Jacques de Souvré
Jacques de Souvré, né en 1600 et mort le à Paris, est un militaire et religieux français, prieur de France de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ambassadeur de l'Ordre[1], commandant des galères de France, et 44e abbé du Mont Saint-Michel, de 1643 à 1670. BiographieEntourage familialFils cadet de Gilles de Souvré, marquis de Courtanvaux, un des favoris du roi Henri III, précepteur de Louis XIII, maréchal de France, et de Françoise de Bailleul, Jacques de Souvré est baptisé à l'église Saint-André des Arts à Paris. Il est le frère de Gilles de Souvré, évêque d'Auxerre, de Françoise de Souvré, gouvernante du dauphin, futur Louis XIII, et de la femme de lettre Madeleine de Souvré. Sa famille occupe le premier rang à la Cour. Carrière ecclésiastiqueJacques de Souvré est présenté de minorité au grand prieuré de France le . Il obtient, de grâce magistrale, la commanderie d'Avalleur le , qu'il permute le , toujours de grâce magistrale, avec celle de Pontaubert ; ces deux commanderies appartiennent au grand prieuré de Champagne[2]. Le , il est nommé ambassadeur à la cour de France, puis le , ambassadeur extraordinaire auprès des Provinces-Unies. Il est élu hospitalier le , devient Bailly de Morée le [2]. Au grand prieuré de France, il est commandeur de Louviers et de Vaumion, puis améliori de la commanderie de Boncourt. Il obtient le prieuré de France en [2]. Le monastère du Mont-Saint-Michel, où le précédent abbé Ruzé d'Effiat n’avait laissé d’autres souvenirs que des épisodes judiciaires, fut accordé à Jacques de Souvré, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Valence, etc. officier distingué, qui avait donné les preuves du plus remarquable courage au siège de Casal, et surtout à celui de Porto-Longone, où il commandait les galères de France. Aimable, spirituel, épicurien, Souvré brilla parmi tous les grands seigneurs de son époque par l'éclat et la légèreté de son esprit, et son amour des plaisirs et des belles-lettres. Ses salons et sa table réunissaient tout ce que la cour et les lettres possédaient de beaux esprits, et de poètes gais et spirituels. Personne n'appréciait mieux la qualité des vins, aussi l'ordre auquel il avait les plus incontestables droits est celui qu'il fit naître, et qui fut baptisé au bruit des verres : l’« Ordre des Coteaux », par homonymie avec le célèbre ordre de Cîteaux et dont il faisait parie à côté de Villandri et des frères Broussin[3]. À sa nomination à la prélature de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, Souvré délégua l’un des chanoines de la cathédrale d’Avranches pour prendre possession, en son nom, de cette riche commende. Voulant s’affranchir des charges flottantes attachées à ce bénéfice, ce prélat compléta, par de nouvelles stipulations, le concordat intervenu entre les religieux et ses prédécesseurs. La communauté se chargea de la restauration des bâtiments monastiques pour la somme de 6 000 livres, et assuma sur elle, moyennant 1 200 livres annuelles, toutes les dépenses que pouvait nécessiter à l’avenir l’entretien des édifices, les désastres imprévus étant seuls exceptés ; le trésor conventuel ne devait concourir à leur réparation que jusqu’à concurrence de 6 000 livres. Cet accord fut homologué par le parlement de Rouen, le . Dominique Gaillard, qui était alors prieur de cette abbaye, ne tarda pas à être remplacé par un autre prieur. Charles Bateau fut investi de cette place, par la décision du chapitre général de l’ordre ; il en prit possession le . En 1669, le chapitre général confirma le titre de prieur à Michel Gazon. Il est aussi abbé commendataire de l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre et de l'abbaye Saint-Michel du Tréport, où il se montra assez généreux, quand on put lui faire comprendre qu'il y avait de pressants besoins. Il fit faire des travaux importants à l'église abbatiale et au cloître. Il se prêta, avec beaucoup de bonne volonté, à l'introduction de la Congrégation de Saint-Maur dans son abbaye du Tréport, pour laquelle il passa un traité, le , avec le supérieur général de la congrégation. Il semble qu'à partir de ce jour, l'abbé de Souvré ait un peu trop compté sur les ressources des nouveaux moines pour entretenir son abbaye[4]. Dom Coquelin le représente « comme généreux et libéral »[5]. Souvré meurt le et est inhumé le dans l’église Sainte-Marie du Temple à Paris[6]. Son portrait a été gravé par Jean Lenfant d’après un tableau de Pierre Mignard. SépultureUn cénotaphe en marbre blanc fut sculpté par François Anguier pour l’église du prieuré hospitalier de Saint-Jean de Latran à Paris[7]. Lors de la destruction de l'église, le cénotaphe fut démonté. Le monument funéraire fut transporté aux Petits Augustins, puis transféré en 1795 au musée des Monuments français, créé par Alexandre Lenoir[8],[9]. De 1837 à 1850, il fut exposé dans les galeries historiques du château de Versailles. Depuis 1850, il est conservé à Paris au musée du Louvre [10]. Deux colonnes en marbre provenant de ce monument furent longtemps exposées dans le parc du château de Versailles, avant de rejoindre à leur tour, en 2007, les collections du musée du Louvre[11] . Une maquette préparatoire en terre cuite de ce monument funéraire fut vendue aux enchères à Versailles le par l'étude Osenat et préemptée par le musée du Louvre moyennant 2,5 millions d'euros, frais compris [12],[13]. Notes et références
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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