La Compagnie des potasses du Congo (CPC) désigne une entreprise minière qui exploitait le gisement de potasse à Holle, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Pointe-Noire en République du Congo.
Le mine n'a été productive que de 1969 à 1977.
Son exploitation a cessé à la suite d'une énorme voie d'eau qui a noyé la totalité de la mine en quelques jours.
Claude Cheysson en fut président-directeur général de 1970 à 1973.
Pour embarquer le minerai, un wharf de plus de 1 700 m de long a été construit sur la côte sauvage en 1967.
La mine Saint-Paul à Holle
Elle consistait en la mine proprement dite dont le puits était profond de 420 m, et des installations au jour dont le moulin et l'usine de flottation destinée à produire la potasse commercialisable : KCl.
L'énergie électrique était produite sur place par 7 groupes mixtes diesel et gaz naturel (venant de Pointe-Indienne).
Les moteurs étaient fournis par la Société alsacienne de constructions mécaniques (2 moteurs AGO de 16 cylindres de Ø 240 mm par groupe). Sa puissance était de 19 600 kW.
Le début de l'exploitation fut marqué par de nombreuses difficultés : la potasse n'était pas à l'endroit attendu, il a fallu attendre des mois et percer des centaines de m de galeries pour en trouver la première veine. De plus les carottages ont montré la couche à une profondeur constante, logiquement elle devait être plane. C'était loin d'être le cas et les machines (Borer Marietta) n'étaient pas vraiment adaptées à cette configuration.
Le les géomètres, au vu de la conformation de la couche, ont indiqué un risque d'infiltration d'eau pouvant conduire à une catastrophe. Elle s'est produite neuf ans après.
Les sondages ont également montré une importante concentration de sylvinite, et par conséquent, tous les équipements étaient destinés à son traitement.
En réalité, il y avait plus de carnallite. Vers 1974 il a été décidé de prospecter le gisement de carnallite, et cela a nécessité un important investissement aussi bien en matériel (Jeffrey), qu'en personnel (local et expatrié).
Enfin, il a eu d'importants mouvements sociaux : grèves.
Pourtant, après cette difficile gestation, avec une survie sans cesse remise en cause, des périodes plus fécondes ont suivi.
L'inondation de la mine s'est produite dans le chantier carnallite. Un témoin rapporte « Lorsque nous sommes arrivés au front de la voie, il y a eu un bruit comme un volcan, une venue d'eau boueuse est entrée par une brèche. Tout le monde se sauvait. »
L'accident n'a, fort heureusement, pas fait de victimes.
Quelques dates et chiffres
1948 : découverte de potasse dans la région de Pointe-Noire, à l'occasion d'une campagne de recherche de pétrole par la SPAFE.
: les galeries s'éloignent à plus de 6 km du puits.
: le Jeffrey qui creuse la galerie de reconnaissance de la carnallite, perce dans la nappe phréatique. Le problème n'est pas jugé alarmant dans l'immédiat, mais la crainte de l'inondation possible est évoquée.
: énorme voie d'eau au chantier carnallite, à 1 500 m du puits. Le débit est estimé à 6 000 m3 à l'heure
: l'eau arrive au puits, toute la mine est noyée.
Au jour, à l'endroit du stade de football (Papa Martin), un cratère de 44 m de profondeur se forme.