à Rappahannock Station et repoussent ces derniers de l'autre côté de la rivière Rapidan. En dehors des combats d'infanterie, les cavaleries des deux armées s'affrontent à Auburn (une première fois le , une seconde fois le ) et à Buckland Mills le .
Campagne de Richmond-Petersburg : Durant neuf mois (du au ), les forces de l'Union commandées par le général Grant tentent de prendre d'assaut la ville de Petersburg. Ils creusent un réseau de tranchées qui finit par atteindre la longueur de 30 miles (près de 50 km) à l'est et au sud de la ville. La place est stratégique, car elle ravitaille l'armée de Virginie du Nord du général Robert Lee, et la ville de Richmond. Lee finit par abandonner les deux villes en avril 1865.
Campagne de Vicksburg : Dès le 5 décembre 1862, Ulysses S. Grant, commandant de l'Armée du Tennessee, entreprend de nombreux plans pour s'emparer de Vicksburg mais ils échouent. Finalement, les canonnières de l'Union et des transports de troupes se glissent sous le feu des batteries de la ville-forteresse et rejoignirent les hommes de Grant qui avaient progressé par voie de terre depuis la rive de Louisiane. Les 29 et , l'armée de Grant traverse le Mississippi et débarque à Bruinsburg (Mississippi). Un plan élaboré de diversion détourne l'attention des Confédérés et le débarquement se déroule sans opposition. Pendant les 17 jours qui suivent, Grant fait manœuvrer son armée vers l'intérieur des terres, remporte cinq batailles, capture Jackson, la capitale de l'État du Mississippi, donne l'assaut à Vicksburg et met le siège devant la ville. Après la reddition de Pemberton, le (au lendemain de la victoire de l'Union à Gettysburg), et celle de Port Hudson, prise par le major-général Nathaniel P. Banks le , les États du Texas et de l'Arkansas se trouvèrent coupés du reste de la Confédération. Le cours du Mississippi était à nouveau libre, jusqu'au golfe du Mexique, pour le commerce des États du Nord et le ravitaillement des armées de l'Union.
Campagne de Chickamauga : La campagne ( - ) débute brillamment pour le commandant nordiste William S. Rosecrans, puisque ses troupes occupent la ville stratégique de Chattanooga (Tennessee) et forcent leurs adversaires Confédérés à se retirer dans le nord de la Géorgie. Mais la contre-attaque confédérée à la Chickamauga obligea Rosecrans à battre en retraite et à s'enfermer dans Chattanooga, permettant aux Sudistes d'organiser le siège de la ville.
Campagne d'Atlanta : Le major-général nordiste William T. Sherman envahit la Géorgie en mai 1864 et y affronte les troupes confédérées du général Joseph E. Johnston. L'armée du Tennessee (Confédérée) commandée par Johnston recule vers le sud en direction d'Atlanta, tandis que les forces de Sherman la poursuivent en enchaînant, sur ses ailes, des manœuvres de débordement. Au mois de juillet, le président confédéré remplace Johnston par John Bell Hood, estimé plus combatif. Celui-ci défie les armées nordistes en lançant contre elles plusieurs assauts frontaux et meurtriers. L'armée de Hood se retrouve finalement assiégée dans Atlanta et la ville se rend le .
Campagne de Savannah : Les troupes de Sherman quittent Atlanta (Géorgie), après s'en être emparés. Elle se termine, le 21 décembre, avec la prise du port de Savannah (Géorgie). Dans leur avancée, les troupes de Sherman détruisent des objectifs militaires, des infrastructures, des installations industrielles et des propriétés privées, ruinant l'économie du Sud et son réseau de transport. Le choix de Sherman de frapper profondément au cœur du territoire confédéré sans se préoccuper de ses lignes de ravitaillement est considéré comme révolutionnaire dans les annales de l'art militaire.
Campagne du Trail of Blood on Ice : En décembre 1861, les Amérindiens pro-unionistes, commandés par le chef Opothleyahola, des Upper Creeks, se frayent un chemin vers le nord à partir du Territoire Indien (sous contrôle confédéré) jusqu'à Fort Row, au Kansas. Ils font face à des attaques continuelles des forces confédérées sous le commandement du colonel Douglas H. Cooper. Les confédérés remportent la victoire aux batailles de Chusto-Talasah et Chustenahlah.
Campagne du Nouveau-Mexique : Partis de Fort Bliss, au Texas, les confédérés remontent vers le nord la vallée du Rio Grande. Malgré leur victoire à Valverde, ils ne peuvent se rendre maîtres de Fort Craig, principale place nordiste de la région, et continuent vers Santa Fe qu'ils investissent le . Voulant attaquer Fort Union, dans la vallée du Pecos, ouvrant la voie aux grandes plaines de l'Est des montagnes Rocheuses, ils se heurtent aux nordistes à Glorieta Pass. Vainqueurs, ils sont tout de même obligés de se replier, à la suite de la destruction de leur convoi de ravitaillement, et de regagner le Texas et de laisser leurs gains territoriaux et l'Arizona confédéré aux mains des yankees.
Seconde campagne de Bayou Teche : Dans la seconde moitié de 1863, Nathaniel P. Banks reçut l'ordre de prendre pied au Texas. Sa première tentative avait été repoussée lors de la seconde bataille de Sabine Pass. En octobre, il ordonne aux troupes du major-généralWilliam B. Franklin de se déplacer vers le nord-ouest depuis la Nouvelle-Ibérie et la région de la baie de Berwick pour sonder la route terrestre vers le Texas. La difficulté de la route, la résistance des confédérés et le succès d'une opération côtière au Texas conduisent à l'arrêt de l'avance de Franklin.
↑(en) Frederick H. Dyer, Compendium of the Civil War
↑CWSAC (Civil War Sites Advisory Commission — Battle summaries). Classification des campagnes et des batailles élaborée par la Civil War Sites Advisory Commission, le programme de préservation des champs de bataille (American Battlefield Protection Program) administré par le National Park Service
↑Vincent Bernard, La guerre de sécession : La Grande Guerre américaine 1861-1865, , p. 202-203