Forces françaises dans la guerre de CoréeLes forces françaises dans la guerre de Corée désignent l'ensemble des forces militaires mobilisées par la France à l'occasion de la guerre de Corée. À la suite de l'invasion sans avertissement du territoire de la Corée du Sud par la république populaire démocratique de Corée le , le Conseil de Sécurité de la toute jeune Organisation des Nations unies, par sa résolution 83 votée le dans l'urgence par neuf voix contre zéro (l'Union soviétique avait décidé de ne plus siéger), avait appelé ses membres à fournir « toute l'assistance nécessaire » (« such assistance as may be necessary… ») pour faire cesser l'agression. La France, membre fondateur de l'ONU le , est l'un des cinq membres permanents de son Conseil de sécurité. Fortement engagée dans la guerre d'Indochine à l'époque, elle ne pouvait fournir qu'une très faible participation militaire. Cependant, le président de la République française Vincent Auriol et le gouvernement estimèrent nécessaire une aide aux forces de l'ONU en Corée. Le gouvernement français décida par conséquent de l'envoi immédiat d'un bâtiment de guerre prélevé sur l'escadre d'Extrême-Orient et de la formation d'un contingent de forces terrestres (bataillon français de l'ONU). Ce bâtiment était le troisième du nom de l'amiral-gouverneur de Cochinchine, Pierre-Paul de La Grandière, qui supervisa le coup de main lancé par la France contre la Corée en 1866 et commandé par le contre-amiral Pierre-Gustave Roze. Force navaleL'aviso colonial de première classe La Grandière A 01 (renommé escorteur de deuxième classe F731) de la marine nationale fut rappelé de mission début , alors qu'il était dans le golfe du Siam. Armé « guerre » à l'arsenal de Saïgon, il en appareilla le pour être intégré aux forces navales de l'O.N.U. principalement américaines, britanniques et du Commonwealth. Il fut aussitôt affecté à des missions d'escorte et de protection, notamment anti-sous-marine et antiaérienne, de onze des innombrables convois qui amenaient hommes et matériels dans le réduit du périmètre de Busan dans lequel étaient alors acculées les forces terrestres de l'O.N.U. entre le et le [1]. Au sein du « Task Group 90.4 » de la 7e flotte américaine et rattaché au Fourth Frigate Squadron (Commonwealth) sous commandement britannique, le La Grandière participa au sein d'une importante force amphibie de 230 navires de guerre, au débarquement d'Incheon le , fait d'armes décisif des troupes de l'O.N.U. commandées par le général Douglas Mac Arthur, et à celui de Wonsan le de la même année. Il fut rappelé début en Indochine française par l'amiral F.M.E.O. à la suite du désastre de Cao Bang. Pour cette campagne, l'escorteur La Grandière a reçu une citation présidentielle de la république de Corée au titre de la TF 90.5 et a été cité une fois à l'Ordre de l'Armée de mer[Quoi ?]. L'escorteur La Grandière a perdu deux hommes sur la rivière de Saïgon lors d'une attaque du Việt Minh, avant d'appareiller pour la Corée. Force terrestreLe bataillon français de l'ONU (BF/ONU) est créé le . Il fut formé de 1 017 volontaires venus tant de l'active que des réserves et placé sous le commandement du Lieutenant-colonel Monclar. Compte tenu des relèves et des pertes, c'est un contingent de 3 421 hommes que la France fournit à la Force des Nations unies en Corée (F.N.U.C.) entre 1950 et 1953. Le , le bataillon français débarqua à Busan pour être intégré aux forces de l'O.N.U. Complété d'une compagnie de l'armée de la république de Corée, il rentra, aux côtés de deux bataillons américains, dans les effectifs du 23e régiment de la 2d « Indianhead » Infantry Division, prestigieuse unité de l'United States Army, dont la particularité est d'avoir été formée en France, à Bourmont (Haute-Marne) en 1917. (Combats : Marne - Bataille du bois Belleau, Argonne...)[non pertinent] Il fut de tous les principaux combats à partir de jusqu'à la cessation des hostilités en 1953. En , le 23e R.I.US auquel appartient le BF/ONU, est encerclé à Twin Tunnel et à Chipyong Ni. Il résiste victorieusement à la 125e division de l'armée chinoise tout entière et parvient à se dégager, stoppant l'avancée ennemie. En mars, on le voit à l'assaut de la cote 1037 et en il est à Putchaetul, intervenant efficacement pour enrayer l'offensive chinoise de printemps[réf. nécessaire]. De à , les opérations culminent pour le bataillon, notamment avec la l'enlèvement de la cote 931 dite du Crève-Cœur. Le BF/ONU continua de prendre part à toutes les actions menées par la 2e division américaine du Triangle de fer à Chungasan et au Fer de Lance (Arrow head) jusqu'à l'armistice du . En octobre, le bataillon quitte la Corée pour rallier l'Indochine. Le bataillon français de l'O.N.U. a reçu deux citations présidentielles de la république de Corée, trois citations présidentielles des États-Unis, et a été cité cinq fois à l'Ordre de l'Armée Française. Le bataillon français de l'ONU en Corée déplore 287 tués dont 18 Coréens, 1 350 blessés, 12 prisonniers, 7 disparus. Forces aériennesL'Armée de l'air française n'a pas été mobilisée pour cette opération, en raison de son engagement en Indochine française. L'État-major composé le comprend néanmoins un officier observateur d'aviation[2], le commandant Émile Le Martelot[3]. Hommages et mémoireMonuments et ruesFranceDans le 4e arrondissement de Paris, une place, la place du Bataillon-Français-de-l'ONU-en-Corée, et un monument, dans le square attenant, perpétuent le souvenir de cette unité[4]. Un mémorial dédié aux guerres d’Indochine et de Corée a été inauguré en 2001[5] dans la commune morbihannaise de Lauzach. Le mémorial possède une stèle à la mémoire des neuf Morbihannais morts en Corée[6]. Corée du SudLe parc Hyohaeng a été créé en 1974 à Suwon en l’honneur des soldats français qui ont sacrifié leur vie pour ce pays. Un monument y a été inauguré le [7]. AssociationsEn France, la mémoire est perpétuée par deux associations :
À cela s'ajoute l'association Crèvecœur, une association loi de 1901 de reconstitution historique ayant pour but de rendre hommage au Bataillon français de l'Onu en Corée. Elle organise lors d'évènements des reconstitutions, des expositions, etc. On peut notamment voir leur travail dans le Militaria Magazine N°347 de juin 2014, avec des photos prises lors de l'édition 2014 des « Heures Historiques de Sully-sur-Loire »[8],[9]. Notes et références
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