Felipe VI
Philippe VI
Felipe VI[N 1], en français Philippe VI, né le à Madrid, est le roi d'Espagne depuis le [1]. Il est le troisième enfant et seul fils de Juan Carlos Ier et de Sophie de Grèce. Il est descendant direct en ligne agnatique du roi de France Louis XIV et de son petit-fils Philippe V, roi d'Espagne. Premières annéesNaissancePhilippe de Bourbon et de Grèce (Felipe de Borbón y Grecia) naît le à Madrid. Il est le troisième enfant et seul fils du roi Juan Carlos Ier et de la reine Sophie. Il reçoit pour marraine son arrière-grand-mère, la reine douairière d’Espagne Victoire-Eugénie de Battenberg, petite-fille de la reine Victoria. Formation militaire et universitaireLe roi a suivi une formation militaire dans les institutions suivantes : Dès l'âge de 13 ans, il prononce des discours officiels et à l'âge de 15 ans, commence à faire des voyages officiels[2]. Après avoir terminé sa formation militaire, il a entamé des études universitaires de droit à l'université autonome de Madrid et un master en relations internationales à la Edmund Walsh School of Foreign Service de l'université de Georgetown. Prince héritierFondation Prince des AsturiesIl participe, en 1980, à la création de la fondation Prince des Asturies (désormais fondation Princesse des Asturies), qui décerne les prix Prince des Asturies (désormais prix Princesse des Asturies)[3]. Jeux olympiques de 1992Lors des Jeux olympiques de 1992, qui se tiennent à Barcelone, il est membre de l'équipe espagnole de voile. Il participe à la cérémonie d'ouverture en tant que porte-drapeau de la délégation olympique de son pays. Les Espagnols terminent en 6e position dans la catégorie Soling et obtiennent un trophé olympique[4]. Sa mère et son oncle Constantin de Grèce faisaient tous deux partie de l'équipe grecque de voile lors des Jeux de 1960 à Rome (sa mère en tant que remplaçante) ; son père et sa sœur ont, comme lui, fait partie de l'équipe espagnole[5]. Grades militairesIl est nommé, en tant que roi, capitaine général de l'armée en 2014, il était alors :
Il parle espagnol, catalan, anglais, portugais, français et un peu le grec, langue de sa mère. Mariage et descendanceLe à Madrid, le prince des Asturies épouse Letizia Ortiz Rocasolano (1972), journaliste à la TVE (télévision publique espagnole), lors d'une cérémonie médiatisée. Le couple vit au palais de la Zarzuela, en dehors du bâtiment historique occupé encore par sa mère, la reine Sofía, dans une résidence de 3 150 m2 de construction récente. Il a deux enfants portant le prédicat d'altesse royale :
La princesse Leonor, actuellement en première position dans l'ordre de succession au trône d'Espagne, devrait régner après son père. Elle ne conservera ce rang que si elle n'a que des sœurs, car un garçon même né après elle prendrait sa place. Cette hypothèse est peu probable, ses parents ayant atteint la cinquantaine. L'infante Sofía, ainsi prénommée en hommage à sa grand-mère paternelle, la reine Sofía, prend la deuxième place dans l'ordre de succession au trône espagnol. Comme sa sœur, elle porte le prédicat d'altesse royale et le titre d'infante d'Espagne. Roi d'EspagneAccession au trôneLe , le roi Juan Carlos Ier annonce qu'il abdique en faveur de son fils Felipe. La transmission de la couronne n'est possible qu'après l'adoption d'une loi organique par les Cortes Generales[6]. Le , les députés espagnols se prononcent en faveur de l'abdication du roi par 299 voix, 19 contre et 23 abstentions, le projet est approuvé le par les sénateurs par 233 voix, 5 contre et 20 abstentions. La loi est signée le par Juan Carlos. Le prince des Asturies devient alors roi, sous le nom de Felipe VI le , lors de la publication de ladite loi au Bulletin officiel de l'État, et prête serment le même jour[7] devant les Chambres réunies. Mouvement indépendantisteConscient que le mouvement indépendantiste catalan sera l'un des défis de son règne, le nouveau souverain prononce le à Gérone un discours d'apaisement (dont la moitié