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Clément Vautel

Clément Vautel
Clément Vautel photographié par Henri Manuel.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Clément-Henri VauletVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Clément VautelVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
belgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Clément-Henri Vaulet, dit Clément Vautel, né le à Tournai (Belgique) et mort le à Paris 16e[1], est un journaliste, romancier et dramaturge d'origine belge, naturalisé français (1904[2]).

Auteur de plus de 30 000 articles pour les journaux[3], il a également écrit sous le nom de Falstaff.

Biographie

Né en Belgique, mais d'origine française, Clément Vautel passe son enfance et sa jeunesse en Wallonie avant de descendre à Paris[4]. Il débute au Charivari, engagé par Pierre Véron pour y publier de bons mots qui furent ensuite repris par l'Almanach Vermot[5]. Son premier grand article, Paris l'été, fut publié le 6 août 1896 par La Presse de Léon Bailby qui l'engagea pour un article par semaine[6].

Clément Vautel a écrit pour de nombreux autres périodiques tels que L'Événement [7], Fin de Siècle avec Victorien Du Saussay, Le Gaulois[8], La Liberté[8], Gil Blas[9], La Vie illustrée[10], Le Rire[11], Le Matin[8], de 1908 à 1914, où il succède, à Henri Harduin pour la rubrique « Propos d'un Parisien », publiée quotidiennement[2], Le Journal (de 1918 à 1940[2]), L'Œuvre[12], Paris-Soir[13] et Cyrano.

Ayant atteint la quarantaine, marié et père de famille[14], Clément Vautel décide de se lancer dans l'écriture de romans pour "gagner enfin de l'argent[15]". Après deux romans, La Réouverture du paradis terrestre (1919) et Les Folies bourgeoises (1921), il créé le personnage « Mon curé » (l'abbé Pellegrin), dans le roman Mon curé chez les riches (1923) inspiré d'un père rédemptoriste qu'il avait connu sur le front, à l'ambulance de la division marocaine, aux environs de Coxyde, en Flandre pendant la Première Guerre mondiale[16]. Son roman écrit en trois mois[17] connaît un succès de vente considérable. Dans ses souvenirs[18], il indique un tirage d'un million, précisant : « aucun autre roman français n'a je crois, atteint le tirage de Mon curé. »

Il écrit une suite : Mon curé chez les pauvres (1925) qui connaît le même succès[19], puis Le Bouif chez mon curé (1928), en collaboration avec Georges de La Fouchardière. Sa série Mon curé fut reprise dans de nombreux films et adaptée au théâtre par André de Lorde et Pierre Chaine.

En 1927, André Gide signale ironiquement dans son Voyage au Congo l'avis que Vautel porte sur lui et sur certains autres écrivains : « […] un réjouissant article de Clément Vautel, où je suis pris à partie en compagnie de Rimbaud, Proust, Apollinaire, Suarès, Valéry et Cocteau comme exemple de ces écrivains abscons dont la France ne veut à aucun prix[20]. »

En 1936, il contribue au mensuel Combat fondé par Jean de Fabrègues et Thierry Maulnier.

En 1938, il se déclare pacifiste et écrit : "La France n'a pas à faire cette guerre-là (pour les Tchèques) avec ses régiments de fils uniques". Ce qui déplut à Paul Reynaud, alors ministre de la Justice, qui lui fit savoir qu'il pourrait s'exposer à des poursuites judiciaires[21].

En 1940, il entreprend d'écrire ses souvenirs de journaliste, lesquels parurent en 1941 sous le titre Mon film. Souvenirs d'un journaliste[22].

Venu l'interviewer en 1941, le journaliste Henri Poulain le décrit ainsi :

« tout est rond dans sa silhouette, le chapeau à bords relevés bien horizontal sur le front, le visage, les grosses lunettes à peine posées sur un bout de nez minuscule et rond tandis que le profil accuse mieux qu'une promesse d'embonpoint et que la mâchoire est saillante. Timide, effacé, dans un costume à rayures d'un gris rigoureusement terne[3]. »

Clément Vautel ne faisait pas mystère de son antisémitisme. Il est à cet égard proche de Marthe Borély et de Théodore Joran, deux autres antisémites notoires des années 1920[23], ce qui n'empêcha pas Arthur Meyer de l'engager au Gaulois[24]. Toutefois, ses Mémoires publiées en 1941, époque où la parole antisémite était libérée, et alors qu'il y évoque de nombreux Juifs tels que Catulle Mendès, Benjamin Crémieux et Francis de Croisset, ne contiennent aucun antisémitisme[25].

