Ce motif ornemental est inspiré des feuilles d'espèces méditerranéennes du genre Acanthus, qui ont des feuilles profondément découpées. Les espèces Acanthus mollis (Acanthe à feuilles molles) et Acanthus spinosus (Acanthe épineuse), aux feuilles encore plus découpées, ont toutes deux été citées comme étant le modèle de ce motif.
La feuille d'acanthe dans l'architecture grecque classique
Dans l'architecture grecque classique, la feuille d'acanthe stylisée caractérise particulièrement les chapiteaux de l'ordre corinthien (chapiteaux décorés de deux rangées de feuilles d’acanthe), ainsi que des frises.
La feuille d'acanthe fut ensuite massivement utilisés par l'architecture romaine de la période impériale : les Romains firent de l'ordre corinthien leur ordre favori et inventèrent son dérivé, l'ordre composite, dont les chapiteaux combinent les feuilles d’acanthe de l'ordre corinthien et les volutes de l'ordre ionique. L'ordre composite fit son apparition sur l'arc de Titus en 82 ap. J.-C.
La feuille d'acanthe dans l'architecture baroque et classique
La feuille d'acanthe est également abondamment utilisée dans l'architecture baroque et classique, aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Elle orne, par exemple, de nombreuses façades baroques de la Grand-Place de Bruxelles, soit sous la forme de chapiteaux corinthiens, soit sous forme de feuilles isolées : on en trouve ainsi de très grandes sur le socle de la statue de Charles Alexandre de Lorraine, au sommet de la façade de la Maison de l'Arbre d'Or (Maison des Brasseurs).
On la retrouve même dans de modestes églises rurales, sous forme de stucs ornant le plafond de la nef ou des collatéraux, comme à Ottignies.