Henri BeraldiHenri Beraldi Portrait héliographique d'après un tableau de Jean Gigoux.
Henri Beraldi, de son vrai nom Angelo Ferdinand Henri Béraldi, né le à Paris (ancien 8e arrondissement), où il est mort le (8e arrondissement)[1], fonctionnaire au ministère de la Marine et des Colonies, est un homme de lettres, collectionneur d'estampes, bibliophile, écrivain d'art et éditeur français. Fondateur et président de la Société des livres, c'est aussi un protagoniste du mouvement pyrénéiste, créateur du terme « pyrénéisme » (1898). Il devient officier de la Légion d'honneur[2] en 1900. BiographieOrigines familialesAngelo Ferdinand Henri est le fils de Pierre-Louis Beraldi (1821-1903), sous-directeur au ministère de la Marine, député de l'Aude (1876-1885) et président au conseil d'administration des Chemins de fer de l'État. né à Fort-Royal en Martinique, lui-même fils de Louis Raphaël Béraldi, né à Pesaro dans les États pontificaux. Sa mère, Suzanne Mathilde Mazzoli (1823-1909), est aussi d'ascendance italienne. Il est le neveu et le filleul de Ferdinand Mazzoli dit « Ange » (1821-1893), né à Toulouse, aquarelliste, archéologue, collectionneur et érudit, qui collabora en 1863 à L'Illustration du Midi. Ferdinand Mazzoli, qui lui donne ses prénoms d'état civil et fut aussi son mentor. Orthographe de son patronymeL'acte de naissance reconstitué aux archives de Paris indique « Béraldi », ce qui est aussi le cas pour son père à Fort-de-France et de son grand-père qui, arrivé à Fort-Royal en 1802, venant d'Italie (alors sous la coupe de la France du Premier Consul Napoléon Bonaparte), voit son patronyme italien Beraldi doté d'un accent aigu. Lui-même choisira de publier ses œuvres sous le nom de « Henri Beraldi » et l’usage est d’écrire son nom de cette façon, sans accent. FormationMariage (1880) et descendanceHenri épouse le dans le 9e arrondissement de Paris Cécile Félicie Jeanne « Mathilde » Gavet, née le à Paris,, où elle meurt le ). Elle est la fille de Pierre « Auguste » Bienaimé Gavet (1824-1881), agent de change à la Bourse de Paris et d'Alexandrine Félicie « Louise » Bornot (1833-1886). De ce mariage naissent cinq enfants, dont trois garçons et deux filles. La famille habite au 10, avenue de Messine (8e arrondissement). CarrièreAu ministère de la Marine et des Colonies, il atteint le grade de sous-chef de bureau. Henri Beraldi a été membre voire président de nombreuses associations culturelles. Pendant la Première Guerre mondiale, il est administrateur de l'hôpital de la Croix-Rouge installé dans le lycée Louis-le-Grand à Paris. Mort et funéraillesAspects de l'œuvre d'Henri BeraldiBibliophileDans les années 1880, il fait partie de la Société des amis des livres[3]. En 1913, il participe à la fondation de la Société des amis de la Bibliothèque nationale[4]. Il fut également membre de la Société de la gravure sur bois originale. Dès l'âge de 20 ans, il manifesta son goût pour les vignettes, les illustrations, les estampes et gravures. Il réussit, au fil du temps, à constituer une collection renommée. Parmi les trésors qu'il avait rassemblés, figuraient entre autres livres, l'édition des Contes de Jean de La Fontaine, contenant 57 dessins originaux de Fragonard, chef-d'œuvre conservé depuis 1934 au Petit Palais. Sa bibliothèque figurait dans les années 1920 parmi les quatre plus célèbres bibliothèques aux côtés de celles de Ferdinand von Rothschild, Louis Roederer (tous deux décédés à cette époque) et Robert Schuhmann (1869-1951)[5] : en 1934-1935, les livres passèrent en salle des ventes et furent dispersés durant treize jours[réf. nécessaire]. Écrivain et historien d'artC'est à l'âge de 25 ans qu'Henri Béraldi fit paraître son premier ouvrage, L'œuvre de Moreau le Jeune. D'autres publications suivirent, parmi lesquelles on peut citer notamment :
Dans cet ouvrage, Beraldi manifestait dans sa conclusion la crainte d'un « nombre croissant des graveurs, entrant à flots dans une carrière jugée facile par des débutants présomptueux. [...] Ainsi, la surproduction, ce mal de notre époque, menacerait de se produire aussi dans l'Estampe. [...] Pour nous, nous n'avons pas de raison de voir l'avenir en sombre, nous rappelant toutes les prophéties de malheur faites quand naquit la menaçante photogravure, qui devait anéantir la gravure, et qui, expérience faite, laisse aujourd'hui les graveurs plus nombreux que jamais »[6]. Il publia également de nombreux catalogues d'estampes, et des ouvrages consacrés à la bibliophilie, ainsi qu'à la reliure[7] dont Estampes et Livres de 1872 à 1892 (Paris, Conquet, 1892). « La Reliure au XIXe siècle »En novembre 1898 paraissait le premier titre de sa collection « La Reliure du XIXe siècle », série proposée en 4 volumes publiés entre 1895 et 1897 également chez Conquet[8]. Ce livre est considéré par les spécialistes comme « le meilleur et le mieux illustré » sur le sujet : il retrace également d'une manière savoureuse l'histoire de la bibliophilie et des bibliophiles au XIXe siècle. Imprimé à l'époque à 295 exemplaires sur vélin, ce livre fut longtemps introuvable. Un index des noms de relieurs, d'artisans et d'artistes a été ajouté à la fin de chaque volume dans la nouvelle édition. PyrénéisteVenant souvent dans les Pyrénées, notamment à Luchon où il passe plusieurs étés, il y fait de nombreuses ascensions. Il affirmait être monté plus de cent fois au Port de Vénasque. Bibliophile, il recherche et collectionne les livres consacrés aux Pyrénées et publie plusieurs ouvrages sur cette « littérature pyrénéenne » :
Il s'intéresse aussi aux officiers géodésiens qui fixent avec précision les limites de la frontière franco-espagnole (Junker) et établissent la carte d'état-major (Peytier et Hossard, entre autres) :
Distinctions
HommagesEn reconnaissance de ses travaux sur les Pyrénées, la ville de Luchon édifia en 1933 un monument à sa mémoire dû à Raoul Bénard. PublicationsAuteur
ÉditeurHenri Beraldi édita de nombreux ouvrages sous sa marque, dont :
Le fonds Beraldi de ToulouseLa bibliothèque de Toulouse possède un « fonds Beraldi », offerts par les héritiers d'Henri Beraldi, comprenant une partie de ses collections, celle relative aux Pyrénées et à Luchon[9]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
|