Le département de Cochabamba (en espagnol : Departamento de Cochabamba) est un département du centre de la Bolivie. Sa capitale est la ville de Cochabamba. Le département devient indépendant le par décret suprême du maréchalAntonio José de Sucre. Les frontières du département sont dès lors bien définies et il est doté d'une administration.
La Cordillère orientale ou Real entre par l'ouest où elle prend le nom de Tres Cruces. À partir du nœud de Masco Cruz, elle prend le nom de cordillère de Cochabamba. Elle continue ensuite son chemin pour sortir par le sud-est.
Excepté dans les provinces de Carrasco et Chapare, le département est composé de montagnes dont les principales sont : Masco Cruz, Yanakaka, Mosetenes et la principale Tunari dont le sommet culmine à 5 020 m d'altitude.
Les vallées les plus importantes sont la vallée Alto et la vallée Cliza.
Climat
Le climat du département de Cochabamba est particulièrement variable, notamment en fonction de l'altitude. Il fait froid dans la région glaciaire de la cordillère, tempéré dans les vallées du flanc de la cordillère, froid à tempéré dans la région de Ceja, tempéré à chaud dans la région des Yungas. La zone du sud-est est celle où il y a le moins de précipitations pluviales, il y fait chaud et sec et elle est caractérisée par une végétation de cactus et de plantes xérophytes. Il demeure que la majorité du département est caractérisé par un climat semi-aride froid (BSk).
Histoire
La vallée de Cochabamba, en raison de son climat tempéré et de ses sols fertiles, est habitée par plusieurs peuples autochtones distincts avant l'arrivée des Espagnols sur le territoire, tel que le révèle des preuves archéologiques[1].
Lors de leur arrivée dans la région, les Quechuas prirent le contrôle de l'ensemble du territoire. Leur élan est cependant stoppé au sud-est, à l'entrée de la vallée de Santa Cruz, par des peuples guaranis. C'est pourquoi le quechua (une langue inca) est majoritairement parlé dans la région, principalement par les peuples indigènes. Ce sont probablement les colonisateursIncas qui ont donné le nom à la vallée, une composition des mots quechuas Qocha et Pampa, qui signifient respectivement « lagune » et « plaine », en raison des nombreux points d'eau et des grandes vallées qui caractérisent l'endroit[1].
La capitale départementale, Cochabamba, est créée avant le département, soit le sous le nom de Villa Real de Oropeza, puis est fondée à nouveau inextricablement trois ans plus tard, le , sous son nom actuel. L'objectif initial de la ville était de constituer un centre agricole d'importance pour subvenir aux besoins alimentaires des villes minières de la région[2].
À l'époque coloniale, lors de l'existence de la vice-royauté du Río de la Plata, le territoire du département est inclus d'abord dans la province de Santa Cruz puis à l'Intendance de Cochabamba, qui regroupe également les basses-terres de l'est de la Bolivie. Plus tard, vers 1810, des contestations populaires s'amorcent contre le pouvoir royaliste espagnol, et ce, dans l'objectif d'accéder à l'indépendance. Les milices populaires entravent notablement les déplacements des autorités entre le nord et le sud, principalement dans les zones rurales du département limitrophes du département d'Oruro. Le territoire est le théâtre de plusieurs combats entre les royalistes et les républicains jusqu'en 1825, moment où les autorités royalistes capitulent et reconnaissent l'indépendance de la vice-royauté[1].
Nouvellement indépendante, la république est à s'organiser et le département de Cochabamba est constitué sous l'impulsion d'Antonio José de Sucre qui promulgue un décret suprême le [3]. Les territoires les plus à l'est sont définitivement rattachés à Santa Cruz, chef-lieu auquel ils étaient reliés historiquement.
Durant le 20e siècle, le département se développe notamment par la construction d'infrastructures routières qui permettent un meilleur accès vers les autres régions du pays, notamment celle de la capitale, La Paz. Le prolongement des axes routiers vers l'est fait d'ailleurs perdre au département de Cochabamba sa deuxième place quant au nombre d'habitants au profit du département de Santa Cruz[1].
Durant les années 1980, un licenciement massif des mineurs de l'altiplano bolivien a pour effet que ceux-ci émigrent vers la province du Chapare pour se lancer dans la culture de la coca, d'ailleurs encouragée par le gouvernement de Luis García Meza. Leur présence dans le nord du département est d'ailleurs toujours bien vivante après plusieurs années[1].
