à l'ouest par les limites communales actuelles de Lille[1]
à l'est, par le tracé des actuelles rues Paul Lafargue et Deschodt qui séparaient Esquermes de Wazemmes. Plus au sud, la limite entre Esquermes et Wazemmes / Moulins était matérialisée par la rue de Marquillies[2]. Plus au nord, la limite serpentait autour de la rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle pour rejoindre l'avenue de Dunkerque au niveau de la clinique des Bois-Blancs[3].
l'ancienne limite communale passe également à la jonction de la rue d'Esquermes et de la rue Léon-Gambetta et suit l'axe de cette voie sur une centaine de mètres. À partir de l'angle de la rue Deschodt, le côté pair de la rue comprend les immeubles 2 à 20 « rue d'Esquermes » tandis que font face, côté impair de la rue, les immeubles 431 à 463 « rue Léon-Gambetta ».
Toponymie
Esquermes signifierait étymologiquement : « terrain bas et marécageux ».
Histoire
Les origines d'Esquermes remontent à l'époque mérovingienne (un cimetière a été découvert par Henri Rigaux au XIXe siècle). Plus récemment, un édifice rural de la fin du Xe siècle a été fouillé rue Virginie Ghesquière, non loin de la chapelle Notre-Dame-de-Réconciliation sous laquelle ont été également découverts des vestiges de la même période.
Avant la Révolution française, plusieurs seigneuries avaient leur siège sur Esquermes. En avril 1610, Sébastien A La Tuye, dit de le Vigne est le titulaire de la seigneurie de Langlée sur Esquermes, de même que de celle de La Haye sur Wavrin et de Cliquenois à Verlinghem. Il bénéficie le d'une sentence de noblesse rendue par la gouvernance de Lille, malgré l'opposition des services fiscaux (les nobles ou reconnus nobles ne payaient pas l'impôt)[5].
Une seigneurie de La Haye existait également sur Esquermes. Lui est liée le château de la Haye d'Esquermes. Jean Stappart ou Stappaert (1628-1704), fils de Jean Stappart, natif d'Anvers, marchand, bourgeois de Lille, fondateur d'un orphelinat pour filles à Lille[6], et de Jossine Le Candele, est seigneur de La Haye sur Esquermes. Né en janvier 1628 à Lille (baptisé le ), il devient bourgeois de Lille le , est créé trésorier de France au bureau des finances de la généralité de Lille le , exerce la fonction dix ans et meurt à Lille le . Il épouse à Lille le Isabelle Ramery, fille de Jean Baptiste et de Barbe de Casteckère[7].
Son fils Jean Baptiste Stappart (1672-1753) lui succède dans la seigneurie.Il nait à Lille en février 1672 (baptisé le ), devient bourgeois de Lille le . En octobre 1706, il est anobli par lettres données à Versailles. Il meurt à Lille le . Il se marie à Lille le avec Marie Ernestine Cardon, fille de Philippe, seigneur du Bourg et de Marie Jeanne Fruict. Le couple n'a pas d'enfants[7].
Le village s'est développé au début du XIXe siècle et les constructions de la rue principale du village, l'actuelle rue d'Esquermes, rejoignent celles de la rue de Lille ou Notre-Dame (actuelle rue Léon-Gambetta) à Wazemmes [8]. La limite entre les deux anciennes communes correspond à l'endroit où la rue d'Esquermes change de dénomination et devient la rue Léon-Gambetta.
La population d'Esquermes passe de 1 298 habitants en 1804, 2 500 en 1850 et 3 731 en 1856[9].
Cette croissance était cependant relativement modérée en comparaison avec celle des communes voisines de Wazemmes et de Moulins.
La partie urbanisée était limitée aux environs de l'actuelle rue d'Esquermes, de la rue de Canteleu, de la place de l'Arbonnoise. Toute la partie sud-ouest d’Esquermes à l'intérieur de l'enceinte fortifiée du Second Empire, au sud de la rue de Canteleu, était parcourue par les multiples bras de l’Arbonnoise (un des cours primitif de la Deûle).
Ce secteur ne fut urbanisé avec la couverture ou le remblaiement des rivières qu’au début du XXe siècle [10].
Esquermes avait plutôt un caractère bourgeois avec des maisons de campagnes et des pensionnats.
Quelques établissements industriels importants s’y installèrent cependant à partir du milieu du XIXe siècle (sucrerie de Bigo-Danel, filature Thiriez, usines Delebart-Mallet place Cormontaigne) entraînant la création de rues ouvrières comprenant plusieurs courées (7 en 1856) [9]. Esquermes connaît une importante croissance démographique à la fin XIXe siècle sa population atteignant 12 012 habitants en 1882 et 16 150 habitants en 1902.
La commune d'Esquermes a été annexée à Lille par décret impérial le avec Wazemmes, Fives et Moulins. À la suite de cette annexion, l'enceinte fortifiée de Lille qui était située au nord de Wazemmes a été déplacée au début des années 1860 pour englober la plus grande partie des communes de Wazemmes et de Moulins ainsi qu'une fraction du territoire d'Esquermes autour de l'ancien village.
Des axes rectilignes sont tracés lors de cet agrandissement, rue d'Isly, rue de Turenne, rue de la Bassée (limitée jusque vers ̈1900) au tronçon entre la place de Tourcoing, actuelle place du Maréchal-Leclerc), boulevard Montebello. Cependant, l'espace compris entre le boulevard de la Moselle, la rue de Canteleu et le rue d'Isly parcouru par de multiples bras de l'Arbonnoise ne s'urbanise qu'au début du XXe siècle.
Le château de la Haye d'Esquermes construit en 1679, classé Monument historique en 1929, détruit en 1946 lors de la construction du Port de Lille, était situé sur le territoire de la commune.
↑Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, 1902 (réédité en 1981) (lire en ligne), p. 43, 44
↑Amédée le Boucq de Ternas, Recueil de la noblesse des Pays-Bas, de Flandre et d'Artois, Douai, 1884, p. 205, lire en ligne.
↑ a et bPaul Denis du Péage, « Recueil de généalogies lilloises - tome I », Recueil de la société d'études de la province de Cambrai, vol. 12, 1906-1909, p.158-159 (lire en ligne).
↑Simon François Blocquel, Nouveau conducteur ou guide des étrangers dans Lille et ses environs, Castiaux, (lire en ligne), p. 224 225
↑ a et bPierre Pierrard, La Vie ouvrière à Lille sous le second Empire, Paris, Bloud et Gay, , 532 p., p. 62
↑. Sur les plans de Lille de la fin du XIXe siècle le territoire est encore parcouru par les eaux de l'Arbonnoise et les rues, notamment celle de la Bassée, au sud de la rue de Canteleu, n'apparaissent que sur celui de 1930
↑Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 273, lire en ligne.