François Pierre Amey
François Pierre Joseph, baron Amey, né le à Sélestat (Bas-Rhin)[1] et mort le à Strasbourg (Bas-Rhin), est un général français de la Révolution et de l’Empire. Il participe notamment aux colonnes infernales lors de la guerre de Vendée. BiographieFils de François Pierre, chirurgien-major au régiment Suisse de Waldner, et de Ursule Collignon, il entre comme cadet le dans le régiment de Vigier, où il obtient un avancement assez rapide. Sous-lieutenant le , il fait ses premières armes dans les rues de Nancy le avec le régiment de Châteauvieux. Licencié le , il est fait capitaine de la 1re compagnie de la légion du Rhin le 10 du même mois. Il passe presque aussitôt à l'armée des côtes de La Rochelle, puis à celle de l'Ouest, et sert avec distinction sous Duhoux, Menou, Kléber et Marceau. Nommé adjudant-général chef de bataillon le , puis adjudant-général chef de brigade le 4 brumaire an II (), il est promu général de brigade le 8 brumaire an II (). Il se fait plus particulièrement remarquer à la prise du Mans les 12 et , où il a un cheval tué sous lui. Il participe à la guerre de Vendée jusqu'au mois de , où il commande la garnison de Mortagne et combat auprès des colonnes infernales. Le 24 mars 1794, les officiers municipaux Morel et Carpenty auraient écrit à la Convention nationale[2] que les troupes de Amey, à Montournais et aux Épesses, auraient jetés des femmes et des enfants vivants dans des fours à pain :
Cependant, pour l'historien Alain Gérard, l'authenticité de ce passage est douteuse car le texte semble provenir de l'historien légitimiste Jacques Crétineau-Joly : un « écrivain profond autant que partisan, et qui a le sens de la formule » et « qui non seulement ne cite pas ses sources mais qui, selon la mode du temps, ne s'embarrasse pas d'en inventer, pourvu qu'elles fassent vrai »[2] Il est ensuite employé aux armées des Alpes et du Rhin depuis l'an III jusqu'à l'an VIII. Au 18 brumaire, Amey se trouve à Saint-Cloud et est l'un des témoins actifs de ce coup de force qui fait sortir le Consulat des ruines du Directoire. Immédiatement après cette journée fameuse, Amey est attaché à la 17e division et devient ensuite président du conseil de révision. Le 21 brumaire an X (), il s'embarque avec le général Charles Leclerc pour l'expédition de Saint-Domingue, et, lors de son retour en France, il est nommé le 24 fructidor an XI (), membre de la Légion d'honneur, et commandeur de l'ordre le 25 prairial an XII (). À cette époque il reçoit dans la 2e division militaire, un commandement qu'il garde jusqu'en 1808. Créé baron de l'Empire le , il reçoit deux dotations de 2 000 francs chacune en Westphalie. Durant la guerre d'Espagne, il est détaché du service de l'intérieur et assiste au célèbre siège de Gérone en . Les Espagnols manquent de munitions et tombent chaque jour victimes d'une maladie épidémique, lorsque le maréchal Augereau donne l'ordre au général Pino d'enlever le faubourg de la marine. Cet ordre est exécuté avec un plein succès. Cependant les Espagnols ayant tenté une sortie générale pour ressaisir le faubourg, le général Amey, qui occupe une position au-dessous du mont Joui, vient prendre l'ennemi en flanc, le jette dans une complète déroute et enlève les redoutes du Calvaire et du Cabildo. En 1812, le général Amey fait la campagne de Moscou sous les ordres du maréchal Oudinot. La part qu'il prend au combat de Polotsk les 17 et , et ses manœuvres habiles pendant la retraite, lui valent une mention honorable dans les bulletins officiels. Le , il est promu au grade de général de division. Comble de l'ironie : après les massacres qu'il avait commandés durant la guerre de Vendée, le , le baron Amey est nommé par Louis XVIII chevalier de Saint-Louis — il commande alors la 2e subdivision de la 2e division militaire, sous les ordres du duc de Tarente. Le , il assiste à la réception qui est faite à Limoges par le maréchal au duc et à la duchesse d'Angoulême, démarche que d'ailleurs l’étiquette commandait. Après le , il envoie son adhésion à l'Empereur. Admis à la retraite le , avec une pension de 6 000 francs, il se tient dès lors éloigné des affaires. Le , il est mis dans le cadre des officiers généraux comme disponible. Il est rentré dans la position de retraite en 1833. Il épouse en premières noces Anna Marguerite Elisabeth Hantzler, et, en secondes noces, Caroline Henriette Charlotte de Polentz. Du au , il est maire de Sélestat, sa ville natale. Le , le Conseil municipal de Sélestat donne son nom à un nouveau boulevard. Il meurt le , à Strasbourg[4], en son domicile, au numéro 3 de la rue de la Mésange, et est inhumé au cimetière Sainte-Hélène de cette ville. Un de ses contemporains, le général Auguste Jean Ameil, le qualifie d'« homme fort médiocre »[5]. Distinctions
Notes et références
Sources
Voir aussiBibliographie
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