L'hôpital Gaston-Bourret, généralement appelé centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret, a été le plus important et plus ancien hôpital de Nouméa et de la Nouvelle-Calédonie jusqu'au déménagement des fonctions hospitalières vers le nouveau Médipôle de Koutio en 2016.
Il se situe à l'emplacement de l'ancien fort Constantine, bastion militaire construit au moment de la fondation de l'actuelle Nouméa sous le nom de Port-de-France. D'ailleurs l'essentiel des bâtiments de l'hôpital sont construits en hauteur sur ce qui reste du fort. Il domine le port de marchandise, dans le quartier du centre-ville. Il tire son nom d'un célèbre médecin et chercheur en bactériologie du Territoire, Gaston Bourret (1875-1917), qui fut l'auteur de nombreuses recherches sur la lèpre.
Histoire
De l'Hôpital maritime à l'Hôpital colonial (1860-1940)
- 1854 : un fort est construit sur un éperon surplombant la baie de Nouméa, au moment de la création de Port-de-France.
- 1860 : naissance, dans le Fort Constantine, d'un hôpital maritime.
- 1865 : la présence d'un fort devient inutile du fait de l'extension de la ville. L'espace qu'il occupe est alors prévu pour installer un hôpital militaire.
- 1869 : le plan de l'hôpital militaire est approuvé.
- 1870 : l'hôpital maritime devient un hôpital militaire.
- 1873 : début de la construction des premiers bâtiments. C'est alors que les bâtiments centraux sont construits sous la forme de pavillons de style colonial. Le personnel est constitué essentiellement de libérés du bagne et de forçats. Les infirmières sont des sœurs de Saint-Joseph de Cluny.
- 1884 : la pharmacie est construite.
- 1898: il devient hôpital colonial et sa direction n'est plus confiée à l'armée mais au directeur du service de Santé de la colonie. L'hôpital ne cesse de s'agrandir par la suite, avec la construction de nouveaux bâtiments dès 1901.
- 1938: construction de bâtiments de réanimation de 14 lits.
- 1953 : l'hôpital prend le nom de Gaston Bourret en hommage au médecin militaire mort en 1917 à Nouméa à la suite d'expériences contre le bacille de la peste.
L'expansion de l'après-guerre (1945-1980)
En plein boom du nickel, l'hôpital s'accroît de manière considérable. Il passe ainsi de 228 lits et 109 agents en 1948 à 500 lits et 476 personnes y travaillant en 1965.
La modernisation vers le déménagement (1981-2016)
L'expansion toujours plus importante de l'hôpital fait apparaître la vétusté de bâtiments (dont certains sont centenaires) qui sont de plus en plus incapables d'accueillir le nombre important de patients. L'hôpital est rebaptisé Centre Hospitalier Territorial Gaston Bourret en 1981 et un plan directeur de restructuration est adopté.
- 1982: construction de bâtiments administratifs.
- 1983: création d'un nouveau service de cardiologie de 24 lits et d'un service d'Hépato-Gastro-Entérologie et médecine interne de 22 lits, puis d'un service propre à la médecine interne de 32 lits, de 47 lits pour la chirurgie orthopédique et enfin de 41 lits pour la chirurgie viscérale. Le rachat, la même année, de la clinique de Magenta (123 lits) permet d'y installer l'unité de maternité, gynécologie et obstétrique et donc de libérer de nombreux lits sur le site de Gaston Bourret.
- 1989: introduction du scanner.
- 1990: le SAMU se met en place.
- 1992: agrandissement des bâtiments administratifs.
- 2000: l'hôpital s'agrandit considérablement avec la construction d'un tout nouveau bâtiment ultra-moderne, le bâtiment P, plateau technique regroupant les Urgences, les blocs opératoires, le service de réanimation et soins intensifs ainsi que l'unité de stérilisation. Ce pavillon s'élève sur 4 niveaux, l'héliport de l'hôpital est installé sur le toit.
- 2005: mise en service d'une Imagerie par résonance magnétique (IRM).
- 2016: ouverture au public du nouveau Médipôle de Koutio à Dumbéa, dans la banlieue proche de Nouméa.
Le problème persistant de vétusté
Mais, malgré tous ces efforts de modernisation, les bâtiments les plus anciens de Gaston Bourret doivent être évacués pour raison de sécurité en 2005. La solution à apporter à ce problème a donné lieu à un vif débat politique entre le parti au pouvoir, l'Avenir ensemble, partisan de la construction d'un nouvel hôpital sur un autre site, et le RPCR (le membre du gouvernement du Territoire chargé de la Santé est issu de ses rangs), qui lui prône l'agrandissement de Gaston Bourret sur le parking de l'hôpital. Finalement, la ministre de la Santé (RPCR) Marianne Devaux est écartée du dossier et c'est l'option de l'Avenir ensemble qui est acceptée. Ainsi, la construction d'un médipôle dans la banlieue nouméenne de Koutio, dans la commune de Dumbéa, est prévu, comprenant un hôpital de 650 lits sur un site de 75 000 m2 mais aussi un centre de moyen séjour, un centre de cancérologie, l'Institut Pasteur et un hôtel hospitalier. Pour autant, l'hôpital Gaston Bourret ne sera pas fermé et, en attendant la construction du nouveau centre, des constructions ont été entamées sur son site pour parer au plus pressé. Il s'agit du bâtiment H (34 lits de pneumologie) et du bâtiment N (90 lits de chirurgie et de cardiologie, laboratoire de biochimie). Les deux bâtiments ont été mis en service en 2006, et le dernier, un préfabriqué, a été construit en 9 mois. Sinon, l'ouverture d'une salle d'imagerie vasculaire et cardiologique est prévue pour 2007.
Un hôpital important du Pacifique insulaire
Toutefois, malgré ses problèmes structurels, l'hôpital Gaston Bourret, et le CHT en général, reste l'un des plus importants centres hospitaliers du Pacifique insulaire, avec le Colonial War Memorial (CWM) Hospital de Suva aux Fidji et l'Hôpital de Mamao à Papeete en Polynésie française. C'est lui également qui accueille les habitants de Wallis-et-Futuna ou du Vanuatu qui ont besoin de soins hospitaliers. Sinon, tous les patients nécessitant des interventions chirurgicales particulières (notamment en cardiologie) sont évacués, grâce au système EVASAN, essentiellement vers Sydney en Australie mais aussi parfois vers la Métropole.
L'hôpital en chiffres
- Budget : 16 milliards de Francs CFP (environ 134 millions d'euros).
- Capacité : 260 lits et 15 places d'hospitalisation de jour.
- Fréquentation des urgences : 23 000 passages aux urgences en moyenne par an.
Annexes
Liens externes