Cette cuisine se caractérise fortement par le milieu où elle s'est développée au cours des siècles : les Alpes.
La Vallée d'Aoste est une région dont l'altitude moyenne est supérieure à 2 000 m. Les produits offerts par le territoire sont limités et, dans le passé, les tables des Valdôtains ont toujours été très pauvres. Cependant, celles des riches propriétaires ne l'étaient pas du tout, et cela témoigne du fait que les montagnards de cette petite région de passage ont su obtenir des plats succulents à partir des minces ressources à leur disposition.
Les spécialités valdôtaines sont notamment les vins et les fromages, dont la majorité des appellations est protégée par le label de qualité européen DOP (Dénomination d'origine protégée)[1].
Un label dénommé « Saveurs du Val d'Aoste[2] » a été créé pour la protection des produits traditionnels au niveau local.
Chneffléné, de petites boulettes de pâte (farine, eau, lait et œufs) bouillies et garnies de fondue, crème et speck (jambon cru typique des régions alpines germanophones), et les chnolle, de petits gnocchis de farine de maïs. Ce sont des plats walser typiques de la haute vallée du Lys, à manger dans un bouillon de viande de porc.
Pèilà, une soupe de farine de seigle et de froment, avec du pain, de la fontine et du beurre[3]. Selon le docteur César Grappein de Cogne, qui l'inventa, cette soupe aurait des vertus curatives.
Seuppa de l'âno (du valdôtain, « soupe de l'âne »), appelée aussi seuppa frèide (« soupe froide »), avec du pain noir en tranches dans du vin rouge sucré, très simple, très fortifiant et enivrant en même temps.
Seuppa à la cognèntse, soupe à la cogneine, variante de la soupe à la valpelleneintse, avec du riz.
« Plat de l'évêque », originaire de Verrayes, préparé traditionnellement pour la Saint-Martin (), à base de poires Martin Sec (voir ci-dessous), raves, pommes de terre, beurre, oignons, tomme ou fontine faite.
Pommes de terre.
Plats principaux
Bouilli à la saumure, un bouilli de viande salée, que l'on peut trouver chez les charcutiers valdôtains en automne et en hiver, avec des saucisses et des pommes de terre.
Carbonade valdôtaine, ancien plat typique valdôtain, à base de viande de bœuf salée pendant 12 jours, cuite lentement avec de l'ail et du lard fumé et salé. On ajoute ensuite une sauce faite avec du vin blanc sec, un œuf, de la farine, de la cannelle, des clous de girofle, du poivre et de la noix de muscade. Aujourd'hui, on la prépare aussi avec du vin rouge.
L'historien Jean-Baptiste de Tillier cite des noms de fromages anciens, aujourd'hui disparus : le Cittrun, le Grisèn, le Saint-Barthélemy, le Muney et le Layet[6].
Desserts
Blanc-manger, un flan au chocolat d'origine savoyarde.
Brochat, du lait tout juste trait avec du vin rouge et beaucoup de sucre.
Creichein, typique du Valdigne, une galette sucrée au beurre.
Fiandolein, du verbe fian-é (« secouer légèrement »), à base d'œufs, de lait, de sucre, de rhum et d'écorce de citron.
Flantse, préparée dans un four commun une fois par an, avec de la courge et du pain. Joie des enfants, la flantse porte toujours des dessins ou des symboles religieux.
Café à la cogneine, appelé aussi « café à la valdôtaine », du café préparé par infusion directe avec de l'eau-de-vie, du sucre et une écorce de citron, puis approché à la flamme, l'alcool brûle et caramélise le sucre sur le bord de la coupe. Se boit à la ronde dans la coupe de l'amitié.
Eau-de-vie, obtenue par distillation de marc de raisin entre novembre et décembre.
« Lait sur vin, c'est venin ; vin sur lait c'est souhait. »
À propos des fromages frais : « Lo fromadzo frëque l'at trèi vertu : toute la fam, la sèi, é lave lé dèi. »« Le fromage frais a trois vertus : il ôte la faim, la soif, et il lave les doigts. »
Extrait d'une chanson paillarde :
À la santé de Noé,
Patriarche digne
Qui le premier a planté
L'arbre et la vigne
Noé, qui redoutait de l'eau,
Se bâtit un grand bateau,
Qui fut son, son, son
Qui fut re, re, re
Qui fut son, qui fut re
Qui fut son refuge au temps du déluge.
↑(it) Enrico Tognan et Alessandro Liviero, « Brevi note sull’origine della Fontina », Le Flambeau, revue du Comité des traditions valdôtaines, no 204, , p. 8 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Collectif, À la découverte des produits valdôtains. De la tradition aux DOP et aux DOC, Chambre Valdôtaine, ICE Turin, Assessorat régional des activités productives et Assessorat régional de l'agriculture et des ressources naturelles.