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Le , elle épouse César Borgia, fils du pape Alexandre VI. Son mariage devait conclure le pacte entre Louis XII et le pape Alexandre VI, permettant au roi d'obtenir la bulle pontificale annulant son mariage avec Jeanne de France afin d'épouser Anne de Bretagne, veuve de son prédécesseur le roi Charles VIII. En contrepartie, Louis XII accordait au fils du pape, César Borgia, un duché (le Valentinois) et la main de Charlotte d'Albret. Dès septembre 1499 César Borgia partit pour l’Italie en laissant sa jeune épouse seule, enceinte. Dans le courant de l'an 1500 Charlotte donne le jour à une fille, Louise Borgia, dite Louise de Valentinois (1500-1553), qui ne devait jamais connaître son père.
Dernières années
Charlotte quitta la cour de sa protectrice Anne de Bretagne pour se retirer en Berry. Elle se rapproche de son amie la première épouse répudiée de Louis XII, Jeanne de France réfugiée à Bourges. D'abord fixée à Issoudun dont son mari était devenu le seigneur, elle devient propriétaire des terres de Feusines, Néret et La Motte-Feuilly en 1504, ainsi que de Châlus. Elle acquit le château de la Motte-Feuilly, entre La Châtre et Châteaumeillant. César Borgia meurt au cours du siège de Viana le , à l'âge de 31 ans.
Charlotte mène d'abord une vie brillante entourée d'une petite cour comme l'atteste l'inventaire[2] trouvé dans les archives de Louis II, duc de la Trémoille en 1517, puis une vie pieuse lorsqu'elle apprend son veuvage. Charlotte meurt le à l'âge de 33 ans.
Sépulture
En 1521, sa fille Louise fit édifier deux tombeaux pour sa mère. Martin Claustre (ou Cloître), imagier du roi à Blois originaire de Grenoble, entreprit la réalisation de ces deux monuments[3]. L'un destiné à recevoir le corps, placé dans le Couvent des Annonciades à Bourges auprès de son amie Jeanne de France. En 1562 son corps, ainsi que celui de Jeanne de France, furent exhumés et brûlés à Bourges par les Calvinistes. Rien ne subsiste actuellement de cette œuvre. Le second tombeau est toujours visible dans la chapelle de l'église paroissiale de la Motte-Feuilly. Il abriterait le cœur de Charlotte d'Albret. Sur une table de marbre noir ornée des figurines des sept vertus une statue en albâtre est couchée. En 1793, le tombeau fut vandalisé, les figurines décapitées, les armoiries martelées, le gisant et la plaque brisés, les fragments dispersés gisent épars dans la chapelle[4]. George Sand évoquera la statue de Charlotte dressée contre le mur rompue en trois morceaux.
Le tombeau fut classé monument historique en 1891 et restauré[5].
↑Schlumberger, Gustave Léon, « Charlotte d'Albret, femme de César Borgia; et le château de la Motte-Feuilly », Revue des Deux Mondes, , p. 2 (lire en ligne [PDF])
↑Bonnaffé Edmond, Inventaire de la duchesse de Valentinois, Charlotte d'Albret, Paris, A. Quantin, , 138 p. (lire en ligne)
↑Fonvieille René, Le vieux Grenoble : ses artistes, ses trésors d'art, Grenoble, Roissard, , 324 p., p. 17
↑Aucapitaine, Henri, « Statue de Charlotte d'Albret dans l'église de La Motte-Feuilly (Indre) », Revue archéologique, vol. 9, no 2, 15 octobre 1852-15 mars 1853, p. 703-705 (lire en ligne [PDF])
Inventaire de la duchesse de Valentinois, Charlotte D'Albret, Edmond Bonnaffé, 1878, A. Quantin (Paris)
Charlotte d'Albret, femme de César Borgia, et le château de La Motte-Feuilly, Gustave Schlumberger, Paris, Plon ; 1913, extrait de la Revue des deux Mondes (1912)
De Charlotte d'Albret à George Sand; chroniques du Bas-Berry, Louis Peygnaud Éd., 1948
Liens externes
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