Giacomo Balla étudie la peinture à Turin, et fait un court passage à l'Accademia Albertina. Il travaille plusieurs années comme illustrateur et caricaturiste pour divers périodiques et éditeurs turinois. À partir de 1899, l’artiste présente ses premières œuvres, influencées par le néo-impressionnisme, lors d’expositions internationales, essentiellement des paysages (Elisa ai giradini, 1902) et des sujets sociaux (Il Mendicante, 1902). Il donne des cours de peinture divisionniste (mise au point par Paul Signac) dans son atelier de l'Académie des beaux-arts de Rome où il enseigne à deux futurs condisciples, Umberto Boccioni et Gino Severini. Il aura également comme élève Rougena Zátková. En 1900-1901, il est, avec Severini, à Fontenay-aux-Roses, chez Serafino Macchiati, peignant des paysages[1].
En 1910, Giacomo Balla adhère au futurisme, mouvement artistique italien initié par Boccioni en 1909 et théorisé par le poète Filippo Tommaso Marinetti : Balla signe deux manifestes publiés cette année-là, le Manifeste des peintres futuristes (en avril) puis le Manifeste technique de la peinture futuriste.
Fin 1911, avec Boccioni, Severini et Carlo Carrà il se rend à Paris où, sous l'égide du critique Félix Fénéon, la première véritable exposition du groupe des artistes futuristes a lieu du 5 au 24 février 1912 à la Galerie Bernheim-Jeune. Il s'intéresse tout particulièrement au dynamisme de la couleur et de la lumière. Fillette courant sur un balcon (1912) représente l'aboutissement de sa phase futuriste, avec une division de la couleur en taches isolées qui créent l'illusion du mouvement. Cette phase s'ouvre par Lampe à arc (1909-1910), qui annonce les Compénétrations iridescentes composées entre 1912 et le début de l'année 1914.
En 1913, il vend ses tableaux figuratifs antérieurs : c'est la rupture stylistique, programmée et annoncée. Il compose désormais des collages et des peintures de « mots en liberté ».
En 1915, il écrit avec le peintre Fortunato Depero un manifeste intitulé Reconstruction futuriste de l'univers.
Durant la Première Guerre mondiale, l'atelier de Balla devient un lieu de rencontres pour les jeunes artistes mais, vers la fin de la guerre, le mouvement futuriste montre des signes de déclin. Après la guerre, il s'oriente vers le cinéma et le design.
La Vitesse abstraite, 1913, huile sur toile, 50 × 65,5 cm[5].
Mercure passant devant le soleil, 1914, huile sur toile, 120 × 100 cm.
Construction sculpturale de bruit et de vitesse, 1914-1915, sculpture d'aluminium et d'acier montée sur bois peint, 101,8 × 118,0 × 20,0 cm, Washington D.C., Hirshhorn Museum and Sculpture Garden.
Forme qui crie « Vive l'Italie », 1915, huile sur toile, 134 × 188 cm.
Le Poing de Boccioni, 1916-1917, sculpture de laiton peint, 83,8 × 80 × 33 cm, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden.
Transformation forme-esprit, 1918, huile sur toile, 51 × 66 cm.
Pessimisme-Optimisme, 1923, huile sur toile, musée d'art moderne, Milan[7].
Les Chiffres amoureux , 1924, huile sur toile, collection particulière[8].
Citation
« Nous les futuristes, nous voulons libérer notre race de tout neutralisme, de l'indécision apeurée et quiétiste, du pessimisme nihiliste et de l'inertie nostalgique, romantique et ramollissante. Nous voulons colorier l'Italie d'audace et de risques futuristes, donner enfin aux Italiens des vêtements belliqueux et joyeux »
— Manifeste futuriste du vêtement antineutraliste, 1914.
Rétrospective, exposition
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Élisabeth Vedrenne-Careri, « Giacomo Balla, l'intérieur d'un futuriste » in Beaux Arts magazine, no 93, , p. 2-87 : article à propos de la maison-atelier de Balla, à Rome. « Magie kaléidoscopique de couleurs agressives et clinquantes, papiers multicolores éblouissants qui se réfléchissent sur des plaques d'aluminium. Yeux en celluloïd qui clignotent en tremblotant dans un tableau. Lampes fantaisistes en papier vélin jaune et vert s'allumant au soleil. Études futuristes de vitesse abstraite. Laques violettes et vermillon, rayonnes, soies damassées. C'est Balla qui vivifie vertigineusement son ambiance écrasée par une guitare », description de Francesco Cangiullo, poète et ami de Balla.
Giovanni Lista, Balla, catalogue général de l’œuvre, vol. I, Edizioni della Galleria Fonte d’Abisso, Modène, 1982 ; vol. II, L’Age d’Homme, Lausanne, 1984