Gabriello Simeoni est le fils d'Octavio Simeoni et de Maria Naldini, nièce d'un cardinal, favori du papeLeon X. Dès l'âge de 6 ans, il montre de brillantes dispositions, ce qui lui vaut d'être présenté au pape en 1515, lors de son voyage à Florence, en tant qu'enfant surdoué. Le souverain pontife, impressionné, promet d'assurer l'avenir du jeune prodige, ce qui ne semble pas avoir été suivi d'effets. Néanmoins, après de sérieuses études qui confirment ses capacités naturelles, dès 19 ans, il est attaché par la République florentine à l'Ambassade qu'elle envoie en France auprès du roi François Ier à Paris. Il se fait connaître à la cour et apprécier, notamment en composant des vers pour la duchesse d'Étampes, Anne de Pisseleu, et une élégie pour le roi.
Cependant, déçu de ne pas obtenir la situation qu'il escompte, il passe en Angleterre où ses espérances ne se réalisent pas davantage. Embarqué à Marseille, il revient à Florence en 1539 où il tente sa chance à la cour de Cosme Ier sans plus de succès. 4 ans plus tard, il se rend à Rome, Ravenne et Venise, toujours en quête de réussite et de prestige. Partout ses talents sont reconnus sans pour autant lui procurer un état auprès d'un prince.
En 1547, il quitte l'Italie pour s'installer à Lyon. Il y publie et traduit un certain nombre d'ouvrages[1]. Inconstant et orgueilleux, il part à nouveau pour le Piémont auprès du Prince de Melfi, Jean Caraccioli. Il y obtient un grade militaire et y édite en 1549 ses satires dédiées au nouveau roi Henri II.
Après un nouveau passage par Paris, Simeoni a maille à partir avec l'Inquisition dans la ville de Troyes. Il y est accusé d'hérésie et passe un hiver en prison. Libéré, il accompagne en 1557 le duc de Guise dans son expédition d'Italie. Il s'arrête de nouveau à Lyon et y fait publier de nouvelles œuvres d'histoire et d'érudition.
Sans jamais atteindre les objectifs ambitieux qu'il s'était fixés, il cherche à s'attacher les grâces du roi Henri II dont il fait l'éloge, de sa maîtresse Diane de Poitiers pour qui il écrit des vers. Il imagine la décoration de son château d'Anet (fontaine de la Nymphe) dans son livre La vita et metamorfoseo d'Ovidio où il encense la duchesse de Valentinois.
Il marque son temps et ses contemporains par son talent, ses écrits, ses prédictions et son savoir. Il est ainsi le premier à déterminer le lieu de la bataille de Gergovie dans son livre Description de la Limagne d'Auvergne. Vers 1558, il séjourne dans cette région où l'évêque de Clermont, Guillaume Duprat, l'aurait chargé d'alimenter en eau potable sa ville à partir de Royat[2]. Il est qualifié d'ingénieur à cette occasion.
Humaniste, il est de ces hommes qui détenaient par leurs voyages, leur curiosité, leurs études, leurs expériences, une grande partie des connaissances de l'époque. Sa prétention et son excessive vanité lui joueront toutefois des tours toute sa vie. Elles l'amèneront même à rédiger sa propre épitaphe sous un mausolée dessiné dans l'ouvrage déjà cité.
Le satire alla Berniesca, M. Gravotto, Turin, 1549
Le présage du triumphe des Gaulois, déclaré et envoyé par le seigneur Gabriel Syméon à très chrestien et invincible prince Henri II de ce nom roy de France, Gabriel Cotier, Lyon, 1555
Les prodiges merveilleux advenuz & veuz en Allemaigne, imprimerie d'Olivier de Harsy, Paris, 1556
Les Illustres Observations antiques du seigneur Gabriel Symeon, Florentin, en son dernier voyage d'Italie l'an 1557, Jean de Tournes, Lyon, 1558
Illustratione de gli epitaffi et medaglie antiche, de Tournes, Lyon, 1558
La vita et metamorfoseo d'Ovidio , figurato & abbreviato in forma d'epigrammi da M. Gabriello Simeoni. Con altre stanze sopra gl'effetti della luna, il ritratto d'una fontana d'Overnia & un'apologia generale nella fine del libro... (ill. Bernard Salomon), A Lione, per Giovanni di Tornes nella via Resina., (lire en ligne)
Les Devises, ou Emblèmes héroïques, et morales, Guillaume Rouillé, Lyon, 1559
Dialogo pio et speculativo, con diverse sentenze Latine & volgari, di M. Gabriel Symeoni Fiorentino, Lyon, Guillaume Rouillé, 1560
Description de la Limagne d'Auvergne en forme de dialogue, édité par Guillaume Rouillé, Lyon, 1561[5]
Figure de la Biblia, illustrate de stanze tuscane, édité par Guillaume Rouillé, Lyon, 1565
Notes et références
↑Gérard Defaux (dir.), Lyon et l'illustration de la langue française, ENS éditions, , p. 278
↑Une inscription en latin, portant la date du 27 octobre 1558, se trouve sur la petite grotte de Royat et en attesterait. L'intermédiaire des chercheurs et curieux, Ambroise Tardieu, vol. 56, p. 763, 1907. Antoine Delarbre, dans sa Notice sur l'ancien royaume des Auvergnats, et sur la ville de Clermont, Clermont, 1805, attribue à Simeoni la planification des travaux, ce que réfute Ed. Vimont dans la Revue d'Auvergne, par Société des amis de l'Université de Clermont, T. 2, 1885.
↑La reine mère ne retint pas la date car la cérémonie était déjà arrêtée quand le thème fut reçu. Simeoni proposait le 16 juin à midi, le sacre de Charles IX se déroula le 15 mai 1561 à Reims. La lettre de Simeoni envoyée à la reine est consultable dans Galerie philosophique du seizième siècle, par M de Mayer, Moutard, Paris, 1783
↑Réédition : Toussaint Renucci, Description de la Limagne d'Auvergne de Gabriel Symeoni, Florentin (1509-1570), Paris, Didier, 1943, 136 p. (traduction française partielle publiée en 1561 par Antoine Chappuys du Dialogo pio e speculativo de Gabriel Symeoni, édition critique avec des notes de T. Renucci).
Silvia D'Amico et Catherine Magnien-Simonin, (dir.), Gabriele Simeoni : un Florentin en France entre princes et libraires. Actes du colloque international, Chambéry, Université de Savoie, 20-, Genève, Droz, 2015.
Gambino Longo, Susanna, « L'Ovide de Symeoni », dans D'Amico et Magnien-Simonin (éds), p. 201-213.
Marius Audin, Somme typographique, vol. 5 : Gravure typographique, Lyon, 194. (lire en ligne)
Manuscrit inédit où Audin reprend la correspondance entre Julien Baudrier et Alfred Cartier. Ils évoquent Simeoni.
Toussaint Renucci, Un aventurier des lettres du XVIe siècle, Gabriel Symeoni florentin, Paris, Didier, 1943, XXXIX-407 p. (Thèse, lettres, Paris, 1943).
Camille Germain de Montauzan, Les premiers évocateurs du vieux Lyon, Lyon, Cumin et Masson,
Pierre Louis Ginguené, Histoire littéraire d'Italie, chez L.G. Michaud, Tome IX, Paris, 1819.