François PanigaroleFrançois Panigarole
François Panigarola ( Milan – ) est un ecclésiastique italien du XVIe siècle . BiographiePanigarola est né à Milan 1548, d’une famille patricienne. Il avait reçu au baptême le nom de Jérôme, qu’il quitta pour prendre celui de François, comme son oncle qui avait été provincial de Milan (1537-1540). Il eut pour précepteurs Noël Conti, et Aonio Paleario, et fit, sous ces habiles maîtres, de rapides progrès dans les lettres. A un esprit vif et pénétrant, il joignait beaucoup d’ardeur pour l’étude, et une mémoire étonnante. Un jour qu’il avait entendu prêcher Cornelio Musso, il répéta en sa présence une partie du sermon, et mit dans son débit tant de grâce et de facilité, que Musso, ravi, lui annonça, en l’embrassant, qu’il deviendrait l’un des plus grands orateurs de l’Italie. Son père, qui fondait de grandes espérances sur la précocité de ses talents, l’envoya, à l’âge de treize ans, à Pavie, étudier la jurisprudence. Panigarola avait déjà le projet d’embrasser la règle de saint François ; et il n’en retardait l’exécution que pour ne point affliger ses parents. Mais, à peine arrivé à Pavie, il se laissa entraîner, par l’exemple de ses camarades, à toutes sortes de désordres, dont le moindre était de chercher la nuit des aventures qui, pour être sans gloire, n’étaient pas sans péril. Ayant eu le malheur de blesser grièvement un jeune gentilhomme, dans un combat nocturne, il n’échappa aux poursuites qu’en fuyant à Bologne, où il trouva un asile chez un ami. Frappé du danger, qu’il avait couru, il renonça au rôle de spadassin, mais sans profit pour ses études : il soigna davantage sa mise, se fit présenter dans les assemblées, fréquenta les bals, et se livra aux plaisirs avec tout l’emportement de son âge. Indifférent sur son avenir, il dissipait sa vie au milieu d’un monde frivole et corrompu, quand il reçut la nouvelle que son père, mourant, desirait lui dire un dernier adieu. Il ne put pas arriver à Milan assez tôt pour recueillir les derniers témoignages de sa tendresse. Le cœur navré de douleur, il reprit le chemin de Bologne et courut se présenter au supérieur des Cordeliers, qui ne l’admit qu’après s’être assuré de sa vocation. Panigarola reçut l’habit religieux à Florence, le . Sa ferveur et son application à ses devoirs le rendirent bientôt l’exemple de ses confrères. Pendant qu’il achevait ses cours de théologie à Pise, le prédicateur qui devait prêcher le carême à Sarzane étant tombé malade, Panigarola fut chargé de le suppléer ; et quoiqu’il n’eût pas eu le loisir de s’y préparer, il s’acquitta de cette tâche avec tant de succès, qu’à son retour les chanoines de Pise le prièrent de prêcher à la cathédrale. Sa réputation fit désirer au grand-duc de Toscane d’entendre un jeune orateur qui s’annonçait d’une manière si brillante ; et il ne recueillit pas moins d’applaudissements à Florence que dans les autres villes où il avait paru. Il fut désigné, en 1571, pour prêcher devant le Chapitre général de l’ordre à Rome ; et le pape Pie V, après l’avoir félicité sur les talents qu’il avait développés, l’engagea à se rendre à Paris pour s’y appliquer à l’étude de la théologie. Son nom était déjà connu à la cour de France ; et Catherine de Médicis voulut l’entendre dans sa chapelle. Panigarola retourna en Italie, en 1573 ; et, pendant treize ans, il se partagea entre l’enseignement et la prédication avec un succès toujours croissant, et qui, jusque-là, n’avait point eu d’exemple. Toutes les villes se disputaient l’honneur de le posséder ; et les églises les plus vastes ne pouvaient suffire à l’affluence de ses auditeurs. En traversant les