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Le père de Jacques Sternberg était un diamantaire anversois d'origine polonaise mort en déportation à Majdanek. Jacques Sternberg commence à écrire dès l'âge de 19 ans en 1941. Il se tourne vite vers le fantastique et la science-fiction. Ses débuts sont difficiles. En 1946, il épouse Francine, et la même année naît leur fils Jean-Pol, qui deviendra plus tard écrivain sous le pseudonyme de Lionel Marek[3]. Il pratique le métier d'emballeur[4], puis s'installe à Paris dans l'espoir d'être publié.
En 1953, il publie son premier livre, La Géométrie dans l'impossible, chez Éric Losfeld.
Dans les années 1970, il a beaucoup contribué à la diffusion, à la promotion et à la reconnaissance de la nouvelle française et étrangère des XIXe et XXe siècles, en publiant notamment, sous la direction de Jacques Bergier et Louis Pauwels, les Anthologies Planète telles que Les Chefs-d’œuvre du fantastique, de l'épouvante, de la science-fiction, du kitsch, de la bande dessinée...
Avec plus de 1 500 textes répertoriés à ce jour, Jacques Sternberg est le nouvelliste le plus prolifique du XXe siècle[réf. nécessaire].
« Écrire un roman de plus de 250 pages est à la portée de n'importe quel écrivain plus ou moins doué […] Mais écrire 270 contes, généralement brefs, c'est une autre histoire. Ce n'est plus une question de cadence, mais d'inspiration, cela demande 270 idées. »
— (préface aux Contes glacés)
« […] je ne vibre vraiment qu'en écrivant des nouvelles — avec chutes et sujets bien précis — et je naufrage généralement au cours d'un roman. D'ailleurs, je n'en lis presque jamais, je m'y ennuie. Même en dessous de trois cents pages, je les trouve presque toujours épuisants, interminables, et si souvent radotés par d'autres. »
— (Nouvelles Nouvelles, no 23, été 1991, p. 40)
« Après avoir publié une vingtaine de romans généralement étirés en une suite d'épuisantes anecdotes, il écrivit un jour un recueil de nouvelles sans se rendre compte qu'il s'attaquait à un genre qui supportait mal le manque absolu d'imagination et la prolixité dans le vide. »
— (Contes griffus, p. 134)
Il y fait également preuve d'un grand sens de l'humour:
« Le dernier survivant de l'humanité est assis dans un fauteuil. On frappe à la porte. »
« Quand les énormes insectes venus d'autre part virent pour la première fois des hommes de la Terre, ils notèrent, stupéfaits et très effrayés : ce sont d'énormes insectes. »
— (Contes brefs)
Le scénariste
En 1961, Jacques Sternberg rencontre le réalisateur Alain Resnais chez une amie commune et ce dernier le recontacte l'année suivante pour lui proposer de le faire travailler comme scénariste[6]. Resnais a particulièrement apprécié son roman Un jour ouvrable qu'il a lu sur les conseils de Chris Marker[6], et a également lu son premier roman Le Délit ainsi que La Géométrie de l'impossible[6].
Sternberg apporte par la suite à Alain Resnais quatre idées de scénario[6]. L'une d'elles est née du fait que Jacques Sternberg se sent alors plus doué pour le conte que pour le roman : il a donc cherché un moyen d'accumuler des scènes très courtes, « avec énormément de temps morts », reliées par une même histoire[6]. Le scénariste et le réalisateur entament alors un scénario dont la rédaction prendra cinq ans, avec des périodes d'arrêt qui dureront parfois plusieurs mois, Sternberg disant avoir travaillé « dans la jubilation la plus totale[6]. ». Ce sera Je t'aime, je t'aime.
Le personnage principal du film, Claude Ridder, est très inspiré de Jacques Sternberg : tout comme lui, l'écrivain a multiplié les emplois tels « [qu']emballeur, manutentionnaire, dactylo, rédacteur de circulaires, secrétaire de rédaction et autres emplois sous-payés[6]. » Il a aussi utilisé de faux papiers pendant la Seconde Guerre mondiale, et a plusieurs fois failli mourir, ce dont il a gardé « l'impression d'être en sursis[6]. » Le personnage de Catrine s'inspire de sa femme Francine, abandonnée à l'âge de cinq ans et qui en est restée éternellement triste[6].