en catalan) lors de sa première visite en tant que chef de l'État en Catalogne, où la population a été consultée le 9 novembre 2014 sur la souveraineté de la région. Le roi effectue sa première visite à l'étranger le au Vatican où il est reçu par le pape François. Au cours de l'entretien est abordée l'importance de favoriser le dialogue et la collaboration entre l'Église et l'État pour le bien de toute la société espagnole. Premières mesuresEn , au cours de sa première semaine de règne, Felipe VI s'est réuni avec différentes associations LGBT. Cette rencontre est saluée par plusieurs médias et par des associations liées au collectif LGBT[8]. En , Felipe VI adopte plusieurs mesures, dont la commande d'un audit externe de ses comptes réalisé par le contrôleur général de l'État, faisant de l'exercice 2015 le premier d'un roi d'Espagne à être audité. La porte-parole de la maison de Sa Majesté le roi d'Espagne remarqua que la loi de transparence entrée en vigueur en n'exigeait pas l'audit des comptes de la maison du Roi, étant donné que celle-ci est placée sous le contrôle discrétionnaire du monarque[9]. De même, Felipe VI a interdit aux membres de sa famille de travailler pour des entreprises, d'avoir des affaires dans le secteur privé ou de se consacrer à un emploi ou fonction autres que la représentation institutionnelle. Il a également commandé un code de conduite pour le personnel du palais de la Zarzuela, et a demandé un accord entre la Couronne et le Corps supérieur des avocats de l'État pour disposer d'une assistance juridique permanente qui « assure que toute son activité (du palais) soit ajustée à la loi »[9]. En , l'État acquiert pour le souverain une voiture blindée de marque Mercedes d'un montant de 550 000 euros[10]. Hommage aux juifs séfaradesAu cours d'une cérémonie au Palais royal le , le roi a rendu hommage aux Juifs séfarades expulsés d'Espagne en 1492 par les Rois catholiques (décret de l'Alhambra), après l'entrée en vigueur d'une loi favorisant la naturalisation de leurs descendants. Le roi d’Espagne a notamment déclaré devant de nombreux représentants des Juifs séfarades venus de différents pays : « Chers séfarades, merci pour votre fidélité », « Merci d'avoir conservé comme un précieux trésor votre langue et vos coutumes qui sont aussi les nôtres. Merci aussi d'avoir fait en sorte que l'amour l'emporte sur la rancœur et d'avoir transmis à vos enfants l'amour de cette patrie espagnole », « Comme vous nous avez manqué ! ». En , les députés ont adopté à l'unanimité une loi permettant aux descendants des Juifs séfarades d'obtenir facilement la nationalité espagnole, pour réparer ce qui est maintenant considéré comme « une erreur historique ». En , le Conseil des ministres a octroyé la nationalité espagnole à 4 302 descendants de Juifs séfarades[11]. Crise d'indépendance en CatalogneLe , à la suite du référendum sur l'indépendance de la Catalogne, le roi prononce un discours réaffirmant l'unité de la nation espagnole[12]. Il enjoint « aux pouvoirs légitimes de l'État d'assurer l'ordre constitutionnel, le fonctionnement normal des institutions et la permanence de l'État de droit », reprochant notamment aux dirigeants catalans d'avoir détourné leurs obligations constitutionnelles au profit d'un projet politique. Crise familiale en 2020Felipe VI annonce en renoncer à l'héritage de son père, Juan Carlos, « afin de préserver l'exemplarité de la Couronne ». Il retire également à ce dernier une dotation annuelle du Palais royal évaluée à plus de 194 000 euros. Selon des révélations faites par la presse, l'ancien monarque détiendrait notamment un compte au Panama, abritant 100 millions d'euros, et un autre au Liechtenstein de 10 millions d'euros, qui auraient été alimentés par des pots-de-vin durant ses années de règne[13]. Son père, le roi émérite, annonce le s'exiler d'Espagne, pour ne pas entacher l'image de la monarchie après les accusations de corruption qui pèsent sur lui et qu'une enquête de la cour