Enna, connue dans l'Antiquité sous la forme Henna et au Moyen Âge sous le nom de Castrugiuvanni, est une ville italienne dans la province de même nom en Sicile.
Forteresse perchée au centre de l'île, elle est surnommée « le nombril de la Sicile ».
Enna (Enna en grec, Henna en latin) a été une cité importante au cœur de la Sicile, « nombril » de l'île selon Diodore de Sicile[3], et évoquée entre autres par Cicéron dans son plaidoyer Contre Verrès[4]. Le Dictionnaire de la Géographie grecque et romaine de William Smith, en 1854, évoque son histoire dans un article[5].
Ville sicule, elle est influencée par la culture grecque des colons de Gela à partir du VIIe siècle. Elle est sous le joug des tyrans de Syracuse Denys l’Ancien, puis Agathoclès avant d'être dominée par les Carthaginois puis de tomber sous le contrôle des Romains en -258[3].
Pendant la seconde guerre punique, en 213 av. J.-C., le préfet romain L. Pinarius massacre dans le théâtre les habitants d’Enna, partisans de Carthage[3].
Le massacre de l'un des principaux propriétaires d'Enna, Damophilos, et de son épouse Mégallis, par leurs esclaves en 140 ou 139 av. J.-C. marque le début de la première guerre servile. La ville, dévastée par quatre cents esclaves révoltés contre Rome, devient pour quelques années la capitale du royaume servile dirigé par le Syrien Eunous[3]. Enna peine à se relever de ce conflit, et ne compte plus au début de l'Empire qu'un petit nombre d'habitants, aux dires de Strabon[6].
Lieu légendaire du rapt de Coré par Hadès, Enna développe très tôt le culte de Perséphone et Cérès et devient un important centre religieux. Un temple est érigé en l'honneur de Déméter sur la Rocca di Cerere, éperon qui domine le village[3].
Les Aghlabides assiègent en 827 la forteresse, devant laquelle meurt l'usurpateur Euphèmios, mais ne parviennent pas à la faire tomber. Les campagnes environnantes subissent plusieurs razzias mais la cité résiste jusqu'en janvier 859, quand un prisonnier byzantin indique, en échange de la vie sauve, une conduite d'eau qui permet aux Arabes de pénétrer dans la citadelle et de s'en emparer[7].
Le château de Lombardie (XIIIe siècle) est l'un des plus grands et importants châteaux de la Sicile. La Torre Pisana est la tour principale. À l'intérieur se trouve un théâtre.
Duomo : commencé en 1307, complété aux XVIe et XVIIe siècles.
Musée Alessi : monnaies, peintures et trésor d'orfèvrerie de la cathédrale (XVIIe siècle)
Torre di Federico : c'est la tour principale de la ville, et c'était aussi le palais d'été du roi de SicileFederico II di Svevia. Elle est haute de 24 m.
Lac de Pergusa : c'est le seul lac naturel de la Sicile, lieu de passage de 50 % des oiseaux de l'île, parmi lesquels beaucoup d'espèces rares. Dans la réserve naturelle, il y a une zone archéologique et la piste de course automobile la plus importante de l'Italie du Sud.
↑ abcd et ePierre Lévêque, « Incursion dans la Sicile intérieure », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989, p. 165-176. [1].