L'Organisation de l'armée secrète (OAS) est un groupe terroriste d'extrême-droite apparu en 1961 au cours de la Guerre d'Algérie, et qui a cessé ses activités en 1965. Bien que le groupe ait disparu au cours des années 1960, deux groupuscules se réclamant héritiers de l'OAS sont apparus pour une brève durée en 2017. Le premier était constitué d'une dizaine d'individus, le second était constitué d'un seul et unique adolescent. N'ayant rien de comparable à une renaissance de leur modèle, ils sont cependant le résultat de l'influence que l'OAS continue d'exercer sur une partie de l'ultradroite.
Groupuscules se réclamant héritiers de l'OAS en 2017 et 2018
OAS de Logan Nisin
En , une cellule terroriste d'extrême-droite se faisant appeler OAS pour se réclamer de l'OAS historique – elle s'inspire également d'Anders Breivik, terroriste norvégien d'extrême-droite – est démantelée. Elle se composait de huit personnes, réunies autour de l'ex-militant du groupe royaliste Action française Logan Nisin[1]. La cellule avait prévu des attentats contre des kebabs, lieux de culte, surtout des mosquées (notamment celle de Vitrolles alors en construction), des hommes politiques — Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France insoumise sera mentionné par la presse comme une cible, toutefois, celui-ci sera débouté de sa demande de partie civile[2]. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner sera lui en revanche évoqué comme cible potentielle[3]. —, des personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires, et des militants antifascistes, ainsi que des projets de racket sur des chefs d'entreprises. Cependant, l'arrestation de leur chef a coupé leurs projets avant qu'ils n'aient pu les mettre à exécution[4],[5],[6].
Le groupement était composé en plus de leur chef de deux commandants (chargé d'encadrer des cellules) et de trois cellules semi-autonomes sur les Bouches-du-rhône (la cigale, composé de trois membres), sur la Seine-saint-Denis (la 732, composé d'un membre) et sur Perpignan (composé d'un membre).
Le 12 octobre 2021, le fondateur et chef du groupuscule OAS, Logan Nisin, est condamné par le tribunal de Paris à neuf ans de prison ferme pour « projet d'attentat terroriste »[7]. Le numéro deux de l'organisation, est condamné à sept ans de prison avec mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs terroriste[7]. Quatre autres membres sont également condamnés à des peines allant de 3 et 5 années de prison ferme pour association de malfaiteurs terroristes[7],[8].
CDPPF
Simultanément, à l'automne 2017, un « commando de défense du peuple et de la patrie française » (CDPPF) — se réclamant également d'Anders Breivik — perpètre plusieurs attaques au marteau racistes et islamophobes à Dijon et à Chalon-sur-Saône, en réclamant la libération des membres de la cellule terroriste[9]. Le prétendu commando menace alors de commettre un attentat lors d'un match de football entre le Dijon FCO et l'ESTAC Troyes le si les membres de la nouvelle OAS ne sont pas libérés[10]. Ces menaces ne seront pas suivies d'effets. Cependant, le CDPPF changera de nom afin de s'appeler à son tour « OAS », et revendiquera deux tentatives d'incendie contre l'Université de Bourgogne fin 2017 et le braquage d'une pharmacie à Chalon-sur-Saône en . Finalement, un jeune homme de 17 ans se rendra à la police le , expliquant être en réalité le seul membre de l'OAS [11]. Il avoue être le seul coupable des agressions au marteau en , des menaces d'attentat en , des tentatives d'incendie de l'Université en Bourgogne en , du jet d'un engin explosif rempli d'acide le , et du braquage de la pharmacie à Chalon-sur-Saône le [12].
Il est condamné à dix ans de prison ferme le 20 mai 2021[13].
Références
↑Valérie Samson, « Arrestation de dix hommes liés à l'ultradroite soupçonnés de préparer des attentats contre des musulmans », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).