Ifrane est surnommée la petite Suisse en raison de son climat et de ses paysages enneigé et montagneux faisant rappeler le pays neutre.
Toponymie et étymologie
En amazighe, ⵉⴼⵔⴰⵏ ifran signifie cachettes ou grottes (pluriel de ⵉⴼⵔⵉ ifri). La région est en effet connue pour ses grottes naturelles creusées dans la couche carbonatée jurassique sous forme de karts, et qui s'étendent jusqu'aux régions d'El Hajeb et de Sefrou. Ce sont elles qui ont donné leur nom à la ville. Par méconnaissance, on a associé à Ifrane le nom d’Oufrane, alors que ce dernier désigne une ville située dans l'Anti-Atlas marocain. Historiquement l'ancien nom d'Ifrane est Tourtite Turtit, qui en amazighe signifie figueraie [1]. Le développement d'Ifrane et de sa région doit beaucoup aux potentialités naturelles, notamment au cèdre.
Ifrane sera habitée plus tard par une population issue des deux grandes tribus amazighes parlant le tamazight du Maroc, les Aït M’guild et les Aït M’tir et une partie des Aït Seghrouchen, tribus nomades qui se déplacent entre les pâturages verdoyants de Timahdite et Azrou jusqu'aux confins du pays Zayanes.
Vu sa situation géographique en altitude orientée plein nord qui rend ses paysages comparables à ceux de l'Europe, la création d'Ifrane est l'œuvre du secrétaire général du protectorat au Maroc, Eirik Labonne, en 1928. Trois dates sont à retenir :
Création d’un centre d'estivage pour les colons français : arrêté viziriel du .
Création de la municipalité : le .
Création de la province.
Le choix de la puissance coloniale s'inscrit dans trois cadres :
Exploitation des ressources naturelles ;
Création d’une « ville européenne » par compensation du dépaysement de la communauté française et européenne établie au Maroc, notamment en été (fraîcheur) : Maurice de Gandillac en est témoin[2] ;
Disposer d’une base stratégique : la garnison de Timahdite constitue un atout stratégique militaire qui sert de liaison entre Taza et Tadla dont le but de faciliter les interventions militaires et cerner les tribus amazighes hostiles à la présence coloniale notamment la tribu des Zayanes sous la conduite de Mouha ou Hammou Zayani, Mouha ou Said d'Elkssiba et d'autres foyers insurrectionnels dans le Moyen et le Haut Atlas réputés pour leur hostilité envers les Iroumines (les chrétiens) et leur qualité de guerriers nourrie par leur attachement à la terre, surtout après la défaite de la France le en 1914 à Khénifra dans la bataille d'Elhri.
L'université Al Akhawayn d'Ifrane a été fondée par décret royal en 1993 et officiellement inaugurée par le roi Hassan II du Maroc le . C'est actuellement la seule université marocaine suivant un système d'éducation américain et ayant plus de 40 % de personnel international[réf. nécessaire].
Ifrane bénéficie d'un climat très humide et continental (Dsb) avec une pluviométrie annuelle de 1 118,4 mm et une température moyenne annuelle de 11,4 °C.
Le versant nord des montagnes du Moyen-Atlas est en effet la région la plus arrosée du Maroc après la chaîne de montagnes du Rif. Les précipitations ont lieu essentiellement en hiver. Les montagnes du Moyen-Atlas se trouvent alors sur le trajet des perturbations en provenance de l'Atlantique.
À 1 665 m d'altitude, l'été à Ifrane est court mais toutefois agréablement chaud[3], sec et ensoleillé. La température maximale moyenne passe de 22 °C en juin à plus de 28 °C en juillet et août avant de rapidement repasser sous les 25 °C en septembre.
En hiver il neige beaucoup sur la ville. Ifrane détient officiellement le record de froid enregistré sur le continent africain avec une température de −23,9 °C le [4].
Relevé météorologique d'Ifrane-altitude: 1 665 m (période 1961-1990)
La région d'Ifrane constitue une aire géographique riche par sa biodiversité faunique et floristique, mais ses S.I.B (Sites d'intérêt biologique et écologique) et son parc national subissent une forte pression due à la dégradation de la forêt, au surpâturage et aux visiteurs non avertis qualifiés de pollueurs potentiels.
Parc national d'Ifrane
Le Parc national d'Ifrane abrite notamment la plus grande forêt de cèdres du monde. Il englobe un ensemble de gîtes à caractère biodiversitaire (parc de Tizguite, Val d'Ifrane, les sources Vittel, Dait Aoua, Dait Hachlaf, Dait Ifrah et Afourgah)[5].
Sites touristiques
Ras el Ma
Centre-ville
Source Vitel
Cascade refuge
Source Bensamim
Aguelmame
Oued Tizguit
L'arbre mort Arz Goro (cèdre Gouraud) : le plus ancien et grand cèdre de la région
ATLAS parc aventure : le seul parc accrobranche de la région