suprême de justice ait été ouverte à son encontre[14]. Pandémie de Covid-19Le , alors que le pays est confiné, un concert de casseroles a lieu à travers toute l’Espagne, au moment où le roi Felipe VI prononce une allocution télévisée au sujet de la pandémie de Covid-19. Cette protestation populaire a pour objectif de forcer le roi émérite Juan Carlos à faire don aux soins publics de santé des 100 millions d’euros qu’il aurait obtenus grâce à des pots-de-vin provenant d'Arabie saoudite, ce qui a été finalement exclu par la famille royale[15]. Le , le roi est testé positif à la Covid-19 et se met à l’isolement, après avoir « ressenti de légers symptômes la nuit précédente ». Le palais déclare qu'il « continuera malgré tout son activité institutionnelle depuis sa résidence »[16]. Le souverain reprend ses activités officielles après la fin de sa période d’isolement douze jours plus tard. Titres, honneurs et armoiriesTitulatureEn Espagne
Le , en accord avec le décret royal et « avec la tradition espagnole sur les titres et dénominations correspondant à l'héritier de la Couronne »[17], il est titré par son père :
Le , à 9 ans, recevant le titre de prince des Asturies, Felipe VI prononce son premier discours devant le Parlement[18]. À 13 ans, il prononce son premier discours officiel en public à Oviedo[19]. Le , jour de ses 18 ans, il prête le serment constitutionnel, conformément à l'article 61, alinéa 2 de la Constitution[20]. Conformément à la Constitution espagnole, Felipe VI porte le titre de roi d'Espagne et peut utiliser « les autres titres qui reviennent à la Couronne » (deuxième alinéa de l'article 56 du titre II « De la Couronne »), sans pour autant les spécifier [21]. En outre, le décret royal 1368/1987, promulgué le en Conseil des ministres, confère au titulaire de la Couronne (le roi ou la reine d'Espagne) le prédicat de majesté et lui donne la possibilité d'utiliser les « autres titres qui correspondent à la Couronne »[22]. L'ensemble de ces titres, qui forment la titulature traditionnelle des souverains espagnols, contient une liste d'une vingtaine de royaumes faisant aujourd'hui partie d'États souverains, ce qui fait qu'il n'est utilisé ni par les agences de l'État espagnol ni par la diplomatie du royaume. La titulature espagnole complète a été officiellement utilisée avant l'instauration de la Constitution de 1837, sous le règne d'Isabelle II d'Espagne. Si l'actuel roi voulait utiliser ces « autres titres qui correspondent à la Couronne », sa titulature serait la suivante[21],[23] :
Pour les légitimistes françaisPour les légitimistes français, il est « premier prince du sang » en tant que petit-fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, fils cadet d'Alphonse XIII (ou « Alphonse Ier » pour les légitimistes) et cousin de Jacques-Henri de Bourbon (prétendant au trône de France sous le nom de « Henri VI »). Felipe occuperait la 5e place dans l'ordre de succession derrière son père Juan Carlos Ier et devant le duc de Séville, Francisco de Borbón. HonneursEspagneLa Couronne d'Espagne admet différents ordres en tant que tels, d'autres sont placés sous sa protection[24] : Ordres dynastiques
Ordres sous la protection du roi d'Espagne
Autres décorations
Étranger
OnomastismePlusieurs lieux et infrastructures ont été nommés d'après Felipe VI. C'est notamment le cas du musée des sciences Príncipe Felipe (Valence) et du pont Felipe-VI (Salamanque). Ascendance détailléeFelipe VI descend de la branche espagnole de la maison de Bourbon, ayant pour ascendant direct le roi Philippe V d'Espagne (1683-1748), né Philippe de France, fils de France, duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse, infante d'Espagne. C'est ainsi que les liens généalogiques de Felipe VI avec les rois de France sont nombreux :
Il a aussi pour ancêtres :
Ascendance de Felipe VI d'Espagne
Notes et référencesNotesRéférences
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
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