villes sur son passage, il était souvent entouré par le peuple, qui manifestait sa joie par des cris et des battements de mains ; et conduit ou plutôt porté en triomphe à l’église la plus voisine, il était forcé de prêcher avant d’avoir pris le repos et la nourriture dont il avait besoin[1]. En 1584 Panigarole prononça l’oraison funèbre du cardinal Charles Borromée, publiée à Rome dès l’année suivante. Elle fut très rapidement traduit en français, chez l’imprimeur lyonnais Benoît Rigaud, à la même date. Panigarola fut revêtu, en 1586, de la dignité d’auxiiaire de l’évêque de Ferrare : il en remplissait les fonctions depuis quelques mois, quand il reçut l’ordre de sortir de cette ville. Il paraît qu’on l’accusait d’entretenir, avec le cardinal de Médicis, une correspondance suspecte : mais quelle qu’ait été la cause de sa disgrâce, il n’en fut pas moins accueilli à Rome avec distinction ; et peu après, il fut nommé à l’évêché d’Asti, dont il prit possession le . Le nouveau prélat s’occupa de faire fleurir dans son diocèse les lettres et la discipline ; mais il se vit forcé d’interrompre ses plans de réforme par le pape Sixte V, qui l’envoya, en 1589, en France, avec le cardinal Cajetan, pour appuyer le parti de la Ligue. Pendant son séjour à Lyon, Panigarole participa au célèbre banquet d’Agathon ou des sept Sages, organisé par le procureur du roi Pierre Bullioud en 1589 dans sa maison de la rue du Bœuf[2]. Il était enfermé dans Paris pendant le siège de cette ville, et il ne négligea rien pour engager les habitants à la plus vigoureuse résistance[3]. Dès que Paris eut ouvert ses portes à Henri IV, Panigarola se hâta de retourner dans son diocèse ; il mourut à Asti le , à l’âge de quarante-six ans. Le bruit courut qu’il avait été empoisonné ; mais Rossi, qui s’appuie du témoignage du cardinal Bellarmin, dit qu’il mourut d’une indigestion. Panigarola avait composé un grand nombre d’ouvrages[4] : ce sont des Sermons, des Panégyriques, des Discours, des Pièces de vers[5], des Commentaires sur plusieurs livres de l’Ancien Testament, un Abrégé en italien des Annales Ecclesiastici de Cesare Baronio, un Traité de la Rhétorique ecclésiastique (en latin), sujet qu’il a développé dans un ouvrage intitulé : Il predicatore, ossia parafrasi e commento intorno al libro dell’eloquenza di Demetrio Falereo ; souvent réimprimé. Tiraboschi convient que les Sermons de Panigarola manquent de méthode, et qu’ils n’offrent ni profondeur, ni connaissance du cœur humain : mais il en trouve le style vif, énergique, entraînant ; et il croit que les orateurs modernes pourraient y puiser bien des traits d’un effet assuré. On conserve, dans la bibliothèque du Convent des Saints-Anges à Milan, le manuscrit autographe des Mémoires que Panigarola avait rédigés pendant son dernier séjour à Paris ; il y raconte, avec beaucoup de candeur, les égarements de sa jeunesse, et les torts qu’il a pu avoir à se reprocher dans le cours de sa vie. Tiraboschi en a cité plusieurs passages dans la Notice très-intéressante qu’il a consacrée à ce prélat. Représentation dans la fictionPanigarola est un personnage du premier cycle de la série de romans Les Pardaillan de Michel Zévaco. Avec un prénom différent (Clément-Jacques), il y est présenté comme un ancien courtisan, grand prédicateur et père - avec une espionne de Catherine de Médicis auprès de Jeanne d'Albret - de Jacques Clément, futur assassin du roi Henri III. Le personnage, contrairement à son modèle, meurt durant le massacre de la Saint-Barthélemy. Œuvres
Œuvres traduites en français
Note
Voir aussiBibliographie
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