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Feuille d'acanthe

Chapiteau corinthien du temple de Zeus à Athènes, achevé sous le règne d'Hadrien en 131.

La feuille d'acanthe est un motif ornemental très utilisé dans l'architecture grecque classique, l'architecture romaine, l'architecture romane, l'architecture néo-classique et l'architecture éclectique. La menuiserie et l'ébénisterie en font également un grand usage à partir du style Renaissance jusqu'au style Louis XVI.

Origine

Ce motif ornemental est inspiré des feuilles d'espèces méditerranéennes du genre Acanthus, qui ont des feuilles profondément découpées. Les espèces Acanthus mollis (Acanthe à feuilles molles) et Acanthus spinosus (Acanthe épineuse), aux feuilles encore plus découpées, ont toutes deux été citées comme étant le modèle de ce motif.

La feuille d'acanthe dans l'architecture grecque classique

Dans l'architecture grecque classique, la feuille d'acanthe stylisée caractérise particulièrement les chapiteaux de l'ordre corinthien (chapiteaux décorés de deux rangées de feuilles d’acanthe), ainsi que des frises.

Le plus ancien exemple connu de chapiteau corinthien date de 450-420 av. J.-C. et se trouve au temple d'Apollon à Bassae en Arcadie, au centre du Péloponnèse.

La feuille d'acanthe dans l'architecture romaine

La feuille d'acanthe fut ensuite massivement utilisés par l'architecture romaine de la période impériale : les Romains firent de l'ordre corinthien leur ordre favori et inventèrent son dérivé, l'ordre composite, dont les chapiteaux combinent les feuilles d’acanthe de l'ordre corinthien et les volutes de l'ordre ionique. L'ordre composite fit son apparition sur l'arc de Titus en 82 ap. J.-C.

Elle orne à cette époque :

La feuille d'acanthe dans l'architecture romane

Au XIIe siècle, la feuille d'acanthe est un des principaux ornements empruntés par l'architecture romane à l'architecture antique aux côtés des rinceaux, palmettes, grecques et oves.

Elle est omniprésente dans l'art roman provençal et l'art roman languedocien inspirés de l'antique où on trouve :

La feuille d'acanthe dans l'architecture baroque et classique

Rosette en stuc du plafond de l'église Saint-Rémi d'Ottignies.

La feuille d'acanthe est également abondamment utilisée dans l'architecture baroque et classique, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Elle orne, par exemple, de nombreuses façades baroques de la Grand-Place de Bruxelles, soit sous la forme de chapiteaux corinthiens, soit sous forme de feuilles isolées : on en trouve ainsi de très grandes sur le socle de la statue de Charles Alexandre de Lorraine, au sommet de la façade de la Maison de l'Arbre d'Or (Maison des Brasseurs).

On la retrouve même dans de modestes églises rurales, sous forme de stucs ornant le plafond de la nef ou des collatéraux, comme à Ottignies.

La feuille d'acanthe dans l'architecture néoclassique et éclectique

Palais royal de Bruxelles.

Enfin, la feuille d'acanthe se retrouve dans l'architecture néoclassique et éclectique du XIXe siècle.

On la retrouve par exemple sur les chapiteaux du Palais de la Bourse de Bruxelles (architecture éclectique) et du Palais royal de Bruxelles (architecture néoclassique tardive).

Chapiteaux du Palais de la Bourse de Bruxelles.

Ébénisterie

Feuilles d'acanthe sur un petit meuble d'encoignure (Alsace, XVIIe siècle[1]).

Notes et références

Voir aussi

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