L'acteur
Sternberg tourna aussi comme acteur dans quelques films et un documentaire :
Qui êtes-vous Dorothée Blanck ? de Haydée Caillot (1987) [11]
Le navigateur
Grand amateur de voile légère, barreur confirmé, Jacques Sternberg était propriétaire d'un Zef (minuscule - 3,60 m - dériveur de promenade) surnommé l'Eric, puis d'un Sunfish (dériveur à coque plastique créé aux USA et alors pratiquement inconnu en Europe - offert par un admirateur) avec lequel il accomplissait de longues randonnées, y compris par mauvais temps, mais détestait la compétition et la régate autour de trois bouées... De 1974 à 1983, il vit 6 mois par an à Villers-sur-Mer (Calvados) pour assouvir ses 2 passions : écrire et naviguer.
Anarchiste dans l'âme, il a raillé impitoyablement le milieu des régatiers, des sponsors et des yachts-clubs dans son « hénaurme » roman nautico-érotico-délirant (Le Navigateur) écrit en 1976 à l'apogée de la « Tabarly-mania ». La mer, ainsi vécue « au contact », de façon quasi charnelle, traverse toute son œuvre, et notamment le plus célèbre de ses romans Sophie, la mer et la nuit.
En ce qui concerne ses déplacements terrestres, on ne peut non plus passer sous silence son amour exclusif du Vélosolex, avec lequel il affirme avoir parcouru plus de 300 000 km et dont il fait un éloge complet dans un chapitre de Vivre en survivant : démission, démerde, dérive.
Postérité
L'écrivain fictif Jaime Montestrela (1925-1975), inventé par l'écrivain oulipienHervé Le Tellier, est un hommage à Jacques Sternberg. Sternberg signifie, comme Montestrela, Mont de l'Étoile. Par un jeu du destin littéraire, Jaime Montestrela, représenté par son traducteur Hervé Le Tellier, a reçu le grand prix de l'Humour noir en 2013 pour ses Contes liquides, tout comme Sternberg l'avait reçu en 1961 pour L'Employé.
Publications
Anthologies
Les chefs-d’œuvre du crime - Anthologies Planète, (1959, car la première édition est antérieure aux éditions Planète)
Les chefs-d’œuvre de l'érotisme - Anthologies Planète, (1964)
Les chefs-d’œuvre du sourire - Anthologies Planète, (1964)
Les chefs-d’œuvre de l'épouvante - Anthologies Planète, (1965)
Les chefs-d’œuvre de l'amour Sensuel - Anthologies Planète, (1966)
Les chefs-d’œuvre de la bande dessinée - Anthologies Planète, (1967)
Les chefs-d’œuvre du fantastique - Anthologies Planète, (1967)
Les chefs-d’œuvre du dessin d'humour - Anthologies Planète, (1968)
Les chefs-d’œuvre de notre enfance - Anthologies Planète, (1968)
Les chefs-d’œuvre de la méchanceté - Anthologies Planète, (1969)
Manuel du parfait petit secrétaire commercial - Losfeld (1960)
Les Pensées - Le Cherche Midi (1986), recueil d'aphorismes
Chroniques de France Soir - Losfeld (1971) Sternberg publia aussi des chroniques dans le France Observateur (qui allait devenir le Nouvel Obs), L'Express, Le Magazine Littéraire (plus de 10 ans), France Soir et Hara Kiri, ainsi que des contes dans le Monde (Contes froids)
Œuvres choisies (Fin de siècle - Un jour ouvrable - La banlieue - Le délit) - La Renaissance du Livre, (2001).
Fanzine
Le Petit Silence Illustré (ISSN0995-7847). Fanzine précurseur en France de la presse underground à tirage limité, réalisé en collaboration avec Philippe Curval. Huit numéros parus de 1955 à 1958[12], dont un numéro double numéroté 5-6 et un volume hors-série paru en 1957, Les Cahiers du Silence. Philippe Curval fera paraître en 2013 un dixième numéro[13].
↑ abcdefgh et iJacques Sternberg, « Resnais le conciliant : propos recueillis par François Thomas et Claire Vassé le 6 mars 2002 », Positif, , repris dans le livret de l'édition DVD du film.