Achille Félix Henri Bataille naquit au sein d'une famille bourgeoise (son père était magistrat à la cour d'appel de Paris), originaire de l'Aude. Il perdit jeune son père puis sa mère. Il fut élevé par sa sœur et le mari de celle-ci, Ernest Blagé, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Ses dons évidents conduisirent ses tuteurs à l'orienter vers des études artistiques (Beaux-Arts, Académie Julian), et Bataille pensa longtemps se tourner vers le dessin et la peinture[1].
Il a d'ailleurs laissé un album de lithographies Têtes et Pensées (Paul Ollendorff, 1898-1901)[2] qui contient les portraits de 22 célébrités littéraires du début du XXe siècle, dont Jules Renard, André Gide, Octave Mirbeau... Bataille illustra même certaines affiches de ses pièces et exécuta de nombreuses gravures sur cuivre et bois[2]. Remplaçant André Marty, il est par ailleurs directeur du Journal des artistes entre 1894 et 1896.
Henry Bataille eut un succès certain à son époque. Il partagea successivement la vie de ses deux principales interprètes au théâtre, l'actrice d'origine belge Berthe Bady (1872-1921), puis Yvonne de Bray qui fut sa compagne jusqu'à sa mort.
L'œuvre de Bataille, nostalgique, se veut une critique virulente des mœurs et de la morale figée des classes aisées de la France de l'avant-guerre.
Louis Aragon fait d'Henry Bataille un des personnages de son roman Les Cloches de Bâle. Pour Aragon, le plus beau vers de la langue française, « J’ai marché sur la traîne immense de ta robe », est un vers d'Henry Bataille. Marcel Pagnol, dans son discours d'intronisation à l'Académie Française, range H. Bataille dans les auteurs majeurs de son époque.
Son tombeau à Moux (Aude) est une fontaine de marbre Renaissance sur laquelle se trouve une reproduction du Transi de René de Chalon réalisée par le sculpteur animalier François Pompon. Il est placé devant la crypte familiale, derrière un enclos où sont placés différents poèmes de Bataille.
Théâtre
L'Holocauste titre original, tragédie en quatre actes, représentée sous le titre Ton sang pour la première fois sur la scène du Nouveau-Théâtre
La Lépreuse, représentée pour la première fois sur la scène de la Comédie-Parisienne, le
L'Enchantement, comédie en quatre actes, représentée pour la première fois au théâtre national de l'Odéon, le
La Chambre blanche, 1895 ; réédition : La Chambre blanche, choix de poèmes présentés par Bernard Delvaille, coll. « Orphée », Éditions de la Différence, Paris, 1989.
↑ a et b« Bataille, Henry », dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p. 22.