Edgardo D. CarosellaEdgardo D. Carosella
Edgardo Delfino Carosella né à Buenos Aires le , est un immunologiste français. École Normale Supérieure de Professeurs Mariano Acosta (Argentine, 1968). MD, Faculté de médecine de l’Université du Salvador s.j. (Argentine, 1975). Directeur de recherche au Commissariat à l’Énergie Atomique et Chef du service de recherche en hémato-immunologie à l'hôpital Saint-Louis depuis 1995. Fondateur et Vice-président de la Fondation Jean Dausset-CEPH (Centre d’Étude du Polymorphisme Humain)[1] depuis 1997. Travaux scientifiquesEdgardo D. Carosella commence sa carrière scientifique en 1972 à l’Institut de Recherche Hématologique de l’Académie Nationale de Médecine à Buenos-Aires (Argentine). Sa recherche porte alors sur la régulation des fonctions lymphocytaires chez les malades atteints de lymphome, et sur l’immunité cellulaire chez les malades atteints de lèpre. Il établit pour la première fois une corrélation parfaite entre l’activité lymphocytaire T et les différentes formes de lèpre (lépromateuse indéterminée et tuberculoïde), prouvant son rôle fondamental dans la lèpre indifférenciée et son évolution vers la forme lépromateuse ou tuberculoïde.
En 1974, par l’étude immunologique des malades atteints de lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens, E.D. Carosella montre chez ces patients l’absence d’une réaction cutanée à la tuberculine associée à une diminution du nombre des lymphocytes T et leur réactivité vis-à-vis du même antigène. Les taux les plus bas correspondaient aux types cytologiques des pronostics les plus sévères de la maladie de Hodgkin. Ils étaient aussi corrélés à l'état clinique des patients et au degré de dissémination de la maladie. En 1976, invité par le Pr Jean Bernard, il rejoint l’équipe du Pr Jean Dausset à l’Institut universitaire d’hématologie (IUH)[2] à l’hôpital Saint-Louis. Il s’applique à l’étude des antigènes HLA (HLA (antigène)), à leur rôle dans l'immunité cellulaire et dans la transplantation allogénique. L’objectif est de mettre en évidence le contrôle génétique de la réponse proliférative allogénique, l’existence de lymphocytes suppresseurs et cytotoxiques, et les facteurs médiant cette activité. Jusqu’alors, le contrôle génétique de l’alloprolifération avait été attribué aux antigènes HLA-A, -B, -C du complexe HLA. Dans la continuité du service du Pr. Jean Dausset, le Service de Recherches en Hémato-Immunologie est créé et dirigé par le Docteur Edgardo D. Carosella. Celui-ci avec son équipe décrivit en 1992 pour la première fois la molécule d’immunotolérance HLA-G et son rôle essentiel dans la tolérance foeto maternelle mais aussi dans le rejet des greffes et la progression des cellules cancéreuses. Il est le checkpoint majeur de la réponse immune anti-tumorale. Les objectifs scientifiques du SRHI portent d’une part, sur l’utilisation de la molécule HLA-G dans le traitement du rejet du greffon ; les études menées dans ce sens sur les cellules souches mésenchymateuses (exprimant HLA-G) chez les malades, montrèrent les propriétés tolérogènes adjuvantes en médecine régénérative (cutanée, osseuse…). D’autre part, en cancérologie, l’objectif du SRHI est d’étudier l’hétérogénéité cellulaire au sein de la même tumeur (phénotypique, génotypique, histologique et immunologique) ainsi que les checkpoints (dont HLA-G) et leurs récepteurs exprimés par les cellules tumorales et immunes. En 2014, le SRHI centra sa recherche essentiellement en cancérologie. En effet, HLA-G se révéla être le checkpoint majeur de la réponse immune-tumorale. L’unité translationnelle du SRHI dirigée par le Professeur François Desgrandchamps (constituée par des chirurgiens, oncologues, anatomopathologues, radiothérapeutes, radiologues, médecin généraliste, internes et assistante de recherche clinique) développe une activité importante dans la recherche du cancer de la vessie et du rein. Ce projet a pour objectif de mieux combiner les traitements immunothérapeutiques afin de cibler l’ensemble de la tumeur et ses métastases. Une publication majeure montre une élévation hautement significative des cellules CD8, ILT2+ associée à une récurrence tumorale et un mauvais pronostic ; en outre un brevet a été déposé qui a obtenu le Trophée APinnov pour le brevet le plus innovant de l'AP-HP. En outre, le SRHI étudie la radiosensibilité tumorale et individuelle et l’association de la radiothérapie avec l’immunothérapie (des anticorps anti checkpoint et anti HLA-G) en particulier l’effet abscopal. Ce projet présente un intérêt fondamental dans le cadre de la compréhension des relations fonctionnelles hôte-tumeur et dans la dynamique de leur évolution. De même cette étude a des implications cliniques très importantes, dans la personnalisation de l’immunothérapie. Enfin, le SRHI à travers une startup, développe activement des anticorps monoclonaux fonctionnels anti-HLA-G à usage thérapeutique. C’est par ses travaux sur la molécule HLA-G qu’E.D. Carosella fait une découverte qui a totalement changé la compréhension de la tolérance fœto-maternelle. Pour la première fois, il est possible de répondre de façon décisive à la question de savoir pourquoi une mère ne rejette pas son fœtus semi-allogénique (puisqu’il porte des antigènes paternels). Il fit la première démonstration ex vivo du rôle protecteur de la molécule HLA-G, présente à la surface des cellules cytotrophoblastes, vis-à-vis de la lyse exercée par les cellules NK infiltrant la decidual utérine, tant dans des conditions semi-allogéniques (cytotrophoblaste et cellules NK provenant de la même mère) qu’allogéniques (cellules NK utérines et cytotrophoblastes de mères différentes). Le blocage de cette protéine par des anticorps spécifiques anti-HLA-G déclenche une cytotoxicité importante envers ces cellules fœtales. Ainsi le fœtus est protégé des réactions de rejet médiées par les cellules T et les lymphocytes NK maternelles. De plus il démontra que la molécule HLA-G est un inhibiteur des cellules immuno-compétentes : NK, T, cellules présentatrices des antigènes (APC) et cellules B productrices de Ac. Il décrivit trois conséquences cliniques majeures de l’expression de cette protéine : a) dans le contexte de la grossesse, HLA-G est la condition préalable à l’implantation embryonnaire ; b) en transplantation d’organes, elle induit une absence de rejet ; c) dans le contexte tumoral, son expression a un impact fonctionnel négatif sur la réponse anti-tumorale. Distinctions et prix
Décorations
Ouvrages
Notes et références
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