Il est inhumé au cimetière des Batignolles (division 31)[26].

Décoration

Publications

Série Mon curé

Autres romans

  • 1919 : La Réouverture du paradis terrestre
  • 1921 : Les Folies bourgeoises
  • 1922 : Mademoiselle Sans-gêne
  • 1922 : Monsieur Palémon chez les Dingos
  • 1923 : La Machine à fabriquer des rêves
  • 1924 : Madame ne veut pas d'enfant
  • 1926 : Je suis un affreux bourgeois
  • 1927 : L'Amour à la parisienne
  • 1929 : La Grande Rafle, écrit avec Georges de La Fouchardière
  • 1930 : L'Empereur aux yeux bleus, roman historique, écrit avec Raymond Escholier
  • 1932 : Les Femmes aux enchères
  • 1934 : La Petite-fille de Madame Angot
  • 1939 : Le Fou de l'Élysée, « roman pamphlet »

Théâtre

  • 1907 : Mendès est dans la salle, comédie en 1 acte et 2 tableaux de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre de l'Oeuvre (23 décembre)
  • 1920 : Bout-de-banc, pièce en 1 acte de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre du Grand-Guignol (décembre)
  • 1921 : Paris qui filme, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (mai)
  • 1921 : A coups de griffes, revue mordante et satirique de Clément Vautel et Max Eddy, au théâtre du Moulin Bleu (novembre)
  • 1922 : Batignolles-Cigale-Odéon, revue à grande mise en scène en 2 actes et 25 tableaux de Clément Vautel et Max Eddy, mise en scène de Firmin Gémier, à La Cigale (janvier)[29],[30].
  • 1922 : Oh ! Shocking !, revue de Clément Vautel et Max Eddy, à la Cigale (21 avril)
  • 1923 : Adultère, comédie de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre des Deux-Masques (août)
  • 1923 : Candide, pièce en 5 actes de Clément Vautel et Léo Marchès, au théâtre de l'Odéon (novembre)

Varia

  • 1928 : Voyage au pays des snobs
  • 1930 : Autour et alentour
  • 1941 : « Mon film ». Souvenirs d'un journaliste
  • 1942 : Candide Paturot à la recherche d'un idéal, petite histoire contemporaine
  • 1946 : Le Prince impérial, histoire du fils de Napoléon III
  • 1949 : M. Désiré Jolibois au paradis
  • 1951 : Les Maris, les Amants et la Femme, histoire des cocus célèbres depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours
  • 1952 : Le Bon Sens et la Vie

Filmographie

Il a écrit deux scénarios pour le cinéma :

Adaptations de son œuvre

Théâtre

Cinéma

Des films ont été adaptés de son œuvre, sans qu'il ait participé à l'écriture des scénarios :

D'autres films s'inspirent très librement du personnage « Mon curé » avec des scénarios qui ne sont pas, au sens strict, des adaptations des romans de Vautel :

