Geoffroy Gaimar (actif vers 1136-1137) est un chroniqueur et poète anglo-normand du XIIe siècle.
Biographie
Les origines de Gaimar sont inconnues, et on sait très peu de choses sur les circonstances de sa vie[1]. Il est patronné par Constance, la femme de Raoul FitzGilbert, un noble du Lincolnshire[1]. Il a accès à des sources historiques grâce à l'aide de Robert, le comte de Gloucester, Walter Espec et Gaultier, archidiacre d'Oxford[1].
Œuvres
Son Estoire des Engleis, rimée en octosyllabes, est probablement rédigée entre 1136 et 1137 pour sa mécène Constance[1]. Il ne nous est parvenu que 6526 vers de cette chronique, mais elle était bien plus longue, comprenant l'histoire de la Grande-Bretagne depuis des origines mythiques troyennes jusqu'à la mort du roi d'Angleterre Guillaume le Roux en 1100[1]. C'est la plus ancienne œuvre historique en normand qui nous soit parvenue[1].
Dans celle-ci, Gaimar reprend des passages d'autres chroniques en les interpolant et les réécrivant[1]. Toutefois, son travail n'est pas exempt d'erreurs, chronologiques ou factuelles[1]. Il en supprime toutes les références à l'histoire ecclésiastique visant ainsi un public laïc[1]. Il incorpore à son œuvre des traditions étrangères, comme l'épopée en vieux français du viking Gormund, et l'histoire de Haveloc le Danois[1]. Pour l'historien Ian Short, les détails historiques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs ne doivent pas forcément être rejetés comme étant forcément des inventions[1]. Dans la partie post-conquête normande de l'Angleterre, sa description de la bataille de Hastings (1066) se résume aux exploits du jongleur Taillefer vus par les Anglais ; et l'histoire de Hereward l'Exilé est très largement développée[1].
Voir aussi
Notes et références
- ↑ a b c d e f g h i j k et l Ian Short, « Gaimar, Geffrei (fl. 1136–1137) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
Liens externes
Bibliographie
- Alexander Bell (éditeur), L'estoire des Engleis by Geffrei Gaimar, Anglo-Norman Texts, 14–16, Oxford University Press, 1960.
- Alexander Bell, « Maistre Geffrei Gaimar », Medium Aevum, vol. 7 (1938), p. 184-198.
- Cristian Bratu, “Translatio, autorité et affirmation de soi chez Gaimar, Wace et Benoît de Sainte-Maure,” The Medieval Chronicle 8 (2013), 135-164.
- M. D. Legge, Anglo-Norman literature and its background, Oxford University Press, 1963, p. 27-36.
- A. R. Press, « The precocious courtesy of Geoffrey Gaimar », Court and poet: selected proceedings of the third congress of the I. C. L. S., ed. G. S. Burgess (1981), p. 267-276.
- I. Short, « Gaimar's epilogue and Geoffrey of Monmouth's Liber vetustissimus », Speculum, vol. 69 (1994), p. 323-344.
Sources
- Ian Short, « Gaimar, Geffrei (fl. 1136–1137) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.