Population
Langues parlées
Les principales langues parlées dans le département sont l'espagnol, le quechua et l'aymara. La plus grande quantité de personnes parlant le quechua se trouvent également dans le département. Il est à noter que sur les 37 langues officielles reconnues par l'État bolivien, un total de 23 sont parlées dans le département, ce qui fait de Cochabamba, ex æquo avec Santa Cruz, le deuxième département bolivien le plus varié linguistiquement, après celui du Beni. Le tableau suivant présente le nombre d'habitants du département âgés de six ans et plus en fonction de leur langue principalement parlée pour l'année 2012[4].
Le tableau suivant présente la population du département selon les recensements boliviens. Il est à noter que les résultats antérieurs à 1882 peuvent avoir une fiabilité variable, considérant les méthodes d'estimation de l'époque qui pouvaient s'appliquer à des territoires plus étendus[5].
Évolution démographique du département de Cochabamba
1831
1835
1845
1854
1882
1900
1950
1976
1992
226 727
162 401
279 048
382 919
166 760
328 163
452 145
720 831
1 110 205
Évolution démographique du département de Cochabamba, suite (1)
2001
2012
2022
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1 455 711
1 762 761
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Divisions administratives
Le département de Cochabamba est divisé en 16 provinces et 201 cantons.
À cause de son climat, de sa productivité agricole et de son importance commerciale, Cochabamba a récemment attiré un certain nombre de personnes qui ont quitté les communautés minières d'Oruro et de Potosí dans l'altiplano durant la crise de l'étain. Les nouveaux venus sont principalement des Aymaras, ajoutant ainsi un nouvel élément de diversité culturelle dans la ville.
Actuellement, les groupes conservent leurs traditions et coutumes, se dédiant à l'élaboration d'artisanat avec les ressources naturelles de la région. D'un autre côté, cette région est une réserve de faune et de flore vraiment particulières[En quoi ?].
Le silpancho, composé de riz, de patates, d'œufs, de bœuf ainsi que d'une salade d'oignons et tomates, constitue un plat emblématique du département.
Tourisme
Cochabamba est surnommée la « cité jardin » en raison de ses nombreux parcs et jardins malgré un climat très sec. La ville possède un important patrimoine colonial et des ruelles bordées de petits balcons richement décorés. Le Christ de la Concordia surplombe la ville. Un petit téléphérique permet d'y accéder. Au cœur de la ville se trouvent la place du , la cathédrale, Cala Cala ainsi que l'immense marché, la Cancha. El Prado est une longue avenue agrémentée par sa promenade centrale et bordée de cafés et restaurants. El Cinecenter est une infrastructure moderne qui offre des possibilités de restauration sur le pouce. La Avenida America est un autre lieu de promenade. Au bout de l'avenue, à l'est, se trouve le Palacio Portales, une ancienne maison de maître reconvertie en musée par les autorités locales. Il possède un jardin arboré et ombragé. Un peu au nord La Recoleta est une place et église d'où part une voie piétonne qui conduit à des restaurants branchés. Le Monumento à las Heroinas est un promontoire au cœur de la ville. La ville compte également un temple mormon.
À quelques kilomètres, au-dessus du village de Sipe Sipe se trouve le site inca d'Inka Raqay. On y célèbre tous les ans le solstice d'hiver (Inti Raymi) dans la nuit du 21 juin.
La province de Chapare, zone de climat subtropical, est située au nord de Cochabamba.
Incachaca est situé à 80 km de Cochabamba sur la route de Santa Cruz. C'est un endroit offrant des zones particulièrement propices à la pêche sportive.
Du fait de sa situation centrale, le département de Cochabamba jouit d'infrastructures de transport variées qui le lient avec l'ensemble des autres régions de Bolivie. Plusieurs des routes nationales boliviennes traversent ou rejoignent le département.
Quant au transport ferroviaire, le département est lié au réseau de chemin de fer de l'ouest du pays, avec des arrêts à Cochabamba, Arani et Aiquile.
La ville de Cochabamba constitue également un carrefour pour les liaisons en autobus. Au terminal situé au centre-ville, il est possible de rejoindre plusieurs villes partout au pays. Un système léger sur rail est d'ailleurs en construction à Cochabamba. Le réseau appelé Mi Tren devrait comporter trois lignes et 22 stations lorsque terminé, il devait à l'origine être inauguré en 2020.
Personnalités
Jaime Laredo (°1941 à Cochabamba) : violoniste et chef d'orchestre américain.
Manfred Reyes Villa (°1955 à La Paz) : maire (1993-2000, 2021-) puis préfet (2006-2008) de Cochabamba.
↑(es) Instituto Nacional de Estadística, Censo de Población y Vivienda 2012 Bolivia - Características de la población, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 36
↑(es) Instituto Nacional de Estadística, Censo de Población y Vivienda 2012 Bolivia - Características de la población, La Paz, , 200 p. (lire en ligne), p. 11-12