Elle est l'élément central du réseau ferroviaire de Toulouse. En outre, la gare routière, située à proximité, permet d'effectuer les correspondances avec de nombreuses lignes d'autocars.
Elle s'inscrit dans un complexe ferroviaire comportant : immédiatement au nord, le chantier de Toulouse-Raynal, ancien triage reconverti en remisage de voitures et atelier de maintenance, et, jouxtant la gare du côté est, le dépôt de Toulouse-Périole.
Histoire
Durant la première moitié du XIXe siècle, le moyen le plus rapide de relier Bordeaux à Sète est de prendre la diligence de Bordeaux à Toulouse, en 18 heures, puis d'emprunter le canal du Midi pour rejoindre Sète en 28 heures. À cette époque, Toulouse est en retard sur la révolution industrielle, et beaucoup[Qui ?] blâment le maireJoseph de Villèle d'avoir refusé le chemin de fer au début du siècle[réf. nécessaire].
La gare primitive est inaugurée le [7]. Le bâtiment voyageurs actuel, œuvre de l'architecte toulonnais Marius Toudoire et réalisé en pierre de Saintonge, est construit entre 1903 et 1905. Le nom du quartier Matabiau vient de l'occitan mata buòu (« tuer le bœuf »). D'après une légende populaire, on aurait tué à proximité, en l'an 250 après J.-C., le taureau responsable de la mort de Saturnin, premier évêque de Toulouse[8]. En réalité, il semble que le nom du quartier provienne plutôt de la présence, à cet endroit, des abattoirs de la ville[9].
Le , un sixième quai est inauguré, accueillant deux nouvelles voies : les voies 10 et 11. Cette réalisation entend répondre à la saturation de la gare, en permettant d'améliorer le service et d'augmenter le nombre de trains (jusqu'à cinquante de plus par jour)[10],[11].
En 2009, elle est fréquentée par neuf millions de voyageurs annuels[12].
Depuis le , Toulouse-Matabiau était reliée directement — c'est-à-dire sans changement de train — à la gare de Barcelone-Sants[13] (trajet effectué en trois heures et huit minutes), dans le cadre du réseau Renfe-SNCF en Coopération ; cet unique aller-retour quotidien est assuré en AVE S-100. À partir de 2016, sa période de circulation est réduite, passant de toute l'année aux seuls mois compris entre début avril et fin septembre[14] ; le matériel roulant jusqu'alors utilisé est remplacé par des TGV Euroduplex l'année suivante[15]. Ce train est supprimé en 2020 (dans le contexte de la pandémie de Covid-19)[16], son retour étant finalement prévu au deuxième trimestre 2025 (en tant qu'AVE de la Renfe, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence)[17].
À la fin de l'année 2016, une voie supplémentaire est inaugurée : la voie 1C. Celle-ci jouxte le quai desservant les voies 1, 1A, et 1B.
Depuis le , la durée du trajet des TGV à destination de Paris est abaissée à 4 h 17 min (meilleur temps de parcours), ces trains rejoignant la LGV Sud Europe Atlantique au nord de Bordeaux. La fréquence quotidienne passe alors de cinq à six[18].
De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[20].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Voyageurs seuls
10 010 314
9 539 321
10 309 397
8 712 234
9 892 175
7 616 091
10 248 180
12 869 088
14 526 190
Voyageurs et non voyageurs
15 400 484
14 675 879
15 860 611
13 403 438
15 218 730
11 717 063
15 766 431
19 798 597
22 347 985
Service des voyageurs
Accueil
Gare SNCF, elle dispose notamment : d'un bâtiment voyageurs (avec guichets) ouvert tous les jours, ainsi que d'automates pour l'achat de titres de transport[21] ; d'une salle d'attente ; d'un service pour les jeunes voyageurs. C'est une gare « Accès plus » avec des aménagements, des équipements et des services pour les personnes à la mobilité réduite[21]. Un restaurant, buffet, bar et d'autres commerces y sont installés.
Un salon réservé aux voyageurs de 1re classe des Intercités de nuit, comprenant des douches, est accessible par le Hall 1[22].
La desserte Intercités est composée de trains circulant sur les relations entre les gares : de Paris-Austerlitz et de Toulouse-Matabiau ; de Bordeaux-Saint-Jean, ou de Toulouse-Matabiau, et de Nîmes, ou de Marseille-Saint-Charles ; d'Hendaye, ou de Bayonne, et de Toulouse-Matabiau. À cela s'ajoutent des Intercités de nuit, circulant entre Paris-Austerlitz et Toulouse-Matabiau ; par ailleurs, les allers-retours nocturnes entre Paris-Austerlitz et Latour-de-Carol - Enveitg, d'une part, et Lourdes / Hendaye, d'autre part, voire entre Paris-Austerlitz et Cerbère, s'arrêtent également à Toulouse (séparation ou fusion de ces tranches au train Paris-Austerlitz – Toulouse-Matabiau), mais ce ne sont pas des dessertes commerciales[23].
