À sa naissance, dans la Lituaniesous domination russe, il est déclaré sous le nom d'« Izraël Biderman », transformé en « Israëlis Bidermanas » à la suite de l'indépendance en 1918. Il suit l'enseignement de l'école hébraïque où il est surnommé « le rêveur »[1].
Émigré à Paris en 1930, dans le but de fuir les persécutions antisémites et avec le désir de devenir peintre. Il travaille comme clandestin dans des laboratoires photographiques jusqu'à ce qu'il soit recruté par le studio Arnal spécialisé dans les portraits d'acteurs de théâtre[2].
À partir de 1933, il est responsable du studio de photographie traditionnelle, dans le 13e arrondissement. En 1934 il épouse Anna, la fille de son employeur. Son travail, en particulier ses photos de bébés et enfants, lui vaut un certain succès. Mais, lors de la guerre le studio, classé commerce juif, est confié à un autre gérant. Il se réfugie, avec sa femme et son fils, à Ambazac dans le Limousin en 1941[3] où il travaille pour des photographes locaux. Arrêté et torturé par les Nazis, puis libéré par la Résistance, il entre dans le maquis et photographie ses compagnons de lutte, parmi lesquels le colonel Georges Guingouin. Robert Giraud, poète résistant et journaliste est avec René Rougerie l'un des premiers à parler d'Izis dans l'hebdomadaire « Unir », issu de la Résistance.
Son premier livre, Paris des rêves, édité par la Guilde du Livre, sort en 1950. Sur l'incitation de Willy Ronis il achète une maison à Gordes où il se rend régulièrement.
Ses liens avec Marc Chagall lui permettent d'être, en 1963-1964[3], le seul photographe autorisé, avec Hélène Jeanbrau, photographe officiel habilitée par le Ministère des Arts et des lettres, à suivre l'exécution du nouveau plafond de l'Opéra Garnier réalisée notamment dans les Ateliers des Gobelins et Meudon . En 1968 Chagall et Izis réalisent ensemble un livre d'art : Le monde de Chagall.
De son second mariage en 1947 avec Louise Trailin dite Loulette (1915-2005), est née Lise Bidermanas en 1948, décédée des suites d'un cancer en 1993. Après des études d'histoire de l'art et l'école du Louvre, elle est devenue orthophoniste et s'est mariée avec un psychanalyste.
Après une longue traversée du désert, son œuvre revient au premier plan dans les années 2000 : en 2007, une exposition intitulée Izis, à travers les archives photographiques de "Paris Match" (1949-1969) se tient à la Maison de la photographie Robert-Doisneau, à Gentilly[7]. Cette exposition est reprise en 2012 à Angers, conjointement à la Galerie 5 et à la Galerie Dityvon.
En 2007, une autre exposition, Izis, photographe de l'instant, est présentée à Limoges[8], puis en Lituanie. Une exposition, simplement titrée Izis, a lieu de janvier à à l'Hôtel de ville de Parisc[9]. ; elle est ensuite présentée à Berlin. En 2011, une exposition est organisée à Ambazac[10].
Livres et catalogues d'exposition
Paris des rêves, Lausanne, Éditions Clairfontaine ; Paris, Éditions Mermoud, 1950. Réédition : 2009, Flammarion.
Grand Bal du printemps, Lausanne, Éditions Clairfontaine, 1951 (textes de Jacques Prévert). Réédition : Paris, Le Cherche midi, 2008. (ISBN9782749111346)
Charmes de Londres, Lausanne, Éditions Clairfontaine, 1952. Réédition : Éditions de Monza, 1999. Textes de Jacques Prévert.
Gala Day London, Harvill Press, 1953. Texte de John Betjeman.
The Queen's People, [London], Harvill Press, [1953]. Texte de John Pudney.
Paradis terrestre, Lausanne, La Guilde du livre, 1953. Texte de Colette[11],[12].
Izis, Paris des rêves Catalogue de l'exposition à l'Hôtel de Ville de Paris, janvier-, publié par Flammarion, et l'exposition en ligne sur Paris.fr avec images hautes définitions et vidéos][13],[14].
↑Flavie Fouchard, Flavie, « Paradis terrestre : le photobook d’Izis, le „photographe exalté “, et de Colette », Lendemains: Études Comparées sur la France/Vergleichende Frankreichforschung, nos 174-175, , p. 60-75 (lire en ligne).