Fusil photographiqueLe fusil photographique est un appareil photographique muni d'une crosse semblable à celle d'un fusil traditionnel et destiné à l'observation du vol des oiseaux[3],[4] et inventé par Étienne-Jules Marey. Un exemplaire de l'invention est exposé à Beaune, au musée qui porte le nom de son inventeur. HistoireCet appareil photo d'un genre nouveau fut inventé à Naples, où il résidait une partie de l’année, entre janvier et février 1882 par le médecin et physiologiste Étienne-Jules Marey Cette invention constitue une transition entre la photographie et le cinématographe des frères Lumière[4]. Elle ouvre la voie à l’étude, par exemple, de la morphologie fonctionnelle[4]. PrincipeL'appareil est muni à l'origine d’une chambre dotée d'un barillet entrainé par un rouage d'horlogerie, dont la révolution entraîne, de façon saccadée, une plaque sensible circulaire ou octogonale en verre[5] qui tourne derrière l'objectif. Ce dispositif permet de capter douze images consécutives par seconde, avec un temps de pose de 1/720e de seconde (voire, au besoin, un temps de pose moitié de 1/1440e de seconde). La plaque, une fois développée, montre les 12 images disposées circulairement sur toute la circonférence du disque. Ensuite, « si l'on dispose [par exemple] des photographies d'oiseaux [ainsi captées] sur un phénakistiscope, on reproduit bien l'apparence des mouvements du vol »[6],[7],[8]. Quelques captations par le fusil photographiqueCi-dessous sont présentée quelques animations modernes effectuées d'après les disques d'origine (ou plutôt leur positif). Il convient de rappeler que ces "animations gif" donnent de bien meilleurs résultats visuels que ce que pouvaient donner les animations par phénakistiscope (fût-il projecteur) de l'époque. Ici, comme le montre les mouvements aléatoires du cadre des images, chacune de ces images a été recalée au mieux pour stabiliser l'animation (pour le confort visuel, donc).
OriginesCette invention destinée à la chronophotographie est inspirée de la méthode employée par Jules Janssen dans son revolver photographique pour l’observation du transit de Vénus à Nagasaki en 1874[9]. ÉvolutionsMarey fait une communication de ses résultats à l'Académie des sciences le [9],[10], puis le 10 avril, des images en série du vol de la mouette et de la chauve-souris y sont présentées[7],[11],[3], ainsi que dans la revue La Nature le 22 avril de la même année, accompagnée de planches montrant son étude du mouvement des oiseaux en vol[6]. Il modifie plusieurs fois son fusil photographique, en 1888 pour l'adapter à la pellicule de papier sensible, et principalement en 1889 pour utiliser le film souple en nitrate de cellulose inventé par l'américain John Carbutt et commercialisé par George Eastman, qui fait diffuser ce support en Europe et à Paris par Paul Nadar et Balagny, après l'avoir présenté à l'exposition universelle de 1889 avec son appareil Kodak no 1 (versions des musées de Beaune[12] et des Arts et Métiers (ci-contre à droite) et celle (no 5) conçue entre 1896 et 1899 conservée à la Cinémathèque française, pour bandes de 35 mm de large et 20 m de long, qui constitue la première caméra portative[13]). MotivationsÉtienne-Jules Marey les explique ainsi :
Références
Voir aussiLiens externes
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