Notes et références

  1. Acte de décès n° 2114 (vue 13/20). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1954..
  2. a b et c Et non en 1897 comme l'indique la notice bibliographique parue dans Mon curé chez les pauvres, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de Poche », . Source : dossier de la Légion d'honneur.
  3. a et b Je suis partout, 21 mars 1941, page 6.
  4. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.208 : "J'ai passé mon adolescence - avant de venir à Paris - dans une autre ville wallonne. (...) Du reste, ma famille est originaire de Revin (Ardennes) et, pour ma part, je suis bel et bien Français."
  5. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p. 10 : "Ainsi, pendant quelques mois, je produisis d'innombrables "mots" dont beaucoup obtinrent, par la suite, cette enviable consécration : ils furent réédités dans l'Almanach Vermot."
  6. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, pp. 18-21 : "J'écrivis un article intitulé Paris l'été qui célébrait le charme de la grande ville provincialisée par la trêve des vacances... Le lendemain, j'achetai la Presse, j'aperçus en tête de la deuxième page (en réalité la troisième) ce titre, mon titre, Paris l'été. Mon article avait paru. (...) J'eus même le courage de me faire annoncer à Léon Bailby qui me reçut le mieux du monde, m'encouragea et m'autorisa à lui envoyer un "papier" chaque semaine."
  7. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.24 : "J'étais entré à l'Événement pour y faire des articles de reportage assaisonnés de dessins."
  8. a b et c Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.153
  9. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.16
  10. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.81
  11. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.86
  12. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.149 : "Je devins donc rédacteur à L'Oeuvre sur la demande de son fondateur, et ne cessai de l'être, deux ans après, que volontairement."
  13. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.153 : "C'est en journaliste libre que je suis entré à La Liberté, au Gaulois, au Matin, au Journal, à Paris-soir, pour ne parler que des principaux quotidiens de Paris auxquels j'ai collaboré."
  14. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.208 : "Je suis bel et bien Français, marié avec une Française, père et grand-père de Français."
  15. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.229 : "Je voulais, moi aussi, assurer le pain de mes vieux jours, mais non pas à la façon de Cornély. Voilà pourquoi, désireux de gagner enfin de l'argent, je me fis romancier."
  16. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.231 : "À l'ambulance de la division marocaine, aux environs de Coxyde, en Flande bele, il y avait dans l'équipe d'infirmiers, placés sous mes ordres d'officier sous-gestionnaire, un gaillard très déluré, plein de bonne humeur, un tantinet porté sur le "pinard" et qui s'exprimait le plus souvent en termes fort peu académiques. Un jour, je le questionnai ! - Que faisiez-vous dans le civil ? - J'étais, et suis encore, père rédemptoriste."
  17. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.236 : "C'est ainsi que me mis à écrire, sans aucun plan, au petit bonheur, Mon Curé chez les riches, tout en continuant à publier au moins deux articles par jour. Trois mois après, c'était fini."
  18. Cf. Clément Vautel, Mon film : Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, , p. 236 et 237.
  19. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.237 : "Ce prurit de lecture ne suffit pourtant pas à expliquer le million d'exemplaires de Mon Curé chez les Riches, puis Chez les Pauvres."
  20. André Gide, Voyage au Congo, Gallimard, Folio no 2731, 1927, p. 200
  21. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, pp. 131-132 : "En 1938, à l'heure tragique où la guerre paraissait imminente, je m'étais déclaré, dans plusieurs de mes "Films" du Journal, anxieusement partisan d'une solution pacifique. Ce "pessimisme" déplut à M. Reynaud, alors ministre de la Justice, qui me fit prévenir, vainement d'ailleurs, par un de mes confrères, et non des moindres, que mon attitude m'exposait à des désagréments sérieux, voire - en raison d'un récent décret - judiciaires. Ce belliciste, ce boutefeu me reprochait surtout d'avoir écrit : "La France n'a pas à faire cette guerre-là (pour les Tchèques) avec ses régiments de fils uniques""
  22. Le titre "Mon film" fait référence au nom d'une chronique que Vautel avait rédigée pour Le Journal pendant l'entre-deux-guerres.
  23. Laurent Joly, « Le préjugé antisémite entre “bon sens” et humour gaulois : Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire », Archives juives, n° 43/1, 2010, p. 23-38.
  24. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, p.68
  25. Clément Vautel, Mon film. Souvenirs d'un journaliste, Albin Michel, 1941, pages 1 à 316
  26. Cimetières de France et d'ailleurs
  27. Parrain : Georges Charlet, rédacteur en chef du Journal.
  28. Au titre du ministre de l'Instruction publique (décret du 31 juillet 1921).Dossier LH 19800035/0050/6081. Ministère de la Culture, base Léonore.
  29. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le ).
  30. (en) Variety (January 1922), New York, Variety Publishing Company, (lire en ligne).
  31. « Mon curé chez les riches », sur lesarchivesduspectacle.net (consulté le ).
  32. « Mon curé chez les pauvres : pièce en cinq actes / André de Lorde et Pierre Chaine ; tirée du roman de Clément Vautel », sur thalia.ent-nts.ca (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Laurent Joly, « Le préjugé antisémite entre « bon sens » et humour gaulois - Clément Vautel (1876-1954), chroniqueur et romancier populaire », Archives juives - Revue d'histoire des Juifs de France, vol. 43, no 1,‎ , p. 23-38 (lire en ligne, consulté le ).

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