Un parc pour les vélos et des parkings sont aménagés à ses abords[21]. La gare de Toulouse-Matabiau, située au cœur de la ville, en bordure nord-est du centre historique et du canal du Midi et le long du boulevard Pierre-Semard, est un important pôle d'échanges de l'agglomération toulousaine.
Elle est connectée par un réseau de passages souterrains à la station Marengo – SNCF de la ligne A du métro. Elle est également par des bus du réseau urbain de Toulouse, Tisséo (lignes : L8, L9, 14, 15 et 27, ainsi que les navettes Aéroport et Cimetières).
D'ici à l'ouverture de la nouvelle LGV Bordeaux - Toulouse, le nombre annuel de voyageurs devrait atteindre 16 millions, soit une importante augmentation par rapport à 2017. Un important réaménagement de la gare (notamment pour l'arrivée de cette LGV et de la 3e ligne de métro[24],[25],[26],[27]) et un projet de vaste centre d'affaires à vocation métropolitaine (Grand Matabiau, qui sera implanté autour de cette gare) sont prévus[28],[29].
Une organisation en quatre parvis, permettant tous l'accès aux trains, est depuis 2022 en cours de réalisation[30] :
le parvis « Canal », donnant sur le canal du Midi et sur le bâtiment voyageurs historique, avec un nouvel accès au métro, est achevé en [31] ;
un parvis « Marengo », non loin de la médiathèque José-Cabanis, ainsi que des stations de métro des lignes A et C, comprenant possiblement la gare routière déplacée et un nouveau bâtiment voyageurs, nommé « Halle des Transports » ;
un parvis « Périole » ;
un parvis « Lyon », donnant sur l'avenue de Lyon, est également prévu.
En outre, l'intérieur du bâtiment voyageurs est rénové entre 2021 et 2023 ; l'opération est appelée « NeÔmatabiau » par SNCF Gares & Connexions[32]. L'opération comporte également une refonte des passages souterrains sous les voies, de manière à permettre une mise en accessibilité des quais[33].
La construction de la Halle des Transports (sous la maîtrise d'ouvrage de la région Occitanie[34]) est prévue entre 2026 et 2028, après le prolongement des souterrains Nord et Sud rénovés. Son coût est évalué à environ 75 millions d'euros en 2022. Le bâtiment comportera des accès vers les stations de métro respectives des lignes A et C, ainsi que deux accès vers les quais[35],[36],[37]. Originellement prévu comme un bâtiment à trois niveaux avant la concertation en 2021-2022, il comportera finalement entre six et huit niveaux :
le niveau « Souterrain », permettant d'accéder aux quais, via les souterrains Nord et Sud prolongés, et aux stations de métro respectives des lignes A et C ;
le niveau « Voie ferrée », espace d'attente pour les voyageurs, doté de commerces ;
le niveau « Parvis », espace d'accès depuis la rue et d'attente pour les voyageurs, doté de commerces et de services variés ;
les niveaux supérieurs, réservés pour des services publics de la région[38] ;
↑« [#LeBQE] Pourquoi la gare de Toulouse s’appelle-t-elle Matabiau ? - Le Journal Toulousain, journal de solutions », Le Journal Toulousain, journal de solutions, (lire en ligne, consulté le ).
↑Bernard Collardey, « 1968-2019 : La longue révolution du rail en Occitanie : Un demi-siècle de chemin de fer en Occitanie », Rail Passion, no 34H (hors-série : Le rail en Occitanie), , p. 54-55 (ISSN2264-5411).
↑Cyril Doumergue, « Découvrez les images inédites de la future gare Matabiau à Toulouse », La Dépêche du Midi, (lire en ligne).
↑Beatrice Colin, « Toulouse: Découvrez le futur visage de la gare Matabiau... et donnez votre avis », 20 Minutes, (lire en ligne).
↑Gabriel Kenedi, « EN VIDÉO. Découvrez le futur visage de la gare Matabiau à Toulouse », Actu Toulouse, (lire en ligne).
↑David Saint-Sernin, « Toulouse. Voici le projet d’extension du quartier Matabiau, avant une grande réunion publique mardi », Actu Toulouse, (lire en ligne).